Roma: Tancredi, Nela (85' Nappi), Vier-chowod, Ancelotti, Falcào, Maldera III. lorio, Prohaska (74' Righetti U), Pruzzo. Di Bartplpmei, Conti B.; (12° Superchi. 15° Faccini, 16° Chierico) - Ali.: Liedholm.
Fiorentina: Galli G., Rossi E, Contratto. Sala, Fin C., Passarella, Bertoni A., Pecci. Oraziani F. (74' Cecconi), Antognoni, Massaro (74' Bellini); (12° Paradisi, 15° Cuccureddu, 16° Manzo) - Ali.: De Sisti.
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La Fiorentina, éliminée de la coupe d'Italie prématurément, sortie dès le premier tour de la coupe U.E.F. A. par les Roumains de Craiova, reléguée dans l'anonymat de la série A après un début de saison catastrophique, va très mal... Viale dei Mille 66, année 1980. Sous les lambris dorés de la salle de réunion du grand club florentin, le nouveau président du club, « Il Conte » Ranieri Pontello, reçoit son état-major récemment mis en place. Ppntello, c'est un grand industriel italien. Entreprise mondiale de construction de bâtiments et d'autoroutes. Il succède au président Martellini, concessionnaire Coca-Cola à Florence. Heureux en affaires, il est ambitieux. Il veut être, après Enrico Befani et Nello Bagliani, le président du troisième « scudetto ». Autour de Pontello, il y a là Tito Corsi. La trentaine bien sonnée, il a appris son job à Vicenza, sous le règne de Farina, celui qui a fait de Paolo Rossi « l'Homme qui valait cinq milliards ». Tito Corsi, Directeur général. Il y a aussi Giancarlo De Sisti. Ex-joueur de Rome et ex-capitaine de la Fiorentina avec laquelle il remporta le titre en 1969. De Sisti, entraîneur. Il y a enfin Raffaele Righetti, secrétaire administratif plus les entraîneurs adjoints, et les représentants du corps médical. Pontello fixe les objectifs. A court terme, replacer la Fiorentina, oubliée dans l'anonymat du championnat, parmi les équipes de tête. A longue échéance, ravir le titre à la Juve.
Pour cela, Pontello est prêt à tout. Sans jouer franchement les mécènes, il investit pour monter une équipe de valeur. Deux ans après, le constat est éloquent. De l'équipe 1980, seuls Antognoni, Ferroni et Galli sont toujours là. Le patron génial, l'un si ce n'est le meilleur footballeur du pays. Un joueur de l'ombre fidèle et apprécié. Et le postulant à la succession du grand Dino Zoff en sélection. Les nouvelles stars ont nom Pecci, Romain qui a remporté le titre avec Torino en 1976 et son compère Graziani, le « taureau », au jeu de tête impressionnant, acheté au même club. Ou Cuccureddu, ancien international lui aussi. Elles ont nom encore Daniel Bertoni, puis à l'orée de cette saison Passarella, deux Grands d'Argentine qui succèdent aux étrangers d'antan, les Nagy (Hongrie), Gren et Hamrin (Suède), Julinho ou Amarildo (Brésil). Pour Bertoni et Passarella, Pontello « met » le paquet : l'un et l'autre ont coûté un milliard et demi de lires, plus de sept millions de francs.
En fin de saison passée, le premier objectif est atteint. Le second raté d'un tout petit point. Concédé à la Juventus au terme d'une course en ligne haletante. Mais le club « violet » est bien installé dans le groupe des puissants. Il est riche. Il est parfaitement structuré. Et la faramineuse moyenne de 50 000 spectateurs par match autorise des salaires « motivants ». Les moins favorisés, tels les défenseurs Federico Rossi et Contralto, ou l'ailier gauche Massaro, « talents » piqués à des clubs moins fortunés, ont un gain annuel de 70 millions de lires, auquel il convient d'ajouter les primes. Les grosses vedettes (Antognoni, Bertoni, Graziani) gagnent quatre ou cinq fois plus. C'est l'opulence à l'italienne, mais avec une gestion plutôt saine qui ne s'appuie guère, comme c'est souvent le cas dans la Botte, sur des crédits bancaires garanties par la valeur marchande des joueurs sous contrat avec le club. 1982-1983 doit être la saison de la réussite. Certes, la Juventus, le grand rival, a engagé Platini et Boniek. Mais la Fiorentina a assuré sa défense avec Passarella, qui est considéré comme l'un des meilleurs liberqs du monde. Sur les rives de l'Arno, qui baigne la cité merveilleuse de Michel-Ange et de Boticelli, les tifosi sont confiants. C'est « PAnno délie grande speranze», la saison des grandes espérances. En clair, celle qui doit déboucher sur le titre attendu depuis 1969. Mais aussi sur l'implantation au niveau européen, un domaine inexploré depuis la victoire en coupe des coupes en 1961 contre les Glasgow Rangers, et la finale de l'année suivante face à l'Atletico Madrid.
82-83 doit être aussi, pourquoi pas, la saison d'une nouvelle victoire en coupe d'Italie, qui serait la cinquième après celles conquises en 1940, 1961, 1966 et 1975. "l.'Anno délie grande speranze". Pontello s'en frotte déjà les mains de plaisir. Mais il commence bien mal, cet «anno» là. Lors du tour préliminaire de la coupe, d'Italie, dans un groupe où traînent notamment des inconnus de Nocere, Campobasso, plus Bologne déchue en division II et Pise, les camarades d'Antognoni vont au tapis. En coupe U.E.F.Â., un petit 1-0 à domicile face aux Roumains d'Université Craiova est insuffisant pour effacer le 3-1 encaissé lors du match aller. Le deuxième rêve s'écroule. Il ne reste que le championnat. Mais là encore, la Fiorentina déraille, et le doute qui s'est installé dans les esprits après la double catastrophe du début de saison accomplit son oeuvre inexorablement dévastatrice. Trois défaites, cinq misérables petits points après six journées. La presse italienne manchette à tour de « unes » sur la crise qui couve. De Sisti, le coach, guillotine Graziani sur l'autel de la coupable inefficacité. Puis, en désespoir de cause, il offre sa propre tête après un match désastreux à Avellino duquel il sort les yeux rougis de tristesse, de rage et d'incompréhension. La Fiorentina ne sait plus jouer. La Fiorentina ne sait plus prendre des points chez l'adversaire. Pontello et Tito Cprsi refusent l'offrande que bien des présidents auraient déjà sollicitée depuis longtemps. Mais les paparazzi restent a l'affût. Ce n'est peut-être que partie remise. De Sisti se prépare des lendemains difficiles. « Ce qui nous arrive actuellement, je ne parviens guère à l'expliquer. Il s'agit je crois d'une accumulation de détails qui ont entraîné un départ laborieux. La méforme de certains, un excès de confiance lors de matches présumés faciles, des circonstances défavorables lors de certains matches. Ensuite, lorsque les résultats ne sont pas là, le climat se détériore, le doute s'installe, les joueurs n'osent plus prendre de risques. Il faut dire aussi que notre défense a été remaniée puisque Vierchowwod et Galbiati sont partis et que Passarella et Rossi sont arrivés. Cela a posé des problèmes d'homogénéité. »
Lorsque l'on voit jouer la Fiorentina, on se rend surtout compte que c'est le style qui manque le plus. Pauvreté du jeu collectif. Manque évident d'automatismes constructifs et offensifs. Ainsi, lorsque l'adversaire vient au stadio Communale pour prendre un point, la Fiorentina peut dominer pendant quatre-vingt-dix minutes sans donner l'impression de pouvoir trouver la faille. Et lorsqu'un contre malheureux la voit menée à la marque, comme cela fut le cas contre la Juventus en octobre, cela va de mal en pis. « La Fiorentina essaye d'ouvrir le jeu^ même à l'extérieur, plaide De Sisti. Nous l'avons bien prouvé l'an passé... » Une argumentation qui ne convainc guère, tant il est vrai qu'elle doit être replacée dans le contexte italien. Daniel Bertpni, l'attaquant de l'équipe d'Argentine, qui entame sa troisième saison en Italie, technicien impénitent, amoureux du dribble, mais aussi du jeu court, collectif, audacieux, peut en témoigner, lui qui se sent un peu perdu dans cet univers de « réalisme » : « Le calcio, c'est vraiment spécial. Il est vrai que la Fiorentina, avec Rome et à un degré moindre la Juve, est l'une des équipes qui attaquent le plus dans le championnat italien. Mais cela ne veut pas dire grand chose. De toute évidence, c'est une chose que les footballeurs italiens ne sont pas du tout habitués à faire. Alors c'est un jeu poussif, sans lien, sans véritable organisation offensive. En fait, pour moi le football italien est le plus ennuyeux du monde. On n'y connaît même pas le une-deux ou le jeu en triangle. Ce n'est pas la valeur des joueurs qui est en cause. Mais l'état d'esprit. Et cela, à la Fiorentina comme ailleurs. Il faut être honnête : si le football italien n'était pas le meilleur sur le plan économique, beaucoup de joueurs sud-américains n'y seraient pas venus. Et quelques artistes tels Paolo Rossi, Antognoni, Conti ou Altobelli ne souhaiteraient guère y demeurer. En fait, je me demande encore comment l'Italie a pu gagner la Coupe du Monde. Et je crois que même les joueurs se posent la question. De toute évidence, ce succès ne reflète absolument pas la valeur du jeu qui est pratiqué ici. Il est surtout dû à quelques joueurs exceptionnels. » La dent dure, Bertoni, qui nous avouait aussi : « J'aimerais bien l'an prochain jouer en France, ou le football est agréable. Pour moi, Hidalgo est un entraîneur très intelligent, qui permet au football de progresser. Cest d'hommes comme lui dont les clubs italiens auraient besoin... »
La Fiorentina, comme le précise bien Bertoni, dispose de très bons éléments. Il suffit d'ailleurs d'assister à quelques séances de travail des hommes de De Sisti pour s'en convaincre. Le brio technique existe. L'intelligence de jeu aussi. Mais dans le calcio, les sourires de plaisir ne fleurissent qu'à l'entraînement. En match, ils s'effacent derrière le rictus du jeu défensif, du marquage strict qui ne laissent que peu de place à la création et à l'audace. Ni, a fortiori, à l'élaboration d'un jeu collectif sur lequel on peut s'appuyer en toute circonstance. Alors, la Fiorentina brille une saison parce qu'Antognoni, avant une malheureuse blessure à la tête qui faillit lui coûter la vie, est en état de grâce. Parce que Bertoni maîtrise son art du contre-pied. Parce que Graziani a du punch. Mais la saison suivante, pour peu qu'une méforme conjuguée de plusieurs éléments se manifeste qu'une blessure mal venue vienne s'y ajouter, le dynanisme est rompu. Éternel gâchis d'un football italien plein de ressources financières, riche d'un potentiel joueur de grande qualité mais qui noie ses possibilités et ses talents dans les eaux troubles d'un jeu contre nature, privatif de liberté et d'expression, mais aussi, donc, de solidité et de régularité. « Ce qui est regrettable, appuie Passa-rella, c'est que ce football italien ne se soucie pas du tout des problèmes concernant le jeu, ou plutôt l'absence d'une certaine qualité de jeu garante de stabilité. Lisez les journaux de foot. Ici, rares sont les journalistes qui remettent en cause la manière déjouer. Pour moi, l'adaptation est difficile. On me demande de jouer vingt mètres derrière tout le monde. Je ne peux guère participer au jeu. Heureusement, l'Italie est un beau pays, Florence une belle ville, et je peux gagner de l'argent. J'ai accepté ces propositions car la vie est désormais très difficile en Argentine. Avant le régime militaire, le peuple argentin a vécu une époque dorée. Mais maintenant... »
Cette réflexion des «Argentins» de Florence sur le football, les autres joueurs du club ne la mènent pas de la même manière. Graziani, après un Mundial qui a considérablement gonflé son compte en banque, est plus soucieux d'arrondir ses fins de mois en demandant de l'argent pour recevoir la presse que de manifester de quelconques convictions. Antognoni, lui, est parfaitement imprégné de cette manière italienne même si, véritable artiste et poète du football, il avoue préférer l'imagination brésilienne. Pourtant, victime l'an passé de la violence, conséquence directe du « réalisme », il a payé cher le droit de dénoncer. « Le football italien ne pourra jamais changer. Après le Mundial en Argentine, où Béarzot avait donné à notre sélection un jeu plus ouvert, plus spectaculaire, tous ceux qui aiment ou préfèrent le football offensif et collectif espéraient que les clubs suivraient un peu. Nous n'osions penser à une véritable révolution, mais quand même à une amélioration dans le sens de la construction et de l'attaque. Hélas, la peur de perdre, la peur qu'ont les entraîneurs d'être « virés » après deux ou trois résultats négatifs a été la plus forte. On a espéré aussi avec l'ouverture des frontières. Les joueurs étrangers qui évoluent dans le calcio sont tous excellents. Individuellement, ils apportent beaucoup, par leur technique et leur inspiration, à l'image de Daniel Bertoni chez nous. Mais ils n'ont pas pour autant fait évoluer le jeu. Ici, les personnalités ont du mal à marquer l'équipe de leur empreinte. Elles se fondent dans le système. C'est regrettable, mais c'est comme ça ! Alors, on accepte cet état de fait, ou on s'expatrie, ce que certains envisagent, d'ailleurs, de faire. Mais moi, je ne peux pas partir. J'ai tout ici, à Florence. J'y suis depuis onze ans, j'adore cette ville, et j'y ai des affaires que je ne peux abandonner. Et puis, il y a quand même une certaine forme d'excitation à imposer un jeu fin et technique dans un football engagé et rugueux... Quant aux problèmes que nous connaissons cette saison, je suis persuadé qu'ils vont se résoudre. Le championnat est encore long. Je pense que nous pouvons retrouver une certaine unité qui nous permettra au moins de terminer à une place qualificative en coupe d'Europe, l'an prochain. » Viale Dei Mille 66, octobre 1982. Dans son bureau, Tito Corsi présente un sourire timide. Mi-octobre, Pontello et lui-même ont maintenu leur confiance à De Sisti. Ils espèrent tous deux un redressement : « Si nous nous qualifions pour l'U.E.F.A., nous serons satisfaits. Il convient de ne plus penser aux objectifs du début de saison, à nos déceptions, et de reporter tous nos efforts sur celui-ci. Cela reste parfaitement possible. Avec les joueurs que nous avons, ce serait quand même bien misérable d'en rester là... Ce qui est réconfortant, c'est que nos supporters ne nous laissent pas tomber. L'an passé, notre moyenne était supérieure à 50 000 spectateurs par match. Nous avons encaissé plus de 7 milliards de lires de recettes. Et cette saison, malgré toutes nos déceptions, ils sont encore là. 65 000 contre la Juve. Et pour peu que nous fassions quelques résultats positifs, le stade sera toujours plein... » Pas de dépit amoureux, pas de rancœur. Fidélité aveugle. L'éternelle passion brûlante des tifosi pour leurs couleurs. L'intérêt des concours de pronostics. L'influence d'une presse racoleuse. Dans son malheur présent, la Fiorentina, comme la plupart des clubs transalpins Milan A.C., en division II, remplit souvent San-Siro a encore de la chance. Ça aussi, c'est l'absurde du calcio...
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