Monday, March 27, 2023

Euro 1984 France Denmark

Groupe 1 Day 1
12 juin 1984
Parc des Princes Paris


 L'entraîneur du Danemark Sepp Piontek a su faire la synthèse de tous les éléments en sa possession, s'appuyant sur les qualités traditionnelles des footballeurs danois mais apportant une organisation de jeu très souple et encourageant l'improvisation sur le terrain. « Le footballeur doit être un créateur dans son expression personnelle et, si possible, dans son expression collective, dit Piontek. Il doit trouver du plaisir à jouer, être heureux. Je ne veux .pas de joueur triste dans mon équipe. » 11 a même ajouté - ce qui, dans la bouche d'un Allemand,ancien international au poste d'arrière et réputé pour son « intransigeance », est proprement sidérant -ces mots d'un autre temps : « Nous venons en France pour tenter de retrouver le football comme le jouent les enfants : un jeu vivant et sans contraintes. »

 Jouer, les Français n'ont rien contre. Eux-mêmes apôtres d'un jeu libéré, surnommés les Brésiliens de l'Europe depuis leurs exploits du Mondial, ils préfèrent infiniment le fleuret à la masse d'armes. Mais, le 12 juillet 1984 au Parc des Princes, il ne s'agit pas tout à fait d'un jeu pour enfants épris de liberté. D'abord, Piontek a confié à Berggreen (l'attaquant de Pisé) le soin de neutraliser Platini en marquage individuel, en lui demandant de prendre tous ses outils. Ensuite, il a disposé ses hommes en quinconce, triple nœud, double croche avec un libero, deux stoppeurs et cinq milieux de terrain. Enfin, et peut-être n'en a-t-il pas eu besoin, il a libéré le tempérament de ses hommes pour une généreuse expression athlétique. 

 Pendant une heure, la formidable présence des Danois, leur efficacité dans les tacles, leur glu défensive dans les regroupements instantanés à six ou sept joueurs, leur pressing infernal assorti de fautes souvent ignorées par l'arbitre allemand M. Roth, posent d'énormes problèmes à l'équipe de France. C'est dans cette période incertaine, juste avant la mi-temps, que le petit lutin Simonsen, génie du jeu éclairé, s'engage à fond dans une opération commando sur un menhir breton. Il en ressort, le pauvre, avec un tibia fracturé tandis que son opposant Le Roux entame peut-être dès cet instant la résistance d'un genou qui cédera en deuxième mi-temps et entraînera l'entrée de Domergue (60e) à son poste de stoppeur. Sans exprimer la souveraineté et le rayonnement dont on l'en estime capable, l'équipe de France s'adapte à la situation et se rénove tactiquement, Michel Platini montant plus fréquemment en pointe, et Alain Giresse le relayant dans le rôle de meneur de jeu. Dans le même temps, l'équipe du Danemark semble se dérégler, assommée par l'accident de Simonsen ou trahie par ses forces athlétiques ? A la 77e minute, Tigana alerte Giresse dont le tir est repoussé par un défenseur alors que Qvist s'est jeté sur la trajectoire supposée du ballon. Platini est là qui, du pied droit, sans fioritures, expédie un trait victorieux dévié au passage par la tête de Busk. Un immense cri de délivrance traverse le Parc car, ce but salvateur, ce but si chargé de promesses, il a fallu pour l'arracher aux Danois « beaucoup plus que de l'habileté et du talent, une formidable énergie, un don total de soi et une faculté exceptionnelle d'adaptation aux données terribles de ce match sans pitié » .

Malheureusement, dans le feu d'un final exacerbé par la passion et au bout d'une belle poussée offensive. Manuel Amoros se venge de deux agressions sur sa personne en jetant son front sur le nez de Jesper Olsen. Le carton rouge (justifié) signifie pour lui trois matches de suspension et, pour Hidalgo, un souci imprévu car, en ajoutant la blessure de Le Roux à cette stupidité, cela fait deux défenseurs français sur six au tapis. De cette terrible empoignade jugée excessive par les observateurs, les Tricolores ne gardent aucune amertume. « Ce n'est pas notre arme principale, dit par exemple Giresse, mais, finalement, nous pouvons nous imposer d'une façon athlétique quand les circonstances l'exigent. » Ce qui fait sourire Platini lequel a toujours dit, à propos du pressing, qu'il coûtait beaucoup en dépense nerveuse et athlétique si l'on entendait en faire une arme pendant quatre-vingt-dix minutes. « Les Danois ne pouvaient pas jouer deux mi-temps sur le rythme de la première, complète Hidalgo. Nous devions fatalement trouver en fin de match les espaces dont nous avions été privés pendant une heure.» Indépendamment de cela, Michel Platini met le doigt sur un problème tout à fait réel en disant : « Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu l'impression que les tricolores de Bordeaux. Tigana, Giresse, Lacombe et Basttiston avaient tendance à jouer entre eux. Il s'agit sans doute d'un réflexe de championnat, d'un mécanisme ou d'un automatisme... » Le sélectionneur l'a remarqué lui aussi : « Nous avons mis Platini hors jeu, au sens propre du terme. Or, c'est l'inverse qu'il fallait faire. »Aucune polémique ne naîtra de cette bavure conjoncturelle aussitôt analysée, aussitôt rectifiée. 

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Euro.2012.Qualifs.France.Luxembourg.FR.twb22.mp4
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Eur.1984.Fra.Den.Thewildbunch22.-3.VOB
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Repost d'un lien mort. Fichiers retrouvés (des centaines de gigas de matchs originaires d'ici reuploadés et renommés sans mon tag sur deux autres sites Francais sans qu'on m'en ait parlé)



























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