Tuesday, May 4, 2021

Coupe Uefa 1977 1978 Bastia Grasshopper Zurich Aller Retour


 Ils ne sont donc plus que quatre : Barcelone, avec son Johan Cruyff ; P.S.V. Eindhoven, seigneurial en championnat de Hollande ; Bastia, et Grasshopper de Zurich. Des quatre, sur le papier, c’est l’équipe suisse qui paraît la moins bien armée. Et, lorsque le tirage au sort l’attribue aux Bastiais, ceux-ci deviennent pour la première fois favoris, nouvelle responsabilité dont ils se seraient bien passé. Grasshopper, qu’entraîne l’Allemand Helmut Johànssen, n’est cependant pas le mouton attendu. Futur champion de Suisse 1978, il accumule les victoires dans sa compétition nationale, il a éliminé Copenhague, Bratislava, Tbilissi, Eintracht, Francfort en Coupe de l’U.E.F.A. et sept de ses joueurs Berbig, Montandon, Wehrli, Meyer. Sulsener, Elsener. Ponte viennent d’être sélectionnés pour affronter l’Autriche avec la Suisse. C’est une équipe alémanique au style musclé, très à l’aise dans le jeu de contres, jeune, et croyant en son étoile. La saison précédente, le grand Gunter Netzer l’inspirait, et il en est resté quelque chose : le souci de la passe juste et efficace. 

Match Aller
29 Mars 1978
Hardturm Zürich

C.1977.1978.Grash.Bast.twb22.mp4
2.2 Go
https://uptobox.com/fsjqr9ziudvn
https://uptostream.com/fsjqr9ziudvn
pass rippedbytwb22donotrepost


Pour la première fois de sa carrière européenne 77/78. Bastia joue le match- aller à l’extérieur. Il n’est pas seul puisque 8 000 de ses supporters venus « à pied, à cheval ou en voiture», colorés de bleu, l’ont accompagné, transformant le Hard- turm zurichois en Furiani helvétique. Une fois de plus, Cahuzac a dû modifier son équipe, alignant un milieu de terrain Lacuesta Krimau Papi et une attaque Rep Félix Mariot (que remplacera Larios en seconde mi-temps). L’équipe suisse attaque ce match à toute allure, bouscule son adversaire et assène de violents coups de marteau sur la défense bastiaise. Mais, à l’engagement physique, au jeu direct et profond des Grasshoppers. les Bastiais opposent leurs qualités typi¬ quement latines de finesse, de vivacité et d’improvisation. Ils tiennent également très bien la mer grâce à la valeur exceptionnelle de leur milieu de terrain C’est de là que part, à la 8e minute, un assaut d’une extrême simplicité. Plongeant de loin au cœur de la défense helvétique, Krimau re¬ cueille une passe judicieuse de Lacuesta, prend deux Suisses à contre-pied et trompe le gardien Berbig. Bastia mène encore sur terrain adverse, et vient de marquer son 25e but en 9 rencontres. 


En choisissant de jouer l’attaque, les Bastiais prennent le risque d’affaiblir leur système défensif. Ils le savent mais il n’ont pas prévu le manque de rigueur de certains d’entre eux, bientôt coupables d’erreurs néfastes. A la 21e minute. Ponte s’envole de la ligne médiane, échappe à Orlanducci puis à Félix, et offre au demi Hermann l’occasion d’un but sans appel. A la 30e, Mariot rate une passe en retrait à Guesdon, Wehrli en position de tir se fait faucher par Lacuesta, et Ponte transforme le penalty. 2-1 pour les Suisses. Ces deux buts malheureux ne coupent pas les jambes des Bastiais. Leur maîtrise collective leur permet même d’égaliser avant la mi-temps grâce à un penalty de Papi consécutif à une faute sur Rep (36e). C’est en seconde période que souffrent surtout les Corses, manifestement fatigués par leur démentielle saison. Ilssubissent la pression physique de leurs adversaires, commettent des erreurs et encaissent à la 54e minute un but sur corner de la tête de Montandon. Mais, même battus, ils réussissent un bon résultat (2-3) avec deux buts marqués à l’extérieur. 11 leur faut maintenant gagner à Furiani, et cela ne semble pas impossible.

 
Match Retour
12 April 1978
Furiani

C.1977.1978.Bast.Grash.twb22.mp4
3.4 Go
https://uptobox.com/jiq1gwrfdgkn
https://uptostream.com/jiq1gwrfdgkn
pass rippedbytwb22donotrepost


Pour ce match-retour, le libero Question est suspendu, et Johnny Rep, qui s’est fait une luxation du coude à Troyes, est plâtré et indisponible. Ce qui entraîne une nouvelle composition d’équipe obligation qui nechoque plus personne avec Hiard Marchioni, Orlanducci, Cazes, Burkhardt Lacuesta, Larios, Papi Aussu, Krimau, Mariot. Aussu, dites-vous? Qui c’est, celui-là? Un NéoCalédonien de Nouméa, à peine âgé de 21 ans, et cousin éloigné de Kanyan et Zimako. Stagiaire, petit mais solidement planté sur ses jambes, vif et bon dribbleur, il vient de jouer quelques matches avec les pros, et de marquer le but de la victoire à Laval. Sa présence inquiète beaucoup moins Cahuzac que la valeur indiscutable des « sauterelles» (Grasshoppers) de Zurich. « Je crains ces Suisses plus que tous les autres adversaires que nous avons rencontrés, y compris Torino. Ils nous ressemblent, avec un milieu de terrain qui tourbillonne comme le nôtre. En fait, ils ont les mêmes qualités et les mêmes défauts que nous. Difficile de trancher dans ces conditions. » 
Dans une ambiance encore plus colorée que d’habitude et sous les « Forza Bastia » que l’on imagine, l’équipe de Cahuzac peine en effet. Le dispositif tactique des Suisses, le terrain rendu lourd par une pluie incessante, quelques occasions ratées, l’effacement de Papi sont autant de raisons à un 0-0 qui n’en finit pas d’inquiéter. 


C’est heureusement au moment où les Suisses s’enhardissent un tir violent de Hermann bien bloqué par Hiard que Bastia frappe enfin. A la 68e minute, un coup franc tiré par Orlanducci passe par dessus deux défenseurs zurichois et offre la balle à Papi lequel, sans hésiter, la cueille au rebond et la fouette pour les filets de Berbig. Un but absolument magnifique que le public accueille debout, dans un tonnerre d’acclamations. Ce n’est pas fini. Il faut tenir pendant 22 minutes encore, se battre sur le terrain et se ronger les ongles devant son poste de télévision. Après Reims(1956, 1959) et Saint- Etienne ( 1976), Bastia sera-t-il le troisième club français à jouer une finale de coupe européenne ? Au bout de la route, après un dépassement extraordinaire de tous ses joueurs, le Sporting décroche la victoire historique que tout un peuple attendait. L’Ile de Beauté entre dans sa nuit la plus folle et l’on ne sait plus qu’écrire sur cette vail¬ lance toujours renouvelée. « Bastia, c’est le défi de l’impossible éternellement relevé, c’est le miracle devenu familier. Cette grande saison, qui devait être essentiellement la saison de la Coupe du Monde, est devenue, au fil des mois, autre chose encore. Elle est devenue la saison de Bastia. » 













No comments:

Post a Comment

NO LINKS ALLOWED