Le
Barça se souviendra longtemps de sa double confrontation contre
Chelsea, où il sera passé par tous les stades émotionnels, allant de la
crainte à la peur pour ressentir enfin de la délivrance. Et sa
qualification fut d'autant plus belle qu'elle fut longue à se dessiner.
Même si, au final, elle permet à l'équipe barcelonaise de sortir grandie
et fortifiée de ce choc de titans. C'est d'abord sous les grandes
voûtes de Stamford Bridge que Barcelone mesure combien son adversaire
est redoutable. Un adversaire que son entraîneur Gianluca Vialli veut
combatif et imprévisible comme une machine de guerre. Le fait est que
l'équipe de Chelsea paraît peut-être faite de bric et de broc avec des
joueurs venus des quatre coins du monde. Une véritable légion étrangère,
à laquelle Vialli s'efforce d'inculquer les vertus qui faisaient sa
force lorsqu'il démontait les défenses à lui tout seul. À savoir,
l'engagement, la volonté, la puissance, la technique en mouvement, plus
un brin de roublardise. Le Barça découvre donc tout cela en même temps.
Mais il apprend aussi que l'équipe de Chelsea n'est jamais aussi
dangereuse que lorsqu'elle paraît le plus absente des débats. Car c'est
au moment où les Catalans semblaient avoir poser des mains de maître sur
la partie que Chelsea va déchirer subitement leurs illusions. Trois
coups de pattes terribles qui mettent à mal la suprématie supposée de
cette formation espagnole, sûre, pourtant, de sa force et de son bon
droit. Huit minutes un peu-dingues au cours desquelles le gardien
néerlandais du Barça, Ruud Hesp, fait la démonstration qu'il n'est ni
rude, ni garant d'un quelconque espoir. C'est d'abord Gianfranco Zola
toujours aussi génial et imaginatif qui envoie ce lourdaud de Hesp aux
pâquerettes sur une merveille de coup franc (30e). Quatre minutes plus
tard, c'est Albert Ferrer qui en quelque sorte trahit sa nation
d'origine en déclenchant une offensive que Zola poursuit avec finesse en
ajustant un centre impeccable que Flo transforme en but (34e). Hesp se
contentant d'un nouveau rôle de spectateur. Une position qu'il semble
beaucoup apprécier puisque, à la 38e minute, il joue encore l'homme
invisible sur un exploit de Tore André Flo qui vient le lober comme à la
parade.