Un titre de champion récompense toujours l'équipe la plus régulière, la plus complète, la plus cohérente, la plus réactive et la plus solide mentalement durant dix mois de compétition. Cerise sur le gâteau, il arrive aussi qu'il consacre celle qui concilie la meilleure qualité de jeu, la meilleure maîtrise technique, le meilleur potentiel offensif, le meilleur banc et le meilleur équilibre collectif. Ce mt le cas, récemment, du Lyon de Gérard Houllier en 2005-06 ou du Bordeaux de Laurent Blanc en 2008-09. C'est aujourd'hui celui du Lille de Rudi Garcia, dont tout le monde salue le parcours et, surtout, dont personne ne conteste la victoire. Ses caractéristiques, son impact physique ou son degré de maturité ne sont pas les mêmes que les Lyonnais et les Bordelais d'alors. Ses principes de fonctionnement, ses mécanismes tant dans l'animation offensive que défensive, ses profils de joueurs et de leaders sont également différents. En revanche, sa volonté permanente de produire du jeu, d'aller de l'avant et de chercher d'abord à contrôler un match, l'étendue de son répertoire, la diversité de ses stratégies et la variété de ses coups, sont autant de points commun que le LOSC partage désormais avec ses prédécesseurs. Autrement dit, si, par ses qualités de vitesse et son volume de courses, Lille est une équipe naturellement joueuse, généreuse et efficace sur attaques rapides, et si elle reste parfaitement armée pour faire la différence sur coup de pied arrêté (Cabaye, Hazard, Obraniak, Rami), elle a aussi appris la patience et accompli d'énormes progrès cette saison dans la conservation de balle, les attaques placées et la gestion des temps forts et des temps faibles. Conséquence : face à des adversaires défendant bas et laissant peu d'espaces, comme il en existe beaucoup en Ll, elle s'est précédente.
Son style, reconnu et reconnaissable, est d'abord le fruit d'une idée de jeu que Rudi Garcia n'a cessé de creuser et d'améliorer depuis qu'il est au club, il y a un peu moins de trois ans. Il découle aussi de la stabilité de son effectif, d'une année sur l'autre, et des bases que son entraîneur avait jetées dès son premier match officiel, le 9 août 200S à Nancy (0-0). Ce jour-là, tandis qu'Hasard, alors âgé de dix-sept ans, n'était encore que sur le banc, qu'Obraniak soignait un problème de dos et que Chedjou était parti aux JO de Pékin avec le Cameroun, Garcia avait aligné le onze de départ suivant: Malicki - Debuchy, Rami, Béria, Tafforeau -Balmont, Mavuba, Cabaye - Frau, Fauvergue, Bastos. En clair, le même 4-3-3 qu'aujourd'hui, avec les trois quarts de la défense actuelle, le milieu au complet, et donc, déjà, des premiers repères et une logique structurante. Depuis, l'équipe a grandi, consolidé ses acquis et cimenté ses complicités. Elle a confirmé de répéter ses gammes au quotidien, de se découvrir et de mieux se comprendre. Elle s'est façonnée et renforcée chaque été (Landreau et Gervinho en 2009, Sow en 2010). Elle a donc pu consolider son assise défensive, corriger en partie ses travers, parfaire sa valeur ajoutée collective, affiner la relation entre ses paires, et surtout augmenter considérablement son efficacité en attaque. Elle est aussi parvenue, désormais, à réunir la palette indispensable pour réussir au haut niveau : des buteurs (Sow, Gervinho), des créateurs et des passeurs (Hazard, Cabaye). des protecteurs (Landreau, Mavuba, Chedjou), des compétiteurs (Balmont, Rami), et des accélérateurs (Debuchy, Béria). Plus de vraies options de rechange dans le secteur offensif (De Mélo, Obraniak, Frau). qui lui permettent à tout moment de pouvoir modifier son organisation et sa géométrie, offrir d'autres solutions, résoudre ainsi certaines situations et gagner des matches.
Outre ses qualités de caractère et de solidarité, sur quoi le jeu lillois repose-t-il pour l'essentiel? Sur deux «fondamentaux», où sa supériorité est manifeste en Ll. D'abord, la mobilité de ses attaquants et leur polyvalence. Avec pour choix n" 1 un trio Gervinho-Sow-Hazard, capable en permanence de donner du mouvement et de la vitesse, de multiplier les courses et de varier les appels, d'offrir de la profondeur et des solutions dans la largeur, d'éliminer en un contre un et de redoubler, de marquer et de faire la dernière passe, mais aussi de permuter, de rentrer intérieur et de créer des espaces pour des latéraux qui participent beaucoup, Lille sait ainsi qu'il peut marquer à tout moment. Il sait aussi qu'avec De Mélo, Obraniak et Frau, il a toujours un plan B sous la main et d'autres options disponibles (de la taille, du jeu dos au but, de la puissance, une patte gauche...). Ensuite, l'agressivité de ses milieux et leur complémentarité. Grâce à son triangle Balmont-Mavuba-Cabaye, qui allie équilibre, maîtrise technique, volume physique, explosivité et endurance, qualité de passe, de pressing et de récupération, jeu court et jeu long, capacité de passer rapidement des phases défensives aux phases offensives et inversement, aptitude à venir accompagner et conclure dans la surface, le LOSC est à la fois outillé pour se projeter très vite vers l'avant, gérer et préparer, mettre du rythme et de l'intensité, rivaliser dans les duels et combattre, en somme pour jouer juste. Moralité ? S'il n'est pas invulnérable ni imbattable, et s'il est toujours meilleur avec le ballon que sans, le nouveau champion avait manifestement plus de talent et d'atouts que les autres pour gagner des matches cette saison.
FR repost lien mort retrouvé sur un disque dur
Absolument pas destiné à etre copié collé dans d'autres sites
Lg.1.2010.2011.Multx.29.05.Thewildbunch22.mkv
1005.37 Mo https://1fichier.com/?r5p33xculiyv8ibnve76
Superbe site, merci! Serait-il possible de mettre à jour les liens?
ReplyDeleteCelui la retrouvé mais ca change pas pour les avant 2013. Celui là coup de chance
ReplyDeleteregarde y a aussi celui du 21 mai
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