Sunday, March 7, 2021

Coupe de France 1978 1979 Nantes Auxerre Finale


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Paris Parc des Princes

16 Juin 1979


Auxerre : Szeja, Denis, Borel, Roque, Noël, Brot, Cuperly, Mésonès, Klose, Schaer puis Truffaut, Delancray puis Hallet. Entraîneur : Guy Roux.
Nantes : Bertrand-Demanes, Bossis, Rio puis Denoueix, Michel, Tusseau, Muller, Sahnoun, Rampillon, Trossero puis Baronchelli, Pécout, Amisse. Entraîneur : Jean Vincent.


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Nantes a gagné la Coupe de France. Enfin ! Mais Nantes a encore manqué un grand rendez-vous. C'est  une  habitude.  El  Nantes traîne  toujours derrière lui son cortège de virtualités mal réalisées, d'impression d'inachevé, de fragilité et de vulnérabilité chroniques. Tous ses vieux dénions une nouvelle lois étalés au grand jour.

 

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Certes, les footballeurs nantais ont eu droit, comme les autres vainqueurs de la Coupe de France, au rituel classique : effusions, embrassades, le trophée brandi sous la lumière crue des flashes et des projecteurs, tour d'honneur, le capitaine. Henri Michel, porté en triomphe, etc. Mais ce triomphe-là avait quand même une drôle d'allure sous les sifflets et les huées de la foule du Parc des Princes. Ce n'est généralement pas ainsi que les héros sont salués! Les joueurs du F.C. Nantes, par un curieux mécanisme psv -chologique, s'étaient mis en tète qu'ils avaient tout à craindre de cette finale contre les footballeurs « promotionnels » de deuxième division d'Auxerre. La même réflexion revenait sans cesse dans leurs propos avant et après la partie : « le match piège ». A force de l'avoir tant redouté, ce piège, ils ont bien sur fini par y tomber. Et ce n'est que leur condition physique de professionnels (ajoutée à la classe de Pécout) qui leur permit de forcer finalement la décision au cours de la prolongation après cent quatre minutes. Cette finale 1979 inédite — c'était la première fois depuis vingt ans. depuis Le Havre, qu'une équipe de deuxième division accédait à la finale de la Coupe de France — a soulevé un certain nombre d'interrogations. La première et la plus importante étant de savoir s'il est normal qu'une équipe classée quatrième de son groupe de Division II puisse ainsi tenir tête au vice-champion de France de Division I? Plus simplement de savoir si cette hiérarchie représente vraiment quelque chose?

 

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Il ne faut pas oublier qu'Auxerre. au cours de sa formidable trajectoire en coupe, a laissé en route deux autres clubs pros : Lille et Strasbourg, le champion en titre. On veut bien croire à un progrès en profondeur du football français, à la motivation qui animait les « petits » Auxerrois. mais a-t-on imaginé la confusion si Nantes avait été déshonoré jusqu'au bout, si Auxerre l'avait emporté et gagné ainsi sa place en Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupes? On le devine un peu au soulagement nostalgique qui saisit Guy Roux, l'entraîneur Auxerrois quand, au moment où la défaite de son équipe était consommée, il avoua : «C'est mieux comme ça! La Coupe d'Europe, il n'aurait plus manqué que ça. Où est-ce qu'on allait nager? » Frayeur rétrospective qui permet de mieux mesurer la presque totale faillite nantaise. Et Robert Budzinski. celui sans doute qui voit les choses le plus clairement et le plus lucidement à Nantes, avait raison de dire après le « Grand Jour » : « C'est à nous, et de façon urgente, de tirer les leçons et les conclusions de ce match afin que les erreurs passées ne se reproduisent plus. »

 

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Paroles sibyllines qui seront bientôt d'actualité car, la saison prochaine, il y aura encore la Coupe d'Europe qui. chaque année, prend des allures de cauchemar pour les Nantais. Peut-on oublier la peu glorieuse élimination de Nantes face à Benfica à l'automne dernier qui avait fait dire à Henri Michel : « Benfica? Un accident! »
On veut bien. Mais faut-il que les carrières européennes des «Canaris» soient toujours très accidentées? Surtout que cette année les participants à la Coupe des Coupes ont du poids : Arsenal, Beershot, Twente, Glasgow Rangers, Barcelone sans oublier la Juventus. Valence et Fortiina Dùssedorf. Il faudra bien que les Nantais, maintenant qu'ils ont exorcisé leurs démons en Coupe de France, songent enfin à forcer leur nature et à devenir compétitifs dès lors qu'ils quittent les frontières de l'Hexagone. Ils pourraient peut-être prendre en exemple un des leurs, justement : leur avant-centre Eric Pécout, la seule vraie satisfaction nantaise de cette finale. Auteur de trois buts, un record dans le genre, il a confirmé qu'il était sans conteste le meilleur avant-centre français à l'heure actuelle.

 

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Meilleur avant-centre dans le jeu, doublé également d'un titre officieux de meilleur buteur, à la moyenne, du championnat de France, avec vingt-deux buts réussis cette saison ; 0,78 but par match, contre 0,75 à Carlos Bianchi. On se demande désormais combien de temps encore Michel Hidalgo va continuer à l'ignorer.
Pécout a réussi la métamorphose que l'on attend toujours de la part de ses coéquipiers. Il est maintenant « saisi aux tripes », comme on l'a écrit, ce qui signifie qu'il s'est débarrassé de cette enveloppe, de ce cocon de douceur fragile dans lequel se complaisent les jeunes Nantais, lesquels veulent toujours ignorer que la férocité et l'ambition sont également des armes pour un footballeur de haut niveau. Dans cet ordre d'idées, il est difficile d'admettre que les demis nantais Rampillon, Sahnoun et Millier aient été à ce point « mangés » par leurs homologues auxerrois Mesonès (en tête), Cuperly et Brot qui pouvaient tout juste avancer leur bonne volonté et leur courage, à titre d'arguments, face aux « artistes » nantais.
Une morale pour conclusion à cette fable douce amère : le valeureux capitaine Henri Michel voit enfin sa carrière couronnée par une Coupe de France qu'il convoitait tant. Le vœu a été comblé. Heureusement que c'était Auxerre l'adversaire, disaient les « méchants »...

 

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commentaires Fr d'origine

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