Bernabéu
17 Feb 1974
Real. : García Remón; Morgado, Benito, Zoco, Rubiñán; Pirri, Netzer, Velázquez; Amancio, Aguilar (Santillana, min. 46), Macanás. (Entrenador : Luis Molowny)
Barcelona : Mora; Rifé, Costas, De la Cruz, Torres García, J.C. Pérez, Rexach, Asensi, Cruyff, Sotil, Marcial (Tome, min. 69). (Entrenador : Rinus Michels)
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Pour comprendre le Real-Barça de ce dimanche 17 février 1974, il faut en aborder le contexte. Historique d'abord. Si sa dictature touche à sa fin, le général Franco préside toujours aux destinées de l'Espagne. Cruyff a souvent prétendu que le Caudillo était la raison qui l'avait fait préférer le Barça au Real, ce Real dont les matches sont les seuls diffusés à la télé. Autant dire que le premier clasico du Néerlandais à Bernabeu a valeur de symbole. Reste le sportif. Depuis l'arrivée de Cruyff, le Barça, qui n'a plus remporté le titre de champion depuis 1960, s'est métamorphosé. Pour de sombres problèmes administratifs, le Néerlandais n'a pas débuté la saison. Sans lui, Barcelone a erré, tel un zombie, à la recherche de son âme. Lorsque Cruyff intègre l'équipe de son mentor, Rinus Michels, le 28 octobre 1973, le club catalan se traîne, treizième (sur 18) de la Liga après sept journées. Il ne compte alors que deux victoires, il ne perdra plus un match.
Au matin de ce clasico, tête d'affiche de la 22ejournée, tout a changé. Le Real est septième, à sept points du leader barcelonais. À douze matches de la fin, c'est donc l'heure de la dernière chance pour les hommes de Louis Molowny, intronisé un mois plus tôt à la place du mythique Miguel Munoz. Le début du match est plutôt à l'avantage des Merengue, qui, par Pirri et Velasquez, sont à deux doigts d'ouvrir le score. Bernabeu ronronne. On vient de passer la demi-heure quand Marcial déboule sur le côté droit et centre au premier poteau pour Asensi, qui marque à bout portant entre les jambes de Garcia Remon. Le Real est K.-O. debout. La suite sera une déferlante blaugrana. Rexach est éblouissant, Sa Majesté Johan I" magique. Juste avant la mi-temps, le Ballon d'Or France Football en titre marque du gauche après avoir dribblé trois joueurs du Real dans la surface de réparation. Marcial, de la tête, semble même mettre le couvercle sur la boîte mais son but est invalidé pour un hors-jeu discutable.
À 2-0 au repos, le Real fait semblant d'être vivant. Mais un tir croisé du gauche d'Asensi l'enterre définitivement (3-0). La démonstration est éblouissante. Suivent un but sublime de Juan Carlos (lob à l'entrée de la surface aprèslune course de 50 mètres sur une ouverture géniale de Cruyff) et une tête du Péruvien Sotil (ballon déposé par Cruyff sur coup franc) pour un 5-0 final qui hante encore, tel un fantôme, les nuits du Real. Cruyff, qui sera encore Ballon d'Or cette année-là, a marqué les esprits. «À la fin, on était contents, bien sûr, mais c'était une époque difficile, dit aujourd'hui Rexach, pour nous l'ambiance n'était pas à la fête.» Barcelone sera sacré champion à cinq journées de la fin. Un titre (le seul de Cruyff avec le Barça) et une rencontre pour l'éternité.
Gunter Netzer apprécie d'autant plus la fulgurante réussite espagnole de Cruyff qu'il en a été lui-même la victime. Il salue le personnage capable de provoquer une telle révolution. Il aurait bien voulu en faire autant au Real !
Cruyff affirme aussi bien sa personnalité en Espagne qu'en Hollande, estime Netzer. Il donne des ballons extraordinaires à ses partenaires, il est sauvent l'homme de la dernière passe, ce qui ne l'empêche pas d'être à la conclusion de l'offensive. Cruyff a créé l'unité dans son équipe. Il fait le spectacle. Je suis très content pour lui, c'est un ami depuis quatre ou cinq ans, un homme que j'estime beaucoup.
Caries Rexach: « C'était la fête en Catalogne »
Caries, quel est le souvenir le plus marquant de ce succès historique?
-L'énorme fête qui s'est déroulée dans toute la Catalogne ce soir-là. On ne s'en est rendu compte qu'à notre retour à Barcelone. À l'époque, les communications n'étaient pas celles d'aujourd'hui, on avait tout juste passé quelques coups de fil à nos proches. Le public du Real a bien accepté la défaite? Les supporters étaient furieux mais, en seconde mi-temps, l'hostilité s'est dissipée. À la fin du match, certains ont envahi la pelouse, la police est intervenue. Nous, on voulait éviter tout incident.
-La rencontre a été plus disputée que le score le laisse supposer. C'est surtout en seconde mi-temps qu'on leur a marché dessus. Marcial a étouffé Netzer, la star du Real. Mais il a dû sortir avant la fin, victime d'une grosse faute.
-À part cette fête, que reste-t-il de ce succès ?
-L'après-match a été le coup d'envoi du phénomène de marketing du foothall moderne. Il y a eu une invasion de cravates, de cendriers, de maillots et de toutes sortes d'objets à la gloire du 0-5. »
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