
Le Real Madrid n'a de problèmes, ni de jeunesse, ni d'argent. Berceau et creuset du football espagnol, compétiteur fervent de la tradition, émanation d'une structure exemplaire bâtie sur la possession de ses biens (stade, siège, cité sportive), la participation des socios-abonnés, la gestion et une stricte administration, il est, avec Barcelone, Naples, la Juventus, Manchester United, Feyenoord et quelques autres, l'un des clubs les plus puissants du monde. Il l'a prouvé en conquérant - record absolu - six Coupes d'Europe des Clubs Champions, une Coupe de l'U.E.F.A., et en jouant quelques autres finales (trois en C,, deux de C2). Le Real Madrid n'allait pourtant pas très bien, ces dernières années, atteignant même le fond durant la saison 1984-1985, ce qui, avec lui, ne va jamais très profond. Il avait alors appelé son homme-fétiche, Luis Molowny, un ancien joueur de talent recouvert! en technicien-manager. Quatre fois, Molowny a repris la barre en cours de saison, succédant à Munoz, Miljanic, Boskov et Amancio et, à chaque fois, remettant le bateau en ligne. En 1985-1986, le Real Madrid creuse sa route sans faiblesse avec une attaque à trois pointes qui, il est vrai, n'a pas d'équivalent : Valdano l'Argentin, futur champion du monde ; Hugo Sanchez le Mexicain ; Emilio Butragueno le petit prodige espagnol, sans oublier les deux glorieux anciens et réservistes Juanito et Santillana, le feu-follet fou et le buteur monté sur ressorts.