En
Lombardie, depuis le début du XXe siècle, c'est devenu une habitude.
L'affrontement entre les deux clubs de Milan, capitale régionale de plus
de 1,5 million d'habitants et centre économique le plus important du
pays, constitue une partie intégrante de la vie quotidienne, qui est
rythmée par les soubresauts, les exploits et les victoires de Tinter
Milan et du Milan AC. Cela dure depuis 1908. Durant les années 1990,
c'est le Milan AC qui a donné des leçons de football à son éternel
rival. Un homme symbolise ces heures dorées du club milanais, fondé en
décembre 1899 sous le nom de Milan Cricket and Football Club : Silvio
Berlusconi. Le 10 février 1986, il a acquis 90 % des parts du club et en
est devenu le président. Et il s'est alors promis de ramener le club
préféré de son enfance au plus haut niveau, à la seule place dont il lui
paraît digne : la première. Evidemment, cet homme d'affaires, ancien
chanteur sur les bateaux de croisière et aujourd'hui richissime, ne
s'embarrasse pas de convenances pour mener le train du Milan AC.
Ayant
réussi dans l'industrie et les médias, celui qui possède des chaînes
télé à ne plus savoir qu'en faire et que l'Italie surnomme Sua Emittenza
annonce : « Je ne vends pas, j'achète seulement. » Dans cette décennie
de gloire et de victoires, le Milan AC bouleverse également la donne du
football mondial. Symbole extrême du « football des capitalistes », le
club lombard fait exploser les montants des transferts et les salaires.
Il souffle comme un vent de folie sur le continent européen. Le ballon
ne tourne plus vraiment rond, et Berlusconi achète un joueur dès qu'il
brille avec son club, quitte à le laisser sur le banc des remplaçants,
dans le seul dessein que la concurrence ne puisse pas l'acquérir! Le
président ne fait alors qu'appliquer certains des principes du monde de
la finance et de l'industrie à un sport, le football, et un joueur
historique, le capitaine Franco Baresi, qui a pris sa retraite sportive
en 1997, s'est publiquement interrogé : « Pourquoi aurais-je songé un
seul instant dans ma carrière à quitter le Milan AC pour un autre club ?
Je jouais dans la meilleure équipe du monde. » Une équipe qui a dû
attendre pas moins de quarante-quatre ans entre son troisième et son
quatrième titre national !
Un
club qui est revenu au plus haut niveau seulement dans les années 1950,
grâce aux talents conjugués de quelques hommes : l'entraîneur hongrois
Lajos Czeizler et un trio de joueurs suédois, Gunnar Gren, Gunnar
Nordahl et Nils Liedholm, que la presse italienne surnomme avec bonheur
le trio « Gre-no-li ». Arrivent par la suite un Brésilien, José
Altafini, et un Uruguayen, Juan Schiaffino. Survient alors un autre
entraîneur, Nereo Rocco. Réputé pour son intransigeance, celui-ci
développe un système de jeu qui va contaminer tout le football italien
durant les années 1960 : le catenaccio, le « verrou ». En clair, cela
veut dire : priorité à la défense. Un système appliqué à la lettre sur
le terrain par deux hommes de confiance de Rocco, Cesare Maldini et
Giovanni Trappatoni, et illuminé par un génie du milieu, l'élégant
Gianni Rivera. Mais le club va plonger à la fin des années 1970 : il est
mêlé au plus grand scandale de l'histoire du football italien, le
totonero - système de paris clandestins sur des matches de championnat-,
et relégué en deuxième division. Sale temps sur l'Associazione Calcio
Milano. Rivera, fidèle serviteur des ros-soneri, ramène le club parmi
l'élite et recrute des Anglais (Hateley, Wilkins...), sans réussite.
Alors débarque Berlusconi. Et ses méthodes. Lui recrute un trio
néerlandais ; Marco Van Basten, Ruud Gullit et Frank Rijkaard. Résultat :
une rafle sur les trophées nationaux et européens, et même sur la Coupe
intercontinentale. Le Milan AC est revenu parmi les meilleurs clubs du
monde, et cette réussite insolente a même fait gagner des élections
politiques à Sua Emittenza, qui a été le Premier ministre de l'Italie...
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Mil.Tricol.Thewildbunch22.mkv
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