Thursday, April 13, 2023

Coupe des Coupes 1993 1994 Arsenal Parma

 
 Finale
4 Mai 1994
Parken Kopenhagen

ARSENAL FC: Seaman • Dixon. Bould, Adams. Winterburn - Davis. Mûrrow, Setley, Merson (McGoIdrick, 85e) - Campbell, Smith. Entr.: George Graham.
PARME AC: Bucci • Apolloni, Minotti, Sensini -Benarrivo, Di Chiara - Pin (Melli, 70e), Crippa - Brolin, Zola - Asprilla. Entr.: Nevio Scala.
 
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Et l'implacable rigueur d'Arsenal eut raison de la volonté opiniâtre de Parme. Comme s'il semblait écrit, en ce soir frisquet de mai, dans le beau Parken Stadion de Copenhague, que l'esprit devait l'emporter sur la forme, le cœur sur la raison et les jambes sur la tête. Comme s'il paraissait acquis qu'aucune équipe, décidément, ne parviendrait à remporter la Coupe des coupes deux fois consécutwement. Un poteau retors qui repousse un tir de Brolin, un autre qui propulse dans les filets un ballon vigoureusement frappé par Smith, accompagné par quinze mille poitrines, et le match bascule. Alors, ses larges oreilles offertes à la bise perfide, le buteur s'est noyé sous la masse de ses équipiers en liesse, chaviré par un chœur vibrant: «Glory Arsenal!». 
 

 Offrez donc un ballon et un joli stade à des Anglais, demandez leur de relever un défi a priori impossible: ils seront capables de transformer un match de football en bataille furieuse et de le conclure en triomphe, simple partie de quartier ou finale européenne. Alignés devant la tribune VIP du Parken, onze Gunners affichent un visage détendu et souriant. Un détachement tout britannique, derrière lequel sourd une concentration maximale. Le trac? La pression? L'enjeu? Ils ne connaissent pas. Tous adressent un petit signe de la main vers le banc de touche, où piaffent lan Wright (suspendu) et John Jensen (blessé), un geste de souveraine confiance et d'inoxydable solidarité. Ces vertus qui ont permis à Arsenal, tout au long d'une saison somme toute moyenne, d'atteindre une nouvelle fois le sommet et de remporter, à Copenhague, son sixième titre majeur en sept ans. Un triomphe estampillé George Graham. Depuis plusieurs mois, le manager écossais essuie sans broncher les critiques des puristes, qui reprochent à son équipe de produire un jeu lénifiant et besogneux. Face à ces fines tranches de Parme, les tenants du trophée au complet, on ne donnait pas cher de la peau des Canonniers mais on salivait par avance à l'idée du spectacle que peut engendrer une telle opposition de style. La technique contre le physique, la balle au sol face au kick and rush, le génie face à l'huile de coude: la partie neutre du Parken se trémousse d'impatience sur les sièges de plastique. Et, très vite, se rend compte que Parme, fatigué, n'a pas la baraka. Brolin touche du bois, Minotti dévisse, Smith marque. Une leçon d'efficacité et de réalisme, une de plus, signée Arsenal. 
 
 
 Des Italiens qui tricotent avec application, des Anglais qui verrouillent sans scrupules: c'est le monde à l'envers! Le fameux pressing en «fer à cheval» inventé par Scala ne prend pas, la défense centrale donne de la bande, Benarrivo et Di Chiara, les latéraux-ailiers, attendent des ballons qui n'arrivent jamais. Dans l'entre-jeu, Grippa, magnifique, se démène comme un diable mais devant lui, Zola, Asprilla et Brolin ne passent point. Arsenal, recroqueville en défense (son point fort), tisse sa toile, inexorablement: bon sang, rien de plus enquiquinant à jouer qu'une équipe anglaise techniquement limitée! Les Londoniens, lucides, compensent par une rigueur tactique irréprochable, Leur jeu semble dater de l'âge de pierre, pas très beau à voir mais terriblement efficace. L'entrée de Melli à la place de Pin, les tentatives assez désordonnées de Zola ou Asprilla, la soudaine fébrilité de Benarrivo sonnent, côté italien, comme autant d'aveux d'impuissance: au terme d'une rencontre qui n'aura pas tenu toutes ses promesses, Parme est bluffé, pris au piège d'une incroyable machine à déjouer, lan Wright a tombé le loden. Juché sur le banc de touche, impeccable dans son costard bleu nuit, il regarde McGoIdrick tirer le dernier corner. Et lorsque retentit le coup de sifflet final, il est 1e premier sur la pelouse, les ailes déployées et le sourire plein de dents, sans animosité, comme lorsqu'il avait marqué au Parc des Princes. La foule hurle son nom, Tony Adams brandit la coupe, Lee Dixon fait le pitre et Bould remercie le ciel. Ensemble, tous ensemble, ils s'en vont bientôt saluer les tifosi parmesans, qui les applaudissent à leur tour. Et dans la lumière nacrée d'un instant de bonheur, tout le stade communie alors dans une fervente prière. Quatre ans après la fin de sa longue pénitence, trois ans après le succès de Manchester United dans cette même Coupe des coupes, Arsenal écrit une nouvelle page d'histoire. Celle d'un football anglais éternel et merveilleux qui, fort de ses différences et de sa passion, sait donner à l'Europe un tout petit supplément d'âme.
 
 

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