«Chaque match est une vie», dit Hidalgo, décidément champion de la formule. Pour vivre une nouvelle vie contre les Irlandais, le sélectionneur a rappelle naturellement Platini - alors que des petits malins, à la suite du succès sur l’Autriche, sans Platini, s’interrogeaient sur l’opportunité de laisser le n° 10 à l’hôtel et il confirme Rocheteau dans sa fonction, Dominique ayant bonifié le jeu offensif de l’équipe de France à chacune de ses apparitions. Ce qui donne Ettori - Amoros, Janvion, Trésor, Bossis - Tigana, Giresse, Genghini, Platini - Soler, Rocheteau.
Hidalgo se refuse une nouvelle fois à parler de 4-4-2 ou de 4-3-3, la référence idéale n’existant pas, «le football étant un assemblage de talents individuels sur le terrain» et tout dépendant de l’animation au sein de la collectivité. Il réunit les sept joueurs du milieu et de l’attaque (six plus Six) pour leur dire : «Il faut troubler les Irlandais par une alternance dans nos différentes formules et leur défense ne doit jamais savoir par où viendra le danger. Il faut aussi maintenir sans cesse un équilibre dans l’occupation du terrain et insister sur les débordements par les ailes. » L’équipe de France, sur le terrain, réalise tout cela et bien plus encore, imposant son jeu beaucoup plus subtil et plus complet à une formation irlandaise prudente, limitée et peut- être fatiguée ; dominant techniquement son adversaire par sa vivacité de gestes et sa variété de touches de balles ; et surtout faisant preuve d’une efficacité offensive impressionnante. Quatre buts tous plus beaux les uns que les autres, deux de Rocheteau et deux de Giresse, mais oui !
La voix est ouverte par Platini qui déborde sur le côté droit (34e), place deux accélérations et alerte Giresse en retrait pour un tir sous Jennings. Les Irlandais s’énervent à l’image de Hamilton qui distribue quelques gnons à Platini et Trésor mais les Français préfèrent jouer au football. Deux minutes après la reprise, Rocheteau reçoit une passe de Trésor, à soixante mètres de Jennings. Cheveux au vent, papillons aux pieds, le voici qui s’envole sur le côté gauche, persévérant, obstiné, qui arrive aux seize mètres et qui frappe au moment où le gardien irlandais s’y attend le moins : 2-0. Quelle audace, se dit-on. Mais de l’audace, Rocheteau en a plus encore quand il récupère un ballon sur une touche de Giresse. C’est bouché de tous les côtés mais, comme un chat, l’ex-Ange vert place un crochet intérieur pour effacer Nicholl puis un petit pont et, dans l’enchaînement du mouvement, frappe instantanément : 3-0 (68e). Ettori fait alors des siennes, relâchant un ballon pour Armstrong (75e, 3-1). Mais ce n’est pas fini : Tigana s’est faufilé sur l’aile droite et il va centrer au deuxième poteau, du moins tout le monde le croit. Son copain des Girondins, Giresse, a tout compris et c’est au premier poteau qu’il reprend de la tête, en coup de canon, ce ballon béni (80e) : 4-1 et les deux premiers buts de «Gigi» en équipe de France. « L’image que nous gardons de cette équipe de France en route pour les demi-finales, c’est celle-là : tous les Bleus qui viennent bondir sur Giresse et le raccompagnent au centre du terrain en une cour familière. » « Toute la troupe est revenue saluer pour le final. Et qu’est-ce qu’on lui dit ? Bravo ! Il n’y a pas d’autre mot». Les louanges se déposent en pétales de roses aux pieds des tricolores. On parle du « Brésil de l’Europe. » Et on évoque, comment faire autrement, les «héros de Suède» ce qui fait dire à Platini, jamais en retard d’une impertinence : « J’espère que, dans vingt-cinq ans, on parlera encore des héros d’Espagne. » Culotté, cet Irlandais.
FRANCE IRLANDE DU NORD
4 juillet 1982
Vicente Calderón Madrid
ESP on UK
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