On n'a pas tres bien compris, au moment du tirage au sort de ces demi-finales, la satisfaction de Boskov et des Madrilenes. Certes, l'Inter n'est pas au mieux de sa forme mais rien ne prouve, vraiment, qu'il soit plus malleable que les autres competiteurs. Le Real, en tout cas, a ses convictions que les autres n'ont pas forcement. Depuis deux mois, l'equipe de Boskov court sur les nuages, avec des ailes aux pieds. Elle qui comptait neuf points de retard en championnat, vient d'additionner six victoires et de recoller au peloton de tete. Elle est animee d'un feu sacre impressionnant, tout a fait comparable a celui du temps passe. «Une grande equipe est en train de naitre, affirme Boskov. C'est pourquoi, connaissant bien ses possibilites et ses limites, je la crois plus capable, sur deux matches, d'eliminer l'Inter plutot que Liverpool ou le Bayern.»
Match Aller
08 Avril 1981
Estadio Santiago Bernabéu
08 Avril 1981
Estadio Santiago Bernabéu
Le 8 avril 1981, c'est dans le grand stade Bernabeu, devant 120000 spectateurs, que les hostilites s'engagent. Le terme n'est pas trop fort car les Madrilenes se jettent sur leurs adversaires avec une frenesie qui frise le cannibalisme, la consequence etant que les Milanais se replient aussitot avec armes et bagages pour creuser les tranchees. Il est delicat pour l'equipe offensive, dans ces conditions, de marier la vitesse et le sang-froid, 1'engagement individuel et le sens collectif. Le Real, pour la premiere fois depuis longtemps a un tel niveau, exprime a la perfection les qualites qu'on ne saurait discuter aux footballeurs espagnols. Il monopolise le ballon, progresse a touches electroniques et zebre la surface de reparation italienne de centres, de vives actions a deux ou a trois, de tirs et de reprises de la tete. Santillana notamment, avec ses ressorts sous les semelles, va chercher le ballon sous les etoiles malgre les frictions de Mozzini et Bini. A la 28' minute, sans perdre une seconde, Juanito tire un coup franc lateral, d'une balle brossee et aerienne: Santillana s'eleve au-dessus de la melee, suspend un instant son vol, et, du front, avec la force et la precision d'un marteau-pilon, enfonce le ballon dans l'entonnoir. Dans l'enchainement, deux autres actions de Juanito (33°) et Santillana (38') echouent d'un cheveu. Ca plane pour le Real. Ca plane d'autant mieux pour lui que son Allemand Ulrich Stielike eclabousse tout le terrain de son talent. D'une position tres theori-que de demi-gauche en retrait, il libere Camacho pour des raids offensifs, recupere les ballons perdus, relance l'action par des passes profondes et precises, s'offre en soutien a ses partenaires de 1'attaque et trouve encore le souffle suffisant pour venir trainer ses bottes devant la cage de Bordon, le gardien de l'inter. « C'est Dieu sur son elephant blanc», s'ecrie un admirateur. A l'aube de la premiere mi-temps (46'), Dieu Stielike part du milieu du terrain, s'infiltre, creuse un trou en pivotant, trebuche et, du bout du pied, offre a Juanito la balle du deuxieme but madrilene. En deux actions victorieuses, on retrouve les trois as du Real: Juanito, Santillana, Stielike. L'Inter, malgre la domination du Real, n'est pas balaye. Il se glisse dans les interstices du jeu pour mener des centres redoutables qui pourraient lui valoir, en trois occasions, des miettes delicieuses. A la 41' minute, c'est miracle, par exemple, que lejeune gardien Agustin (vingt ans, remplacant Garcia Remon opere) ne soil battu sur un lobjudicieux de l'arriere Bergomi. A la 50', c'est un creve-coeur que de voir Muraro, lance par Caso, et seul devant Agustin, tirer largement au-dessus. Et, a la 81', c'est la malediction qui empeche Altobelli, seul aussi, de manquer nettement la cible. En echange, une reprise de la tete de Santillana (51') a echoue sur un poteau. Vainqueurs par 2 buts a 0, les gens du Real manifestent leur satisfaction.« Dans ses dispositions actuelles, notre equipe est capable de rivaliser avec les meilleurs et elle peut fort bien enlever sa septieme Coupe d'Europe, declare Boskov. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y aura pas, a San Siro, de nouvelle debacle a la hambourgeoise.» Le souvenir est cruel: la saison precedente, apres avoir battu Hambourg 2-0 a l'aller, le Real avail ete battu 5-1 au cours d'une soiree dantesque.
Real; Agustín, Isidro, (García Cortés 7´), Sabido, García Navajas, Camacho, Stielike, Del Bosque, Ángel, Juanito, Santillana, Pineda (García Hernández 79´).
Inter; Bordon, Canutti, Mozzini, (Pasinato 60´), Bini, Bergomi, Baresi, Caso, Prohaska, Marini, Altobelli, Munaro.
Inter; Bordon, Canutti, Mozzini, (Pasinato 60´), Bini, Bergomi, Baresi, Caso, Prohaska, Marini, Altobelli, Munaro.
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Match Retour
22 Avril 1981
Guiseppe Meazza
L'Inter compte renouveler l'exploit devant ses 85000 spectateurs. Pour cela, il recupere son petit moteur Beccalossi, un createur electrique qui complete bien Pceuvre posee de Prohaska. Et il fait appel a toutes les motivations du genre: le passe, le present, la prime (813 millions de lires de recette, 400 millions A.F.), le coeur, la famille et la patrie. Des la deuxieme minute, sur un centre de Caso, le beau Herbert (Prohaska) expedie le ballon sur l'arete du but garde par Agustin. Est-ce deja, pour le Real, le commencement de la fin ? Nenni, car 1'Inter est bien incapable, avec ses habitudes de herisson, de se reconvertir soudainement en equipe d'attaque. L'entraineur Bersellini a d'ailleurs demande a Prohaska de ne pas trop s'aventurer dans la clairiere, de peur d'y rencontrer le loup Camacho. L'Inter n'arrive done point a se creer les espaces qui pourraient lui permettre d'inquieter la defense madrilene. A l'inverse, Dieu Stielike sur son elephant blanc recommence sa demonstration du match-aller, d'avant en arriere, d'arriere en avant.
Il permet ainsi au Real de stabiliser le jeu apres vingt minutes d'inquietude et d'atteindre le repos sur le score tres favorable de 0-0. On est tout pres de l'heure de jeu quand soudain, le capitaine et libero Bini, s'engage, poursuit sa course, sert Muraro qui lui remet aussi-tot la balle et bat Agustin, avant de monter aux balustrades pour saluer la foule. Le Real avait tout prevu sauf l'escapade d'un libero italien saisi par la debauche! Il reste alors trente-quatre minules ajouer et rien n'est perdu pour l'Inter qui se lance dans un forcing effrene. Beccalossi (83°) puis Altobelli (85e) contraignent Agustin a des parades en catastrophe. Mais rien ne passe et les spectateurs de San Siro, ulceres par tant de sort contraire, versent, a la fin du match, dans un anti-hispanisme primaire, a coups d'oranges, de coussins et de bouteilles, provoquant ce severe commentaire de Messagero:« Le Real a merite d'aller en finale, non seulement parce qu'il a ete superieur a l'Inter au decompte des deux matches, mais aussi parce qu'il a temoigne d'une autre superiorite: la sportivite du public de Chamartin par rapport a la conduite des spectateurs milanais.»
Inter; Bordon, Pasinato, Bini, Canutti, Bergomi, Caso, Manini, (Pancheri 80´),
Prohaska, Beccalosi, Altobelli, Munaro.
Prohaska, Beccalosi, Altobelli, Munaro.
Real; Agustín, García Cortés, Sabido, García Navajas, Camacho, Stielike
(Gª Hernández 88´), Del Bosque, Ángel, Juanito, Santillana, Isidro, (Pineda 71
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