Diego Maradona est le meilleur joueur du monde. C'est, du moins, ce que l'on dit et qui n'est pas contestable en certaines circonstances, quand le "petit gros" à poils noirs n'a pas trop forcé sur la pizza et les voyages intercontinentaux. Diego Maradona, champion du monde avec l'Argentine 1986, est, de toute façon, le joueur de balle le mieux payé, les Anglais lui ayant même signé, à ce tricheur patenté, un chèque de cent mille livres (1,2 millions de francs) pour une production de quatre-vingt-dix minutes à Wembley à l'occasion du centenaire de la Football Association. Cent mille livres moins la copieuse note de téléphone laissée à l'hôtel. Avec Maradona, les Napolitains considèrent donc que la Coupe d'Europe va suivre le Scudetto dans leur vitrine. Il est génial, Diego, génial et invincible. "Mamma, Mamina mia, sais-tu pourquoi mon cœur bat ? Quand je vois Maradona. je suis amoureux", chante-t-on au pied du Vésuve. Ce que les Napolitains ont oublié, ou n'ont pas voulu remarquer, c'est que les Coupes européennes ne sont pas le jardin de leur roi. Avec le Barça et une équipe qui brûle d'un feu continental, Maradona n'a pas dépassé le seuil des quarts de finale en 1983 et 1984. Avec Naples, il est tombé au premier tour à Toulouse en 1986, trahi par sa pantoufle gauche lors d'un coup de pied au but. Et, en 1987, en seizième de finale, c'est le Real Madrid qui l'attend. Un autre roi. Le Stade Santiago Bernabeu qui, du temps qu'il était catalan, lui offrait des sifflets de corrida.