Barcelone Juventus. Finale avant la lettre, choc au sommet, affrontement de deux monuments du football européen. Le genre d'affiche qui, avant coup, fait saliver. Et qui, après coup, ou si l'on préfère après coups, déçoit souvent. Cause essentielle : cet engagement , ces crampons agressifs révélés par les gros plans de la télé, transformant ce type de rencontres en véritables guerres de tranchées. On pouvait redouter, connaissant notamment le passé'de Barcelone en la matière, qu'il en aille de même une fois encore. On pouvait craindre aussi une Juve uniquement soucieuse de bétonner. Il est agréable de constater aujourd'hui qu'il n'en fut pas ainsi...
Quart Aller
Camp Nou, Barcelona
5 Mars 1986
Agréable constat : les deux « Grands » ont livré un match sans violence. Le succès tardif du « Barça » (1-0) récompense l'audace (même timide) face au calcul (même habile) de la Juventus...
Ce Barça Juve, que ses acteurs en soient remerciés, fut exemplaire de correction. Pas de mauvais coups, et un football vraiment propre, comme on aimerait qu'il le soit toujours, d'ailleurs ! En l'absence de Schuster, désormais « persona non grata » dans la capitale de la Catalogne, Barcelone joua un football animé de bonnes intentions (offensives) mais singulièrement dénué d'organisation. Sans ce maître de manœuvre brillant qu'est le joueur ouest-allemand, les « blaugrana » sombrèrent dans leurs péchés mignons : abordage, tentatives individuelles, circulation de balle cahotique. Un football généreux, certes, mais pas vraiment inspiré. Les coéquipiers de Michel Platini, pour leur part, surprirent par la qualité de leur fonds de jeu. Ils avaient choisi de défendre, comme ils le font toujours à l'extérieur, mais ils s'y employèrent de manière plutôt intelligente : en conservant le ballon, en jouant à une touche de balle, avec calme, sang-froid, et souvent avec brio. Un football simple, auquel il ne manquait qu'une chose pour être qualifié de construit et spectaculaire : la volonté d'attaquer. Une telle facilité (même Bonini, qui n'est pourtant pas un grand technicien, s'illustra dans un tel contexte) mise au service d'intentions plus audacieuses aurait sans doute permis à la Juve de s'imposer au Nou Camp. A vouloir seulement jouer le nul, les Italiens (qui se contentèrent de deux ou trois contres dangereux) finirent par se laisser piéger. Sur un tir lointain de Julio Alberto (81e), qui traversa une forêt de jambes avant de surprendre Tacconi. La volonté d'attaquer maladroite de Barcelone s'imposait devant le calcul. Tant mieux pour la morale !
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Quart retour
Stadio Communale
19 Mars 1986
Au retour à Turin, Platini ouvra la marque en trompant avec une froide déterminatipn le gardien Urruti sur un joli service de Laudrup dans le dos de la défense du Barça.11 restait alors une mi-temps à la Juve pour forcer le destin. Une mi-temps (pour effacer le malheur de Pacione. Ce ne fut qu'une mi-temps pour le décharger en partie de sa responsabilité. Ce n'est pas la faute de Pacione si la juve, en seconde période, ne réussit pratiquement plus à approcher du but d'Urruti.Ce n'est pas la faute de Pacione si, une fois émoussée la fraîcheur initiale de Laudrup, la Juve s'avéra incapable de s'organiser, de construire, de faire preuve d'imagination. ! Il n'est pas question de l'absoudre. Ni de nier l'évidence. Mais il convient d'être juste : Pacione a vingt-trois ans. fil est jeune.
En début de saison, il I n'était que remplaçant. Seules les absences de Serena et Briaschi, tous deux I blessés, lui ont valu d'être de ce match. Il a fait ce qu'il a pu. Avec ses moyens. Avec, comme pire adversaire, un manque de réussite incroyable, né peut-être de la responsabilité écrasante pesant sur ses épaules. Pacione savait, avant de débuter la rencontre, qu'il avait tout là démontrer et que, de ces quatre vingt dix minutes, dépendait beaucoup son avenir. A la Juve ou ailleurs. Il avait d'ailleurs beaucoup insisté sur ce point dans ses déclarations d'avant match. Il a raté la chance offerte. II y a bien d'autres raisons à cette contre-performance qui n'est d'ailleurs pas celle d'un jour, mais de toute cette série de matches au sommet que la « vieille Dame » a disputé durant ce mois de mars.A Barcelone, on a vu une équipe habile à conserver le ballon. En jouant tranquillement, court, sans précipitation, de manière très collective. Mais une équipe jouant la prudence, se contentant de manœuvrer au milieu du terrain. sans prendre les moindres risques offensifs, et se créant peu d'occasions, pour ne pas dire aucune.
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ReplyDeleteGrazie!
ReplyDeletemerci beaucoup
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