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Parler d'un Barcelone Manchester, c'est un peu comme évoquer le refrain d'une chanson culte des Poppys au début des années 70. « Non, non, rien n'a changé, tout, tout a continué. » Depuis une demi-douzaine d'années, ces deux-là régnent sur l'Europe comme l'Everest sur la chaîne himalayenne. Pour le Barça, déjà vainqueur de la Ligue des champions en 2006 et en 2009, c'est la troisième finale en cinq ans. Pour les Red Devils, vainqueurs en 2008 et finalistes en 2009, la troisième en quatre ans. L'affiche entre les deux monstres continentaux est aussi la troisième du genre en quatre saisons, les deux s'étant également jaugés lors d'une inoubliable demi-finale en 2008, favorable à United (0-0,1-0), le Barça prenant sa revanche à Rome treize mois plus tard (2-0) pour le premier triomphe de l'équipe estampillée Guardiola. A première vue, rien n'a effectivement changé depuis deux ans et ce 27 mai 2009 à Rome, surtout quand on observe les deux onze de départ. À Manchester, le seul Cristiano Ronaldo s'en est allé, ce qui n'est pas rien. « C'est un peu comme si Messi était parti et qu'on continue de gagner », observe Pep Guardiola, qui, de son côté, a vu partir Sylvinho et Yaya Touré, mais surtout Thierry Henry et Samuel Eto'o en attaque, sans que cela altère la production et l'humilité de son équipe, bien au contraire. Les deux premiers n'étaient d'ailleurs pas des premiers choix, ou de ce fantastique qu'etait Carlos Tevez. Tevez. Il a sans doute perdu en talent, mais a gagné en rigueur, y compris de la part de ses joueurs offensifs.
Rien n'a donc changé, mais tout a changé quand même. Dans l'expression de son jeu, son hégémonie continentale, son appétence, le Barça est juste devenu un ogre, dont l'accomplissement se mesure à l'aune du génie de sa star (Messi), auteur cette saison de 52 buts. Mieux, il est devenu une sorte de modèle, pour ne pas dire une mode, prototype d'une philosophie où le collectif prime sur l'individu et la cohérence sur l'apparence. L'anecdote suivante vaut ce qu'elle vaut, mais elle résonne comme un symbole. Après leur triomphe de 2009, les joueurs du Barça s'étaient vu offrir une voiture de marque Audi (sponsor du club) de leur choix. Alexander Hleb avait alors choisi le modèle le plus luxueux, avant de se faire reprendre par Xavi : « Ne i fais pas cela, nos supporters croiraient qu'on est devenus flashy. » Le Bélarus avait obtempéré. Pour United, l'appréhension de l'événement n'est donc pas la même. Tactiquement comme mentalement. Comme le remarque Gary Nevillc, retraité de fraîche date de la maison rouge, « Messi est un joueur plus axial qu'il y a deux ans. Ce qui veut dire que la responsabilité de l'adversaire par rapport à sa production est davantage collective qu'individuelle. » Surtout, United a appris de l'échec de Rome, comme il avait appris du succès de 2008. Neville encore : « Contre eux, on sait désormais ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Il est indispensable de reproduire le niveau de concentration qu'avaient largement dominé l'entame, faisant dire à Guardîola encore aujourd'hui : « On ne s'attendait pas à ce qu'ils pressent si haut. » Cela avait duré dix minutes, jusqu'au but d'Eto'o. Ensuite, rideau, et but de Messi (70e), inoubliable, de la tête. Qu'on tourne la problématique autour de l'attaque supersonique du Barça ou de l'impeccable défense de MU, on en revient d'ailleurs toujours à l'Argentin. Chercher à le stopper, c'est un peu comme essayer d'arrêter le temps, même si chacun y va de sa théorie.
« Si vous lui laissez de l'espace et si vous le laissez courir entre les lignes, c'est fini pour vous », constate Ronald Koeman, héros de la finale de 1992. « C'est pour ça qu'il ne faut pas que les défenseurs centraux soient proches l'un de l'autre. De temps en temps, il faudra que Vidic ou Ferdinand montent d'un cran au milieu pour suivre Messi, pour l'obliger à s'exiler sur un côté et éviter qu'il pénètre dans l'axe, là où il est le plus dangereux. »« Sauf que si Ferdinand, par exemple, vient au milieu, ça va laisser un trou entre le latéral droit et Vidic, dont Villa peut profiter dans la profondeur, lui rétorque Gareth Southgate, l'ancien international anglais aujourd'hui consultant pour le Times. Il faut donc que tous les espaces soient réduits naturellement. La rapidité mentale de décision, d'exécution et d'adaptation, autrement dit l'intelligence de jeu des joueurs de MU sera donc primordiale. » II y a deux ans, les Red Devils avaient été incapables de réagir au problème créé par la position de Messi, avant-centre décroché, et à l'emprise technique du milieu catalan. « Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d'erreur, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois », disait l'écrivain George Bernard Shaw. Qui était irlandais, pas écossais...
Barcelone est une équipe merveilleuse.
ReplyDelete(peut-être juste la Juventus de la première année de Lippi aurait pu le mettre en difficulté:-P)
Thank you, Beppe
Quel scandal ce match ! Le barça ne méritait tellement pas de gagner, et on voit très bien sur le but de rooney que le barca a payé l'arbitre comme d'habitude.
ReplyDeleteCelui là?? non c'est bien le seul :))
ReplyDeletecomme si je te reconnaissais pas
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