Saturday, April 24, 2021

Bundesliga 2010 à 2013

 Dortmund est encerclée. Par les autoroutes. À l'ouest, l'A 42, au nord, l'A 2, à l'est, l'A 1 et au sud, l'A 45. Il y a même l'A 40 qui coupe la ville en deux en la traversant En regardant bien, sur le côté, lorsqu'on arrive de Düsseldorf et qu'on remonte vers le nord- est, on aperçoit le monument le plus célèbre de la ville: le Signal Iduna Park, plus connu sous le nom de Westfalenstadion. Un peu plus de 80000 places que le Borussia Dortmund a remplies toute la saison 2011-2012 sauf pour la venue de Nuremberg (78 400 entrées). Au final, le BvB a drainé 80508 spectateurs de moyenne pour une capacité de 80720. La «cathédrale» ou le «temple», pour les Allemands, est le symbole de la puissance actuelle du champion d’Allemagne. En comparaison, le FC Barcelone réunit en moyenne 79000 spectateurs au Camp Nou et Manchester un peu plus de 75000 à Old Trafford. Ce chiffre spectaculaire s’explique par la qualité du jeu proposé par le club de la Ruhr depuis deux saisons. Avec Jurgen Klopp, l’entraîneur, on est dans une philosophie typiquement allemande : le principe du football, c’est de marquer un but de plus que l’adversaire. Mais contrairement au Werder Brême de Thomas Schaaf, cela ne signifie pas que l’on sacrifie tous les principes défensifs. . . 



On ne les applique pas forcément avec beaucoup de succès, comme en témoigne la campagne désastreuse du Borussia en Ligue des champions (dernier de son groupe derrière Arsenal, Marseille et Olympiakos), mais’les fervents supporters du club expliqueront - sans avoir totalement tort - que cette infortune s’inscrit dans un début de saison manqué. «Après avoir créé la sensation en 2011 en remportant le championnat, il a fallu digérer une situation nouvelle pour les joueurs qui étaient attendus à chaque match», explique le directeur sportif et ancien capitaine, Michael Zorc. Il est vrai qu’après sept journées de Bundesliga, Dortmund pointait au onzième rang avec 6 points. Le plus mauvais départ en Bundesliga pour un champion en titre depuis Stuttgart, à l’automne 1984. Dès lors, les hommes au maillot jaune fluo ont enchaîné vingt-six rencontres sans en perdre une seule. Comme devant eux ni le Bayern, ni Schalke, ni Leverkusen n’ont réussi à tenir un rythme régulier et soutenu, ils ont fini par revenir et tout écraser. Devenant ainsi les premiers à garder le Meisterschale depuis le Bayern Munich (2005, 2006). C’est un peu comme si Dortmund revenait de l’enfer. Sacré champion d’Europe en 1997, après une finale à Munich où il avait surclassé la Juventus de Del Piero, Zidane et Deschamps (3-1), le club avait eu du mal à s'en remettre. 

 


 
À l’époque, ses cadres appartenaient à la catégorie des meilleurs joueurs du monde: Matthias Sammer, Ballon d'Or 1996, Jïirgen Kohler, champion du monde 1990, tout comme Stefan Reuter et Andréas Môller, également sacrés à l’Euro 1996. Le Brésilien Julio César, le Portugais Paulo Sousa et le Suisse Stéphane Chapuisat complétaient cet effectif très expérimenté où figurait également l’Écossais Paul Lambert, actuel entraîneur de Norwich, en Premier League. Pour n’avoir pas su renouveler l'effectif, avoir tenté une infructueuse entrée en Bourse (l’action valait 11 euros lors de son introduction en 2000, elle est cotée aujourd'hui aux alentours de 2,30 euros...), Dortmund est passé près de la faillite et son titre en 2002, avec Matthias Sammer comme coach, n'a été qu’une respiration dans un long déclin. 
Aujourd’hui, avec son huitième titre en poche (seuls le Bayern, 22 fois champion, et Nuremberg, 9 fois, font mieux), le BvB compte bien revenir déranger le Bayern Munich dans sa suprématie nationale mais aussi sur le plan européen. Klopp a prolongé jusqu’en 2016, les jeunes prometteurs comme Mario Gôtze, Kevin Grosskreutz, Mats Hummels ou Sven Bender qui ont tous accepté de rester jusqu’en 2015 ou 2016. Et le grand espoir allemand, le milieu de Mônchengla- dbach Marco Reus, a choisi Dortmund (17 millions d'euros de transfert) plutôt que le Bayern ou l’étranger pour la saison 2012-2013. La formation et la jeunesse au pouvoir seront-elles plus efficaces que la folie des grandeurs? 

 



Lors de la saison 2012 2013, en écrabouillant la concurrence, le Bayern Munich a remporté son premier titre de champion d'Allemagne depuis 2010. Sans doute est-ce une réaction. Monstrueuse, quasi atomique, mais une réaction. La vexation était telle, si profonde, si douloureuse, que le Bayern Munich ne pouvait se permettre de souffrir plus longtemps. Dominé en championnat par le Borussia Dortmund deux années de suite, battu en finale de Ligue des champions par Chelsea alors qu’il avait le match en main, le géant allemand avait achevé la saison 2012 comme dans un cauchemar. Sur ses plaies coulait du sel et, en silence, le FCB attendait sa revanche. Elle fut éclatante sur la scène européenne, avec ce plaisir ultime d’estoquer au dernier round l’impudent Dortmund. Elle fut triomphale en Bundesliga : 25 points d’avance sur le Borussia, deuxième, 36 sur Schalke, quatrième... Une seule défaite, face au Bayer Leverkusen [1-2] et une différence de buts de... + 80 ! Les chiffres ne sauraient suffire à raconter l’histoire de ce Bayern-là, considéré par son entraîneur, Jupp Heynckes, comme le meilleur de l’histoire du club. 

 



Oui, le Bayern fut à lui seul un formidable outil de promotion de la Bundesliga. Car son jeu direct a été l’application parfaite de la théorie du sandwich : la première tranche presse l’adversaire et la deuxième le repousse pour mieux l’écraser, et puis le dévorer. C’est spectaculaire, efficace, joyeux et délicieux. Ce régal s’appuie sur une force collective. Il est donc quasiment inéluctable que le titre ait été happé par cette équipe aux individualités aussi efficaces que sous-estimées ; Arjen Robben est un soliste émérite et s’il a été souvent blessé, son talent reste indiscutable. Franck Ribéry a accompli, de son propre aveu, sa « meilleure saison » depuis son arrivée en Bavière en 2006. Il y a aussi le gardien Manuel Neuer, sans doute le meilleur du monde. Et puis Philipp Lahm, que la France regarde avec condescendance mais qui est une valeur sûre au poste de latéral. Sans doute, lui aussi, le meilleur du monde actuellement. Tout comme Bastian Schweinsteiger, milieu relayeur ultrapré- cieux. Tout cela compense l'absence de très grand attaquant de niveau mondial [Robben est davantage un milieu de couloir), ce qui est une rareté parmi les meilleures équipes du monde. 

 



Ce vingt-troisième titre du Bayern, obtenu avant même le quart de finale retour de Ligue des champions (début avril I], est aussi celui de Jupp Heynckes. À 68 ans, l'ancien champion du monde (19 ?4) a atteint le sommet de sa carrière. L’annonce, en tout début d’année de son remplacement par l’Espagnol Pep Guardiola lors de la saison 2013-2014, ne l’a jamais perturbé et il a maintenu son cap et ses envies de transformer le Bayern, réputé martial et métallique, en une équipe agile et joueuse. « Ce titre est amplement mérité, confie Franck Ribéry [10 buts et 14 passes décisives). Depuis mai 2011, on attendait de remporter un trophée. Ça faisait longtemps... » Derrière, personne n’a existé et l’anonymat a enveloppé tous les poursuivants du Bayern. Dortmund n’a émergé que grâce à son épopée européenne, celle-ci s'achevant face au... Bayern (2-1). Sans doute le plus grand danger pour le championnat d’Allemagne se situe-t-il là : dans une domination sans partage du géant bavarois qui transformerait la Bundesliga en bagarre pour la deuxième place. Modèle économique et sportif pourtoutes les grandes ligues européennes, elle y perdrait beaucoup de son charme et de sa saveur. 
 

2010-2011 2011-2012 2012-2013

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