Deuxieme Tour Match aller
22 Octobre 1975
Rheinstadion Düsseldorf
GERM repost lien mort retrouvé sur un disque dur
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C1.1975.1976.Gladb.Juve.twb22.mp4
1.97 GB https://1fichier.com/?v1t5miiu4n5jc4n7wplu
Moenchengladbach, « Gladbach » disent les Allemands, est la synthèse de tous les talents et de toutes les qualités qu’exige le football moderne. Son jeu est fait de flux et de reflux, sans temps mort, avec la plus belle harmonie dont on puisse rêver. Du temps de Netzer, toutes les balles passaient par sa pointure 46. L’équipe subissait son rythme et ses humeurs. Aujourd’hui, plus personne ne tire la couverture à soi, la collectivité étant sublimée par trois joueurs d’exception : Vogts, Bonhof et Heynckes. Champion d’Allemagne 1975 et vainqueur de la Coupe U.E.F.A. la même année (en gagnant 5-1 sur le terrain de Twente), M’Gladbach est promis à un grand destin européen pour 1976, même si son été a été perturbé par le départ de son entraîneur-sorcier Weisweiler à Barcelone. Considéré comme l’un des meilleurs techniciens du monde, W.W. ne pouvait refuser le pont d’or offert par le club catalan. Entre l’attachement à son passé et un million de marks (185 millions d’anciens francs) pour deux ans, il a choisi la ceinture de sécurité. Ce qui ne l’empêchera pas huit mois plus tard de décoller avec son siège éjectable sous la poussée de Sa Majesté Johan Cruyff. On ne peut pas tout prévoir.
Les dirigeants de Moenchengladbach, à force de voir des matches, ont appris à attaquer la balle. Aussitôt le départ de Weisweiler confirmé, ils contactent et engagent Udo Lattek, ex-entraîneur du Bayern victime lui des humeurs du Kaiser Beckenbauer. Lattek, à défaut d’être le pape, n’est pas tombé de la dernière pluie. Il se garde bien de toucher à un seul poil de la crinière de son pur-sang. Il le bichonne et le bouchonne pour ne rien lui faire perdre de son ardeur. Et il le lance au galop. Dans un premier temps, M’Gladbach-Lattek et M’Gladbach- Weisweiler, c’est du pareil au même. La Juventus le constate le 22 octobre 1975 en terre allemande. Pour l’occasion, M’Gladbach a abandonné son petit stade du Bokelberg au profit du superbe Rheinstadion de Dusseldorf, théâtre de plusieurs matches de la Coupe du Monde 1974. 65 000 spectateurs s’y pressent pour assister au choc principal de ces huitièmes de finale.
Dès le coup d’envoi, le raz de marée déferle sur la Juve privée de deux de ses meilleurs atouts offensifs, Causio et Capello. Le premier est suspendu, le second blessé. Pendant les 45 premières minutes, M’Gladbach ne cesse d’attaquer, poussé par la passion et un super be Bonhof. Celui-ci, sacré champion du monde à l’âge de 22 ans seize mois plus tôt, est un footballeur fantastique. Athlète complet, aussi jaillissant que résistant, remarquable technicien et tacticien, intelligent et clairvoyant, il a vraiment tous les dons. Les Lyonnais le connaissent bien qui l’ont vu en novembre 1975 à Gerland marquer deux buts et distiller de diaboliques coups de pied brossés sur corners. Car sa frappe de balle est d’une violence extrême : mesurée au radar, la vitesse d’un ballon frappé par Bonhof est supérieure à 120 kilomètres à l’heure. Inutile de vous dire si les gardiens adverses crient : « Chauds, chauds les marrons ! » quand ils doivent arrêter les bolides de la terreur.
Porteur du numéro 5 contre la Juventus, Bonhof exerce ce soir-là sur ses partenaires et adversaires un ascendant total « rappelant en cela le plus grand Di Stefano : tout passe par lui, part de lui et rien ni personne ne peut l’arrêter »Deux buts de Heynckes et Simonsen (26e et 36e minute) concrétisent l’énorme supériorité de l’équipe allemande. Sur le premier, le célébré Jupp Heyn¬ ckes réalise un exploit diabolique dévianl de l’extérieur du pied, dos tourné au but de Zoff, un ballon qu’avait centré Danner. « Chef d’œuvre technique... Un but comme on en voit un tous les vingt ans... », écrivent les observateurs. La Juventus ne parvient à desserrer l’étau et à se réhabiliter qu’en seconde mi-temps, bloquant le résultat aller à 0-2. On se dit alors que deux buts, c’est à la fois beaucoup et peu et que rien n’est joué.
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