Fabio Capello Greatest Managers Series

 

 S'il était né quarante ans plus tard, le parcours de Capello vers le football professionnel aurait peut-être été différent. Jusqu'à l'âge de seize ans, il a joué dans les rangs des jeunes de son équipe locale, Pieris. Ces jours-ci, Capello, qui a commencé à faire des vagues dès son plus jeune âge, aurait probablement été attrapé par l'un des clubs professionnels de la région, probablement l'Udinese ou Triestina. Il aurait encore vécu à la maison, c’est juste que, plutôt que de marcher pour s’entraîner après l’école, le club aurait envoyé une fourgonnette pour le récupérer. Au lieu de cela, il est resté là où il était, notamment parce que son père entraînait l'équipe locale. Il est vite devenu clair, cependant, qu'il était temps pour lui de passer au niveau suivant. Les scouts l'avaient vu jouer un certain nombre de fois; il s'agissait de savoir qui l'avait contacté en premier et qui pouvait convaincre Guerrino. Il n’était peut-être pas surprenant que l’homme qui conduisit Capello dans le grand temps soit Paolo Mazza, le président de Spal, un petit club de Ferrare, dans le centre de l’Italie. Gianni Brera, l’un des plus grands joumalistes italiens du XXe siècle, l’avait surnommé II Rabdomante (le «devin») pour ses étonnantes capacités de repérage de talents. Ce talent pour découvrir des joyaux cachés parmi les joueurs de la division inférieure et identifier la promesse des jeunes a aidé Spal à s'élever tout le monde.

 

 

Mais Mazza était bien plus qu'un simple président de concessionnaire de roues. Né en 1901, il avait été un footballeur de division inférieure qui a déclaré plus tard: `` Si mes compétences correspondaient à mon amour du jeu, j'aurais été le plus grand joueur du monde. '' Il a ensuite dirigé Spal et est finalement passé à directeur sportif puis, en 1946, la présidence. Malgré cela, il est resté le touche-à-tout classique du club. Il était tout aussi susceptible d'aider le jardinier à réparer les divots sur le terrain ou le responsable du kit à faire sécher les chemises qu'il devait conduire trois heures pour regarder un jeune de quinze ans ou négocier la vente d'une de ses starlettes à un côté plus grand. Spal a peut-être été un petit club, mais il a pensé et agi comme un grand club. En fait, à certains égards, il a anticipé et lancé des innovations qui deviendraient plus tard la norme. Mazza a insisté pour construire un centre de formation dédié pour les équipes de jeunes du club - le Centro Giovanile di Addestramento - en anticipant ce qui deviendrait banal de nombreuses années plus tard. Tel était son profil dans le jeu que la FA italienne le supplia de prendre le poste de directeur adjoint de la Coupe du monde de 1962 au Chili, alors qu’il n’avait pas réellement été entraîneur ou dirigé depuis vingt-cinq ans. Du moins pas officiellement: dans la pratique, il était toujours là, à regarder, à former et à dispenser ce qu’il appelait des «conseils» (et d’autres auraient pu appeler des «interférences indésirables»). Pourtant, malgré sa silhouette plus grande que nature, il était également réservé, professionnel et très professionnel. Cela a probablement joué un grand rôle pour convaincre Guerrino que son fils bien-aimé serait entre de bonnes mains, même si cela signifiait s'éloigner à environ 140 kilomètres. C’était l’été 1962. Mazza arriva au domicile de Capello, quelques jours à peine après le long et épuisant voyage de retour du Chili. Il était déçu (l'Italie avait été assommée de manière controversée au premier tour) et brisé, mais il savait qu'il n'y avait pas de temps à perdre....

 

 

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