32e de Finale
10 septembre 1996
Stade de Roudourou
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C'est une époque que les moins de 20 ans ne connaissent pas et ne peuvent même pas imaginer. Une époque où l'on pouvait rentrer du collège un mardi, excité à l'idée de voir des clubs français évoluer en C3, une époque où la Ligue des champions n'avait pas vampirisé toute l'attention médiatique, une époque où Canal + envoyait son duo vedette (Thierry Gilardi Michel Platini) commenter un 32e de finale de Coupe de l'UEFA entre Guingamp et l'Inter. C'était un 10 septembre 1996. Entre l'équipe de la sous-préfecture des Côtes-d'Armor et un des clubs les plus riches du monde, la rencontre n'aurait jamais dû avoir lieu. Mais la magie d'un tirage au sort avait mis les Bretons rescapés de feu la Coupe Intertoto sur la route d'une Inter où Massimo Moratti avait fait chauffer la carte bleue familiale durant l'été (arrivées d'Angloma, Djorkaeff, Winter, Sforza, Zamorano et quelques autres). Correspondant pour Ouest-France à l'époque, Philippe Perron resitue le contexte de cette rencontre. « Cette équipe de Guingamp venait du National et n'arrêtait pas de défier la logique. Les joueurs étaient dans un état d'esprit où cela devenait normal pour eux. Ils enchaînaient les victoires et, finalement, l'Inter n'était presque qu'une marche supplémentaire dans leur progression. » Pas de quoi effrayer cependant un des favoris de la compétition, même si Roy Hodgson (alors entraîneur de l'Inter) évoque « un tirage piège » .
Les Guingampais sont, eux, surtout remontés contre... l'UEFA. « Les gens ne sont pas trop contents parce que l'UEFA n'a autorisé que 7 000 places au Roudourou, déplore le meneur de jeu Stéphane Carnot avant la rencontre. Les supporters râlent parce qu'ils n'ont pas de billet ou parce que c'est trop cher. » Le Roudourou ne dispose pas encore de tribunes derrière les cages et entasser 3 000 supporters sur une butte en terre n'entre pas vraiment dans les normes érigées pas l'UEFA. « Je n'ai eu que deux places, n'a pas oublié le défenseur Jérôme Foulon. Une pour ma femme, une autre pour mon fils, c’était vite vu. » Un certain Étienne Didot, alors âgé de 13 ans, parvient à convaincre ses parents de le dispenser d'une sortie scolaire pour ne pas rater l'événement. Philippe Perron doit quant à lui, en tant que syndic de presse, gérer 80 journalistes : « Il y avait une vraie curiosité pour ce match de la part des médias nationaux, mais aussi italiens. Je me souviens que la ville avait prévu un buffet avec des spécialités bretonnes. » Un voyage placé sous le signe de la gastronomie pour des journalistes italiens qu'on voit découvrir les plaisirs de la galette de sarrasin en terrasse.
Sur le terrain, l'Inter se régale beaucoup moins. Pendant 25 minutes, les Italiens ne voient pas le ballon. Stéphane Carnot et Vincent Candela manquent d'ouvrir le score et Jérôme Foulon sent le bon coup à jouer. « Les Italiens disaient se méfier de nous et étaient assez respectueux. Mais sur le terrain, on a senti qu'ils n'étaient pas dans un grand jour. Inconsciemment, ils ont dû se dire que ça serait un match facile. » Mais Maurizio Ganz jette un froid sur le Roudourou sur la seule occasion de l'Inter en première période. « C'est peut-être fou de dire ça, mais j'ai le souvenir qu'on s'est baladé » , assure Foulon préposé au marquage de Youri Djoarkaeff. « J'avais un grand respect pour lui. J'aurais pu lui demander son maillot, mais je n'ai pas osé. Cela se faisait beaucoup moins que maintenant à l'époque. »
Effectivement, les hommes de Francis Smerecki ne sont pas là pour se prendre en photo avec leurs adversaires. Carnot – encensé par le Platini consultant – rate une occasion d'égaliser et son équipe craque en fin de match. Djorkaeff double la mise sur penalty, l'arbitre espagnol de la rencontre ferme les yeux sur une main italienne dans la surface et expulse ensuite le Polonais Jozwiak. En fin de match, Ciriaco Sforza nettoie la lucarne d'Angelo Hugues. Même avec le recul, Jérôme Foulon ne digère toujours pas. « Je ne sais toujours pas comment on a pu perdre ce match 3-0. C'est sans doute le réalisme et l'expérience de la Coupe d'Europe » , essaye de comprendre l'actuel entraîneur de Maubeuge en DH. Présent au Roudourou, le sélectionneur Aimé Jacquet a mal à son football français. « L'En Avant méritait cent fois d'en mettre un au fond, raconte-il à L'Équipe. Mais c'est ça le haut niveau, ça ne pardonne pas. »
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