WC 1982 France Koweit

 

 

FRANCE KOWEIT

21 juin 1982

Estadio Municipal José Zorrilla

 

ITA

WC.1982.Fra.Kow.twb22.mp4

La Tchécoslovaquie était-elle dans un jour «sans» le jeudi 17 juin? Ou le Koweit était-il singulièrement fringant? Toujours est-il que le onze du chameau ne s’est guère montré brillant face à notre équipe de France, qui avait bien besoin de se réhabiliter après son échec sans rémission face à l’Angleterre. Pas question de trouver la mariée trop belle: après l’appréhension que l’on pouvait avoir au souvenir de l’apathie dont ont fait preuve Platini et ses hommes devant les équipiers de Mills, après les dissensions et les aigreurs qui se sont fait jour au sein du Club France, cette large victoire remet les choses au point, et les Tricolores en course. Dans ces conditions, l’intervention du cheikh Fahd Al-Ahmad, président de la Fédération du Koweit et frère de l’émir du petit Etat pétrolier, n’apparaît que comme ce qu’elle est: une pantalonnade. 

 

Prévenus de ce qui les attend, les Tricolores démarrent prudemment, gelant le jeu, monopolisant la balle en milieu de terrain afin de voir ce que sont capables de faire les petits malins d’en face. Il ne faudra qu’un quart d’heure à Platini et à ses hommes pour comprendre qu’ils n’ont en face d’eux qu’une équipe bien modeste, incapable de peser sur le cours de la rencontre. En revenant donc au 4-3-3 qui leur a si bien réussi . . . avant le match contre l’Angleterre, ils passent résolument à l’offensive sous la direction de la triplette Platini-Giresse-Genghini, qui survolera les débats 90 minutes durant. Cela donnera un 4/1 sans bavure au bout du compte. Un score qui aurait pu être beaucoup plus large compte tenu de la domination française. Malgré une bonne demi-douzaine d’occasions de but, les Tricolores ne comptent en effet qu’un solde positif de deux buts à la mi-temps (superbe coup franc brossé de Genghini à la 30e minute, but de Platini du plat du pied, sur service de Giresse, deux minutes avant la pause). 

 

Ce quasi-monopole sera moins net en seconde mi-temps, et les incursions koweïtiennes se feront plus fréquentes. Mais à 3/0 (Platini a offert à Six une extraordinaire balle de but à la 47e), la France peut se permettre de voir venir. Après que le grand Bossis a cru marquer son premier but en match international - annulé pour hors- jeu, les Koweïtiens se rebiffent et réduisent la marque sur coup franc. 3/1. Autant se donner une marge de sécurité. Et c’est à la 80e minute le fameux but de Giresse, annulé pour un coup de sifflet intempestif venu des tribunes et après une intervention qui ne l’est pas moins d’un petit prince des sables vexé de la déroute de son équipe. Glissons ... Le but réussi à la 90e minute par Bossis, qui marque dans un angle impossible, sera à la fois un pied de nez à l’adversaire, à l’arbitre ... et à l’adversité. La France est remise en piste, les Tchécoslovaques n’ont qu’à bien se tenir! Chef d'orchestre de l'attaque tricolore, Michel Platini survola littéralement cette rencontre.