Friday, November 21, 2025

Campionato 1982 1983 AS Roma Juventus

 Allez en Italie. N'importe où. Piémont ou Toscane. Lombardie ou Calabre. Sardaigne ou Vénétie. N'importe où : le premier stade de calcio que vous trouverez- Dans la foule colorée,  choisissez  au hasard un interlocuteur. Hypocritement, amadouez-le. Quelques basses flatteries sur son équipe préférée (« Bella squadra, he, bella squadra ! »), quelques compliments sur l'idole locale (« Untelli, stupendo giocatore, no?»). Quand vous le sentez prèt a elargir le débat, prononcez alors deux syllabes magiques (en « coulant » un peu le r) : «Roma?». Deux solutions : votre tifoso est un irréductible qui n'a d'yeux que pour les siens, et alors file vite a l'autre bout du stade. Ou bien il voit plus loin que le bout de sa passion, et il vous répondra sans hésiter : « Roma ? Maravigliosa ! La zona, la zona ! ». La « Zona ». Si vous préférez, la défense en zone. Révolution dans le calcio. La Roma, osant braver l'ordre établi (au moins depuis Garibaldi !), osant aller a Pencontre d'un conformisme tactique erige en règie formelle, a sacrifié le sacro-saint « catenaccio », l'intouchable marquage individuel, au profit de la défense en zone. Et c'est en abandonnant celle caractérislique principale du football ilalien que la Roma, au lerme d'une saispn éblouissante, a remporté son deuxième «scudetto»... 

Quarante et un ans après celui glané dans les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, en 1942. Ce titre de champion, qui représente un immense espoir pour l'ayenir du foottball ilalien, a une hisloire. Elle commence en 1980, avec l'ouverture des frontières italiennes, fermées aux joueurs étrangers depuis une quinzaine d'années. En 1980, donc, Paulo Roberto Falcao, Brésilien de son étal, milieu de terrain de sa fonction, et artiste génial de surcroìt, débarque a Rome où it vient chercher fortune. Il ne sait pas encore que pour ses futurs coéquipiers, il Pappone — la bonne fortune — avec lui. A Rome, Falcao découvre un entraineur un peu rondouillard, àgé alors de cinquante-huit ans : Nils Liedholm, un Suédois « italianisé » par plus de trente années a manger des spaghetti. D'abord, cpmme joueur. C'élait en 1949. La Suède venait de gagner le tournoi olympique a Londres un an plus tót, et les recruleurs du Milan A.C. achetaient... sa ligne d'attaque ! Les fameux GrenoLi (Gren, Nordhal, Liedholm). Puis comme entraìneur. 5 ans a Milan, 2 a Verone, 1 a Monza, 2 a Varèse, 2 a la Fiorentina, 4 a la Roma, 2 encore a Milan. Avant de retrouver la Roma en 1979, et de demander... Falcao. A son palmarès, Liedholm a un titre de champion (Milan), deux « Coppe Italia » (Rome), et deux promotions de série B en série A (Vérone et Varèse). A Rome, Falcao découvre aussi un certain Bruno Conti. Il a été formé au club. Prêté à Gênes en 1978, Liedholm vient de le rappeler au bercail. Les trois hommes, très vite, se découvrent une passion commune. Plus qu'une découverte, c'est d'ailleurs une confirmation : tous trois pensent le football comme un jeu naturellement inventé pour marquer des buts. Donc pour attaquer. Liedholm n'a pas été un redoutable canonnier pour rien. Falcao n'est pas brésilien pour rien. Conti n'est pas un ailier virevoltant amoureux du ballon pour rien. Et c'est là, en cette saison 1980, que la Roma va franchir le premier pas qui va la mener vers le scudetto. 

Les saisons précédentes, l'équipe romaine a terminé en milieu de tableau. En 1981, elle s'adjuge la deuxième place. En 1982, la lutte est encore serrée. La Roma, une fois encore, laisse le titre à la Juve, aussi devancée par une étonnante Fiorentina. Mais ces deux saisons n'ont pas été inutiles. Petit à petit, Liedholm et Falcao, soutenus par un Conti gourmand de bons ballons, ont réussi à imposer leur manière de voir les choses. Vaste entreprise. Allez donc expliquer à des joueurs « embrigadés » depuis leur plus jeune âge dans les beautés sauvages du marquage individuel et de la contre-attaque, que la « zone », la construction, le jeu collectif et offensif sont plus rationnels ! Mais au fil des mois, les résultats aidant, les mauvaises habitudes se perdent, le plaisir de jouer se fait plus constant et la personnalité des « meneurs » convainc les plus sceptiques. Un qui ne se fait pas prier pour apporter son soutien, c'est Pruzzo: en 1981 comme en 1982, il  conquiert les titres de « migliore marcarcatore », de « capocanoniere » : 18 buts la première fois, 15 la seconde. L'avant-centre de la Roma, qui bourlingue depuis 1973 sur les terrains de série A, a rarement été à pareille fête. Il n'est plus esseulé en attaque et il peut enfin prouver qu'à ses qualités de buteur il sait ajouter celles de remiseur, de pivot, à la manière de Bernard La-combe par exemple. Après deux saisons de rodage, Roma, au début de 82-83, s'attaque au titre en officialisant son jeu de zone. L'effectif, enrichi du stoppeur Vierchowod, acheté à la Fiorentina, de l'Autrichien Prohaska, transfuge de l'inter où ses qualités de créateur n'ont pu s'exprimer au milieu du terrain, a belle allure. Dans les buts, Tancredi, 28 ans, est l'un des meilleurs gardiens d'Italie, avec Zoff et Bordon (Inter). En défense, le n' 10 reconverti, Di Bartolomei, assure la qualité de la relance. Symbole : il a toujours gardé son numéro 10. Joueur intelligent, à la technique chatoyante, il occupe un poste de libero qui l'assimile très souvent à un milieu supplémentaire. 

Sur les ailes, les défenseurs Maldera, Nela ou Nappi, dès qu'ils en ont la possibilité, montrent qu'ils savent faire autre chose qu'annihiler les attaquants adverses. En milieu de terrain, Falcao et Prohaska s'entendent à merveille. Ils jouent le même football. Simplicité. Intelligence. Imagination. Le Brésilien avec plus d'élégance. L'Autrichien avec plus de sobriété. A leurs côtés, le jeune Ancelotti (22 ans) qui a connu ses premières sélections cette saison. Et Bruno Conti. L'homme aux percées flamboyantes, aux dribbles dévastateurs, au punch et au dynamisme désormais légendaires, après le Mundial espagnol dont il fut l'un des meilleurs acteurs. Conti, quatrième milieu ? Oui. Mais aussi et surtout Conti attaquant de pointe. Sur l'aile droite, sur la gauche, au centre. Conti partout. En attaque, Pruzzo, bien sûr, et l'ailier gauche nominal lorio, 22 ans lui aussi, déniché à Bari en série B cette saison. La Roma, avec cette équipe, dans laquelle Righetti, défenseur ou milieu, put aussi prendre place notamment, allait réussir son pari cette saison. Sa suprématie, d'un bout à l'autre du parcours, ne s'est jamais démentie. C'est que le jeu en zone, entre autres avantages, a celui, non négligeable dans une épreuve de longue haleine, d'être plus économique que le marquage individuel ! Ainsi la Rpma. avec son entraîneur suédois Liedholm, ses meneurs de jeu brésilien, Falcao, et autrichien, Prohaska a-t-elle pu mettre en pratique le fameux proverbe russe : « Démarrez à cent à l'heure. A mi-parcours, accélérez. A la fin, terminez en trombe ! ». 

 Quand on n'est pas attaché aux basques d'un adversaire, quand on joue sur une moitié de terrain parce que la défense ne suit pas les attaquants adverses dans leurs courses en profondeur, quand les lignes sont resserrées cl que le porteur du ballon, convenablement soutenupardesappuisconstants, n'a pasà s'époumoner dansdesaventures solitaires au cœur de défenses hy perron forcées, c'est possible. Et quand le jeu collectif de par cette simple tactique de défense en zone avancée, atteint un tel niveau, on est à l'abri partout. La preuve : en trente journées de championnat, la Roma n'a concédé que trois défaites. L'une d'entre elles, sur son herbe, fut très significative. C'était face à la Juve. Et Liedholm avait voulu jouer prudent ! Trois points d'avance en fin de parcours. Devant la Juve et son jeu typiquement italien. Un espoir se levait dans le calcio. Celui d'un jeu plus offensif. Et si demain, dans n'importe quel stade d'Italie, en lâchant les deux syllabes du mot « zona », on ne vous répondait plus seulement : « Roma ! », mais aussi : « Juve ! Inter ! Mîlan ! Napoli ! Torino ! », il n'y aurait alors qu'un seul mot à ajouter : « Miracoli ! »

6 Mars 1983
Olimpico Roma

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Roma: Tancredi, Nappi, Vierchowod, Righetti U, Falcào, Nela, Valigi, Ancelotti. Frazzo (58' lorio), Di Bartolomei, Conti  B.; (12° Superchi, 14° Maldera III, 15° Faccini, 16° Chierico) - Ali.: Liedholm. 

Juventus: Zoff, Gentile Claudio, Cabrini, Bonini, Brio, Scirea, Bettega, Tardelli, Rossi E, Platini, Boniek (62'  Marocchino); (12° Bodini, 14° Prandelli, 15° Furino, 16° Galderisi) - All. Trapattoni.
























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