Finale
24 mai 2017
Friends Arena Solna
ITA repost lien mort retrouvé sur un disque dur
Europa.League.2016.2017.Ajax.Utd.Final.ITA.twb22.mp4
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José Mourinho n’a jamais perdu une finale européenne dans sa carrière. Jamais. L’Ajax était plus que prévenu au coup d’envoi, et l’adage est pourtant clair : un homme averti en vaut deux. Seulement ce soir, c’était plus qu’une histoire de nombre. On a souvent loué la fougue, la jeunesse, des Néerlandais : étaient-il trop jeunes ? Trop naïfs ? Pas assez méchants ? Bouffé dans les duels et crucifié par deux coups de sang-froid de Pogba et Mkhitaryan, l’Ajax peut repartir au pays les mains vides avec un sentiment d’impuissance. On n’y a jamais vraiment cru, et peut-être qu’eux non plus, finalement. Manchester remporte la première Ligue Europa de son histoire juste histoire de faire joli dans l’armoire à trophées, et retrouvera la Ligue des champions l’année prochaine.
Au coup d’envoi, ce sont donc deux équipes au complet qui s’avancent l’un contre l’autre. Et si Manchester aligne Mata, Valencia, Mkhitaryan et autres quasi-trentenaires, l’Ajax se présente avec un effectif de 22 ans et 282 jours de moyenne d’âge. Une équipe qui n’a jamais gagné la Ligue Europa d’un côté, contre une autre qui n’a plus remporté de titre européen depuis sa dernière victoire en C1 en 1995. Pas le même malheur. Logiquement, c’est donc l’expérience récente qui parle d’entrée : United attaque fort et Pogba balance dès la première minute sa volée hebdomadaire à gauche des cages d’Onana. Fellaini aurait même pu marquer de la tête sur cette passe en retrait de Mata, mais il lui manquait le cou d’Almany Touré (10e).
Les Ajacides tentent de se rebiffer, mais comme dans le conte des petits cochons, la troisième est la bonne : à l’entrée de la surface, Paul Pogba déclenche une frappe du gauche contrée par le tibia de Sànchez, qui prend Onana à contre-pied. La montre de Mourinho sonne dans la seconde : 1-0 United, l’heure de jouer en contre. Les Anglais reculent et permettent à quelques individualités de se mettre en avant, comme Ziyech ou Bertrand Traoré sur ce joli slalom (37e). En phase offensive, la charnière de l’Ajax se retrouve même parfois à blanchir ses champions de la craie de la ligne médiane : logique, Manchester ne presse pas. À vrai dire, tandis que le niveau technique n’est pas folichon sur le terrain, Mourinho fait simplement du Mourinho : c’est moche, c’est défensif, Rashford court tout seul devant et, sacrilège, Mata défend, mais ça mène à la mi-temps. Et c’est bien là l’important.
Et... but ! But à Stockholm ! Bien décidés à croquer Nouf-Nouf, les Red Devils soufflent dès l’entame de seconde période sur la maison de bois du petit porcidé, qui cède cette fois-ci sur corner : Smalling place sa tête et remet un subtil ballon pour Mkhitaryan, qui conclut d’un petit retourné moyennement acrobatique (48e). À partir de là, c’est comme si les hommes en rouge et blanc étaient aspirés dans la tactique mancunienne : alors que la solution se trouve visiblement sur les ailes, toutes les actions s’engouffrent dans le cœur du jeu, où Herrera, Darmian, Blind et Smalling contrôlent les arrivées et sorties.
ManU n’a pas la possession, mais remporte la quasi-totalité de ses duels, et croque littéralement son adversaire du soir. À vrai dire, il n’y a même pas de suspense, si ce n’est celui de savoir si Justin Kluivert va entrer et battre un quelconque record de précocité détenu par João Moutinho. Le bloc défensif des Anglais est hyper-bas, l'Ajax bute dessus, point. La tension monte l'espace d'un tacle trop appuyé de Juan Mata, mais là encore, rien de nature à réveiller un tempérament de guerrier trop enfoui. Rooney entre pour le geste, Fellaini envoie une tête puissante sur Onana (65e), Lingaard se fait bien rattraper par Sànchez avant un un-contre-un (86e)... Le piège a marché. José Mourinho n’a jamais perdu une finale européenne dans sa carrière, certes, mais mieux : il les a toutes remportées.
21 mai 2003. Séville. Finale de Coupe de l’UEFA entre le FC Porto et le Celtic. Alors que les Portugais mènent deux buts à un, Henrik Larsson égalise pour les Écossais d’un coup de casque sur corner. L’attaquant suédois ne le sait pas encore, mais son doublé ne fera que repousser l’échéance, puisque le FC Porto finira par soulever le trophée après une réalisation de Derlei en prolongation. L’ancien du Barça ne le sait pas non plus, mais plus aucun joueur après lui n’arrivera à marquer un but à une équipe coachée par José Mourinho lors d’une finale européenne. Pour sa première saison complète sur un banc, le technicien portugais commence alors par une victoire en Coupe de l’UEFA.
Le début d’une belle série européenne qui verra José Mourinho remporter la finale de Ligue des champions la saison suivante, toujours avec le FC Porto, face à l’AS Monaco (3-0). Suivra une nouvelle C1 avec l’Inter en 2010 face au Bayern (2-0), puis cette C3 avec Manchester United face à l’Ajax Amsterdam (2-0).Le point commun de ces quatre finales européennes disputées par José Mourinho ? La victoire. Et surtout les buts. Beaucoup de buts. Dix réalisations en quatre petites rencontres (deux buts encaissés), soit une moyenne de 2,5 buts par match. Un chiffre qui permet à José Mourinho de contrer les critiques de ses détracteurs, qui ciblent le style défensif du technicien portugais. Des critiques dont José le pragmatique n’a que faire. Certes, cette finale de Ligue Europa était difficile à regarder, tant Manchester United a refusé le jeu et profité de son réalisme offensif pour faire la différence. Loin, bien loin du spectacle proposé par le FC Séville ces dernières années en finale de Ligue Europa. Mais ça, le Mou s'en fout et préfère courir comme un dératé sur la pelouse, le doigt levé vers le ciel, pour célébrer sa nouvelle breloque dorée.
Finalement, qui peut en vouloir à José Mourinho de faire jouer son équipe ainsi ? Sûrement pas les supporters de Manchester United qui attendaient un sacre européen depuis 2008 et la victoire en Ligue des champions aux tirs au but face à Chelsea. Alors que certains téléspectateurs préféraient zapper sur Grey’s Anatomy plutôt que de s’infliger cette purge, les supporters de Man U, eux, scandaient le nom du Special One qui, mine de rien, leur ramène un troisième trophée cette saison, après le Community Shield et la Coupe de la Ligue anglaise. Parce que oui, si José Mourinho est invaincu en finale européenne, il sait aussi aborder comme il faut les finales nationales avec huit victoires en dix tentatives. Seuls José Antonio Camacho (Benfica) et Diego Simeone (Atlético de Madrid) peuvent se targuer d’avoir battu le Mou lors d’une finale de coupe. Comme le dit le dicton : « Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. » Et ça, José le comprend dans toutes les langues.
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