ENG 1H Part 4 & 5 (part 1 2 3 missing but greta archives)
Orlando.Pirates.Legacy.Chapters.4&5.ENG.twb22.ts
894.10 MB https://1fichier.com/?wxcoe7itxqzfxgtsfsud
Sous le régime de l'apartheid, football et rugby furent parmi les rares vecteurs d'ouverture d'une Afrique du Sud refermée sur elle-même. On sait l'amour que portait Nelson Mandela au ballon ovale, et comment il transforma en symbole la Coupe du monde de rugby de 1995, qui se déroulait dans la nouvelle « nation arc-en-ciel ». On sait moins son attachement égal pour le football, qu'il avait pratiqué assidûment avec ses codétenus durant ses vingt-huit ans d'emprisonnement. En Afrique du Sud, la capitale du ballon rond est Soweto, ce township où malgré les troubles sociaux et les émeutes, s'est développée l'une des plus fortes rivalités de la région et du continent entier. Aujourd'hui, cette lointaine banlieue déshéritée de Johannesburg (15 km, au sud-ouest) demeure la mère nourricière du football sud-africain. Et les Pirates en sont la figure tutélaire.
L'Orlando Pirates Football Club est le doyen des clubs du pays. Sa naissance, en 1937, date d'un temps où la ségrégation raciale pratiquée par les Afrikaners avait peu à envier au système d'apartheid officialisé onze ans plus tard par le gouvernement nationaliste de Daniel François Malan, et qui durera jusqu'en 1991. Au commencement, on trouvait des fils de travailleurs migrants qui avaient quitté les zones rurales pour travailler dans les mines d'or du Gauteng, région dont Johannesburg est la capitale. A Orlando East, le quartier de Soweto où ils s'établissent, ces enfants et ces adolescents jouent dans les rues. Si bien qu'ils se font remarquer par un ancien organisateur de matchs de boxe, Andries Mkhwanazi. Flairant la bonne affaire, l'entrepreneur sportif monte un club de toutes pièces : les Orlando Boys Club. Les gamins jouent sans chaussures ni maillots, mais conquièrent rapidement les habitants de Soweto. Charmé, le public leur trouve alors deux surnoms qui collent encore au club aujourd'hui : « Happy People » et « Buccaneers » (« boucaniers » ou « flibustiers »). En 1940, le premier président du club, Buthuel Mokgosinyane, achète sur ses fonds personnels les équipements (maillots, shorts et bas noirs) qui vont lancer l'équipe à l'assaut de la Johannesburg Bantu Football Association (JBFA), ancêtre de la future fédération nationale. C'est après avoir accédé à la première division, en 1944, qu'un joueur clé de la formation, Andrew Bassie, suggère d'adopter un nom plus adulte, mais aussi plus guerrier. S'inspirant des films de pirates, et spécialement de l'Aigle des mers, de Michael Curtiz, avec Errol Flynn, le club se baptise Orlando Pirates.
Le club a réalisé l'impossible : devenir un des bastions de l'identité des townships industrielles. Dans un pays qui bascule dans la ségrégation d'Etat, les Noirs sont les premiers à accaparer le football. Sur un territoire où cohabitent alors trois fédérations (blanche, indienne et métisse), le football devient un des vecteurs de la lutte antiapartheid et soutient (légèrement) la situation sociale des Noirs.
A la fin des années 60, deux formations se disputent la suprématie nationale : les Orlando Pirates et les Highlands Park, l'équipe phare de la National Football League réservée aux Blancs. Et voilà qu'en pleine ascension le premier est la proie de divisions. En 1970, quelques-uns des Pirates les plus en vue décident de faire sécession et rejoignent un ancien du club, Kaizer Motaung, de retour des Etats-Unis où il avait poursuivi sa carrière. Ensemble, ils créent une nouvelle équipe à Soweto, et le baptisent Kaizer Chiefs (lire l'encadré). Pour les Pirates, le coup est rude sportivement - et symboliquement : l'unité de Soweto est brisée. C'est pourtant durant les années 70 que le club décroche ses premières étoiles, poursuivant sa conquête du pays et des cœurs. Une nouvelle génération de talents éclôt en même temps et hisse les Buccaneers au sommet. Jomo Sono (le « prince noir » du football africain), Ephraim « Shakes » Mashaba, Percy « Chippa » Moloi, Patson Banda et les autres sont sacrés champions nationaux à quatre reprises et remportent trois coupes nationales en six ans, de 1971 à 1976. Les rares titres qui leur échappent sont emportés par... les Chiefs. Mais le nouvel arrivant finira par devenir le frère avec qui l'on partage la même fierté et le même combat, celui d'un football noir mais universel.
No comments:
Post a Comment
NO LINKS ALLOWED