Monday, October 28, 2024

Coupe des Clubs Champions 1975 1976 St Etienne Glasgow Rangers

 

Huitieme de Finale
Match Aller
22 Octobre 1975
Stade Geoffroy Guichard

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Ch.Lg.1975.1976.StEt.Rang.Thewildbunch22.mkv
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 Quand arrive le 22 octobre 1975, il y a déjà deux mois et demi que les Stéphanois guerroyent sur deux fronts, en championnat de France et en Coupe d'Europe. Et ils ont des problèmes : méformes individuelles, blessures, difficultés de l'équipe à retrouver sa cohésion et son rythme. Le feu n'est pas dans la maison mais les faits sont là : cinquième du championnat à sept points de Nice. Si l'on est inquiet pour les Stéphanois, c'est qu'ils doivent affronter les Glasgow Rangers, représentants d'un football écossais qui ne nous va pas telle.-ment bien au teint. Les Verts eux-mêmes, au cours de leur histoire, ont connu quelques revers cuisants : éliminés au premier tour par ces mêmes Rangers en 1957-1958 ( 1-3, 2-1), ils ont également été balayés par le Celtic de Glasgow en 1968-1969 (2-0, 0-4). Ils en gardent, petits et grands, une sainte frousse des buveurs de whisky. Peut-être même diluent-ils un peu du breuvage magique dans les biberons des bébés pour leur donner plus tard la force insolente des géants de la Clyde.Les   Stéphanois  ont  tout de  même quelques atouts psychologiques dans leur manche. Demi-finalistes de la Coupe d'Europe précédente, ils ont à l'avance le respect des Rangers. Ensuite, la crinière de feu de Robert Herbin est un signe de bonne fortune : en Ecosse, chaque équipe possède un rouquin porte-bonheur dans son effectif. Enfin, Rocheteau a tapé dans l'œil des espions écossais lesquels en ont fait à l'avance l'ennemi public numéro un.


Pour le match aller qui se joue à Geoffroy-Guichard, Robert Herbin va enfin aligner son équipe type (hormis Sarramagna opéré) pour la première fois de la saison. Et surtout le milieu de terrain Bathenay-Larqué-Synaeghel dont il a toujours pensé qu'il était le plus complet, le mieux équilibré, la force principale de l'équipe, l'élément moteur sans lequel la formation stéphanoise ne peut atteindre sa pleine mesure. Or, c'est au milieu du terrain que doit se gagner la formidable bataille, les Ecossais ayant décidé d'occuper massivement les lieux avec leurs quatre joueurs McLean, Forsyth, McDonald, Johnstone. Les Rangers ne sont pas venus, en effet, pour jouer à la marelle. Ils ont installé deux libéras dont l'un, le capitaine Greig, devant ses défenseurs, dans la zone d'évolution de Larqué. Et ils pratiquent un marquage individuel impitoyable sur Rocheteau, Hervé et Patrick Revelli.Rapidement, on s'aperçoit que les Stéphanois sont très motivés, comme s'ils se débarrassaient de leurs chaînes et de leurs phantasmes dès qu'il s'agit de la Coupe d'Europe. Ils se créent trois occasions dans les dix premières minutes, de ces occasions franches et nettes qui sont le fait des hommes forts. Mais leur poigne sur le match est encore de velours. Les Rangers laissent peser la menace d'un contre. Parlane lui, fait peser le poids de son crochet du droit sur l'estomac de Piazza, effondré d'un seul coup dans le gazon. 8394 spectateurs (pour 81 millions d'anciens francs de recette) hurlent leur réprobation. Une odeur de vengeance flotte dans le stade. Le déclic se produit dans les tribunes et sur le terrain. Les Verts, saisis par la frénésie populaire, abattent leur poigne de fer. « Une fureur. Un emportement. Une confiance irrésistible. Et de grands moments de football pur. Ce Saint-Etienne-là prouve que la saison dernière nous n'avons pas rêvé. » .


Rocheteau a jailli sur la gauche. Il élimine un, puis deux adversaires et il centre au deuxième poteau, par dessus la défense écossaise. Le ballon va retomber à terre lorsque Patrick Revelli, venu en coup de vent, le reprend de plein fouet et le fait passer dans le chas de l'aiguille. Un but superbe qui. vient avant la demi-heure (28e minute) et qui consacre le talent d'un bel attaquant.
Patrick, cadet de la tribu Revelli, n'a pas l'incomparable adresse technique de Hervé. Il « suit toujours la ligne droite tout en changeant parfois de ligne droite ». Sa vivacité, ses dribbles, ses départs ondoyants, ses tirs et son perçant en font, quand il est en forme, un attaquant de classe internationale. Contre les Rangers, il réussit à être le meilleur joueur stéphanois, ce qui n'est pas peu dire. Il touche là les dividendes d'un travail forcené à l'entraînement, alors qu'il était remplaçant en début de saison et ne l'admettait guère. Malheureusement, trois jours plus tard en championnat à Lyon. Patrick Revelli va être « assassiné » par Mihajlovic dans une action scandaleuse. Contre les Rangers, il ne le sait pas encore, et il court comme un lapin.


Alors que le brouillard se glisse entre les quatre tribunes de Geoffroy-Guichard, les Verts courent après le deuxième but qu'ils désirent intensément. Un deuxième but, c'est l'assurance de nuits plus tranquilles, une option sur la qualification, un avantage psychologique et matériel important sur les Rangers avant le match retour. La bataille fait rage car les Rangers usent de tous les artifices pour briser les vagues adverses. Ils le font sans brutalité gratuite mais avec une froide vigueur. On va s'apercevoir pourtant que ces rudes combattants ont les bottes lourdes en fin de match. A vingt minutes de la fin, ils procèdent aux deux remplacements qu'autorisé le règlement : McLean par Young et Parlane (le boxeur) par Henderson.le temps passe. Les tirs stéphanois se succèdent comme à la foire du Trône. Tombé à terre, Hervé Revelli a la surprise de constater qu'on lui enfonce solidement la tête dans le gazon. C'est un Ecossais qui passe. La volonté exacerbée des champions de France, leurs actes de bravoure aux quatre coins du terrain vont finir par payer 90 secondes avant la fin. Dominique Bathenay, « le plus hollandais des joueurs français » selon Kovacs, s'en va sur l'aile droite et poursuit son action après un contre favorable. Il s'avance, troue la défense écossaise et de quinze mètres environ déclenche un tir croisé qui fait mouche. 2-0 enfin ! Les Stéphanois peuvent alors se libérer, rire et plaisanter. Piazza se masse le corps en disant : « J'ai des coups partout. » Lopez se moque de lui : « Pourquoi t'es-tu laissé faire ? Tu n'avais qu'à frapper le premier J'ai essayé, répond Piazza mais je n'ai jamais réussi. Il était plus rapide que moi. » Au-delà des plaisanteries, les Stépha-nois rendent hommage aux Ecossais : « Ils sont virils, durs et irréguliers parfois. Mais ils ne sont pas méchants pour deux sous. Tous les tacles sont portés à fond, sans faiblesse, avec la rage de s'imposer, et avec un seul objectif : le ballon. Cela nous change de certains adversaires hexagonaux ! »France-Football salue le nouvel exploit des Verts qui devrait entraîner tout le football français dans sa foulée : « II a suffi que la compétition européenne présente à nouveau son visage particulier, exaltant et inhumain à la fois, pour que les « Verts » se retrouvent dans leur élément. Cette fameuse « dimension internationale », à la recherche de laquelle tant d'équipes françaises se sont cassé les dents et que nous avons tant de fois analysée à travers, hélas, l'exemple de formations étrangères, voici que Saint-Etienne nous en donne une image évidente. C'est, pour notre football tout entier, une nouvelle dont il ne semble pas mesurer l'importance... On recherche ce qui différencie les bonnes équipes qui sont légion en Europe des grandes équipes, capables d'accéder au sommet. C'est d'abord une tension spirituelle, une façon de s'imposer à l'adversaire, de dicter sa loi quoi qu'il arrive. Une bonne équipe se fût contentée d'un mince succès de 1-0 devant les Rangers. Tout dans ce match haletant semblait indiquer que c'était là la marque fatale, inscrite pour ainsi dire dans le ciel. Au fond, 1-0 devant les Ecossais, ça n'était pas si mal, et ça ne fermait pas absolument la porte à une qualification. Les Stéphanois n'ont pas voulu de ce résultat normal. Ils se sont révoltés contre tout ce qui paraissait le rendre irrémédiable. Jusqu'au bout, ils se sont battus, férocement comme d'autres équipes le leur ont montré. Et ils ont marqué, in extremis, ce deuxième but qui peut tout changer. »

















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