Mercredi dernier, les lignes des centrales de réservation hôtelières de Londres ont été longtemps saturées. La veille, Man U avait fini par battre Manu (Neuer), avec deux buts en trois minutes de Ryan Giggs et Wayne Rooney, et, malgré la performance exceptionnelle du gardien allemand de Schalke 04, Manchester United a déjà quasiment son billet en poche pour fa finale du 28 mai à Wem-bley, à deux heures de train au sud. Statistiquement, Nemanja Vidic et ses coéquipiers ont 97 % de chances de le composter définitivement ce soir. Comment dès lors ne pas comprendre les certitudes du peuple rouge, déjà tout excité à l'idée d'une expédition dans un stade où, en 1968, les plus âgés d'entre eux virent George Best et Bobby Charlton leur offrir le premier des trois titres européens du club (4-1 a.p. contre Benfica) ? Bien entendu, c'est un discours prudent que l'on a entendu hier à Old Trafford. « L'Inter Milan a commis la folie de sous-estimer Schalke, et il en a payé le prix. Ne soyons pas assez idiots pour commettre la même erreur», a ainsi averti l'admirable Ryan Giggs.
Il suffirait en effet que les Allemands refassent le coup de San Siro (5-2 en quarts de finale aller, le 5 avril) pour réaliser le miracle. Facile à dire. Mais comment le (re)faire ? À l'aller, Ralf Rangnik, alias « le Professeur », avait dû avaler son manuel car, sans son Manuel (Neuer), il aurait pris une déculottée historique. Mais une équipe (Schalke 04) qui reste sur trois défaites d'affilée (1) a-t-elle l'ombre d'une chance de créer la sensation chez un adversaire qui vient d'enchaîner quatorze succès de suite à la maison ? Comment Manchester United pourrait-il se laisser piéger à Old Trafford, où personne n'a gagné depuis treize mois (Chelsea, 2-1, le 3 avril 2010), de surcroît contre un rival qui a concédé samedi trois buts en un quart d'heure au Bayern Munich (1 -4) ? Et quel espoir peut vraiment entretenir un bleu d'Europe - c'est la première demi-finale de C 1 de Schalke 04 -contre un club à la porte de sa troisième finale de Ligue des champions en quatre ans (2) et qui, dans cette compétition, reste sur onze succès et un nul sur sa pelouse dans la phase à élimination directe ?
Enfin, comment l'énorme écart qui séparait les deux formations à la Veltins Arena aurait-il pu être comblé en une semaine ? Poser toutes ces questions revient un peu à y répondre. Dans le format actuel de la Ligue des champions, entré en vigueur en 2004, personne n'a fait ce qui est demandé à Schalke 04. Rangnick ira peut-être puiser une inspiration auprès d'un autre « professeur », Rafaël Benitez. Il y a deux ans, en quarts de finale, Liverpool s'était fait surprendre à Anfield par Chelsea (1-3) à l'aller. Six jours plus tard, en menant 2-0 puis encore 4-3 à la 89e minute (4-4 au final), les Reds de Benitez tutoyèrent l'impossible dans une soirée de légende.
Mais Schalke 04 est toujours en vie, et, tant qu'il y a de la vie, n'est-ce pas...
Mais Schalke 04 est toujours en vie, et, tant qu'il y a de la vie, n'est-ce pas...
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