16 Mai 1984
St. Jakob Stadium Basel
St. Jakob Stadium Basel
La finale de la Coupe des vainqueurs de Coupe 1984 a lieu à Bâle dans ce stade Saint-Jakob où s’arrêtent parfois les trains. La Juventus est au complet, avec le petit Vignola qui, peu à peu, a poussé le vieux Penzo dehors, lequel en est assez amer et rappelle que, contre Gdansk, au premier tour, il avait inscrit quatre buts en un seul match. Elle vient d’être sacrée championne d’Italie, la Juve, pour la vingt et unième fois de son histoire et Michel Platini, couronné meilleur buteur pour la deuxième fois consécutivement. On reparle d’Athènes bien sûr et de cette fête européenne manquée pour cause de fiasco tactique et de défaillance psychique. Ce que conteste Platini en disant : « Hambourg était plus fort que nous, un point c’est tout. Un match de cette importance dépend de tellement de choses... Gagne celui qui se trouve dans les meilleurs dispositions le jour venu. »
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La Juve est dans de bonnes dispositions, poussée par ce que les Italiens appellent la grinta, la rage de vaincre. Elle est prête à tout pour arracher la victoire, à se battre au fleuret ou à brandir la hache s’il le faut. Elle est surtout décidée, dans un premier temps, à prendre le jeu à son compte et à ne pas laisser Porto se conduire comme Hambourg. Pendant un quart d’heure, les bianconeri habillés de jaune et bleu pour la circonstance, et pour la télévision - s’assurent toutes les initiatives et privent littéralement les Portugais de ballon. Michel Platini est alors rayonnant, distillant des passes millimétrées, plongeant la défense de Porto dans les affres et faisant ressembler la Juve à l’équipe de France, c’est dire ! Cette première tranche de jeu aboutit logiquement à un très beau but de Beniamino Vignola qui, se portant côté gauche et constatant que Ze Bento est collé à son premier poteau, expédie un tir croisé au deuxième, du pied gauche, qui trouve la cage de Porto. « Il a une figure de bébé, écrit le Guérin Sportivo à propos de Vignola, mais ce n’est pas un bébé. Il est né la balle aux pieds et il est une autre sorte de génie. Ce n’est pas un combattant, il n’en a pas le physique mais, en réalité, c’est un délicat finisseur au jeu vif, doté de personnalité et de sang-froid au moment décisif. N’est-ce pas lui qui marqua un penalty contre la Fiorentina, à la 90e minute du match, démontrant ainsi une stature de champion ? »
Menant 1-0, les Turinois opèrent aussitôt un repli stratégique instinctif, abandonnant le milieu de terrain à des Portugais très capables de l'utiliser au mieux. L’effacement de Platini et des siens permet en effet de découvrir une équipe de Porto terriblement séduisante, à tel point que toute l’Europe tombe amoureuse d’elle. « On voit trop rarement une équipe de ce haut niveau évoluer dans un contexte aussi important avec autant d’élégance, d’audace, d’esprit d’entreprise, pour ne pas vanter les mérites de cette formation portugaise qui donna souvent un véritable récital de jeu précis, bien groupé, parfois déconcertant, toujours rationnel, où le souci de ne jamais perdre le ballon inconsidérément dominait constamment » peut- on lire. A force de multiplier les contrepieds et les initiatives offensives, Porto égalise par Souza (29e) d’un tir habilement programmé pour un rebond trompeur. A 1-1 , la Juve n’a plus rien en main : ni le score, ni l’initiative, ni son adversaire. Mais la « grinta » est toujours là, Zbigniew Boniek aussi...
Le calcio, plus que tout autre, n’aime pas les vaincus. Quand, en mai 1983, la Juventus eut succombé à Athènes face aux Hambourgeois d’Ernst Happel, des doigts vengeurs se tournèrent vers Giovanni Trapattoni, entraîneur des Turinois : « Maudit, qu’as-tu fait de nos rêves ? » semblaient-ils dire. Pêle-mêle, on reprochait à l’ancien garde du corps de Pelé (un match inoubliable en 1963) son manque d’imagination stratégique, ses concepts trop défensifs, son monstrueux gâchis. De son surnom, le « Trap », on faisait « Patatrap ». L’intéressé ne fit rien paraître de son désarroi, si désarroi il y eut. La Juventus, avec un super-Platini, remporta la Coupe d’Italie, s’ouvrant ainsi la route de la Coupe des Coupes et, pour faire bonne mesure ainsi que dignité et orgueil, elle arracha le Mundialito des clubs, sorte de tournoi international amical créé par Milan A.C. et une chaîne de télévision privée. La Juventus avait perdu la Coupe d’Europe, certes, mais elle pouvait regarder ses supporters en face. La saison 1983-1984 ne pouvait pas être autre chose que celle de la revanche, de la revanche totale. Le spirito colletivo de la casa Agnelli (patron de la Fiat et de la Juve) est une racine increvable. 11 se traduit par un cœur, une générosité, un tempérament capables de renverser des montagnes, il fait partie de la tradition. Il ne s’explique pas par des mots. Il est.
On avait tout de même grand tort de faire un mauvais procès à Trapattoni, gérant sans histoires d’une collectivité à redoutables caractères (cinq champions du monde ; Platini, Boniek ; deux gardiens de buts en concurrence, Tacconi, Bodini), organisateur de conquêtes et technicien émérite. Car, à tous ses trophées de joueur (deux Coupes d’Europe, une coupe intercontinentale, une Coupe des Coupes, deux scudetti, deux Coupes d’Italie et 17 sélections), Trapattoni pouvait ajouter une belle carte de visite d’entraîneur : quatre scudetti, deux Coupes d’Italie et une Coupe de l’U.E.F.A. A la fin de la saison 1983-1984, cette carte s’enjolivait de deux autres trophées : un titre de champion, une Coupe des Coupes, soit neuf triomphes en huit ans de règne à la Juve. Athènes était enfin oubliée. La couronne européenne de la Juventus n’a pourtant pas fait l’unanimité chez les observateurs car elle a été acquise sans que les joueurs de Trapattoni y mettent les formes, ni en huitièmes de finale contre Paris-Saint-Germain, ni en quarts contre les modestes Finlandais de Haka Valkeakoska, ni en finale contre Porto. « Un succès à l’italienne », écrivirent les Suisses en ajoutant, à propos de Platini en finale : « Dix minutes puis s’en va. » A cela, Platini répond que la fin justifie les moyens : « A Athènes, la Juve avait fait un meilleur match mais elle avait perdu. A Bâle, elle avait décidé de gagner à tout prix car on ne perd pas deux finales européennes de suite quand on porte un maillot italien. Si on peut bien jouer au football et gagner, c’est idéal mais, en tout état de cause, l’important est de gagner. » Platini, l’artiste capable d’être bûcheron, a définitivement conquis le cœur de Trappatoni lequel affirme sans ambages : « Platini est un génie, un créateur, un homme fait pour le football. Il est plus fort que Rivera et supérieur à tous les cracks étrangers que j’ai pu rencontrer depuis un quart de siècle. Demain, il sera encore plus grand quand il se décidera à endosser l’habit du patron. »
A Turin, on ne parle presque plus de la casa Agnelli. La Juventus est devenue la casa Platini.
merci pour ce must.
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