Sparta-Stadion Het Kasteel
Rotterdam
Il vient juste de fèter ses 18 ans. Ronaldo Luiz Nazario da Lima, qui était avec la «Selegao» aux Etats-Unis, est annoncé comme le nouveau Pelé. Star precoce, genie couvé et attentivement «managé», il vient de débarquer
au PSV Eindhoven. Pour conquérir l'Europe et préparer le Mondial 98.
au PSV Eindhoven. Pour conquérir l'Europe et préparer le Mondial 98.
Dix-huitans.A cet àge-là, la plupart des gamins de la Baixada Fluminense soni en taule. D'autres sont morts depuis longtemps. Abandonnés au coin d'une sombre ruelle, le corps criblé de balles ou de morsures de seringue. C'est la loi de cette favela, gigantesque cloaque de misere accroché a la colline, bìen au-dessus des lumières de Rio. Elle poursuit a jamais ceux qui s'en sont tirés, les rattrape parfois. Ou bien, plus rarement, comme dans un conte pour enfant blanc et riche, propulse un élu vers le Paradis des gens heureux. A dix-huit ans, Ronaldo Luiz Nazario da Lima, ex-gamin pauvre de la Baixada, possedè une Golf GII (mais il n'a pas encore son permis de conduire!), compte ses sous par millions et porte la cravate. Une célèbre marque d'équipements sportìs le chausse pour quatre ans, moyennant 600 000 dollars. Et le PSV Eindhoven se l'est offert pour dix fois plus.
«Mon heritier est né», a dit Pelé, «il s'appelle Ronaldo». Alirio Carvalho l'a vu un pur débarquer, regard fuyant et mains tremblantes. Il lui a donne un ballon et il a compris. Ce gosse de douze ans, petite gazelle couleur caramel, savait déjà tout faire. Le ballon littéralement aimanté au pied, le corps tout entier offert à de fluides trajectoires. Vitesse, dribble, sens inné du but: du grand art. «Un être surnaturel», résume Carvalho, qui le fait débuter en salle, avec le Social Ramos Clube. Sur des petits terrains de 28 mètres, dans des 5 contre 5 endiablés, Ronaldo gagne en spontanéité, exalte son football intuitif. Et enfile les buts: 49 en quelques mois, dont 11 (sur les 12 de son équipe) lors d'un match contre Municipal. Un phénomène. A 14 ans, le voilà à Sao Cristovao, sur un «vrai» terrain, couvé par Jairzinho en personne. Le festival continue. A tel point qu'une société de management, flairant la bonne affaire, achète le joueur (c'est une pratique courante au Brésil) pour 7 500 dollars et le place au Cruzeiro Beb Horizonte, réussissant au passage une excellente opération financière. Ronaldo a 16 ans. Il n'est plus seulement un joueur de futebol, il est devenu un «produit» dont il convient de gérer l'image de marque. Ses «conseillers» lui suggèrent de se mettre en avant sur les photos et devant les caméras (à la World Cup, on ne voyait que lui sur le banc brésilien); on le reconnaît dans le clip video d'un rappeur de Rio; le gouvernement se plait à en faire le symbole d'une «jeunesse triomphante». Car Ronaldo, l'avant-centre dynamite, poursuit son irrésistible ascension: 53 buts en 54 matches avec Cruzeiro, 7 en 4 rencontres de Copa Libertadores. Le footballeur se fait star, le chétif gamin, scientifiquement modelé, devient un ado pimpant, aux muscles saillants (sans aucune pratique douteuse -et nul danger qu'il ne soit prématurément «carbonisé», assure-t-on...).
Carlos Alberto Parreira est séduit: il convoque le prodige en sélection, le lance timidement en cours de jeu contre l'Argentine et le Honduras puis, le 3 mai 1994, le titularise contre l'Islande. Le Brésil l'emporte 3-1. «La huitième merveille du monde» tire sur le poteau, s'offre une passe décisive et un but mémorable: tandis que le pays pleure Ayrton Senna, Ronaldo, 17 ans, gagne sa place dans les 22 pour la World Cup. Et même s'il n'y joue pas la moindre minute, barré par l'indiscutable paire Romario-Bebeto, sa cote grimpe encore un peu plus au box office (il a, lui aussi, reçu sa médaille de champion du monde -et il y tient!). Les Japonais en sont fous, qui lui proposent un pont d'or. La Parmalat (propriétaire de Parme, Benfica et Palmeiras) met le paquet. L'Inter est sur le coup, l'Ajax aussi. Mais c'est le PSV Eindhoven, fort d'un précontrat signé début 94, qui enlève le «nouveau Pelé» pour 6 millions de dollars (trois ans de contrat). Ronaldo part sur les traces de Romario, dans la grisaille du Brabant-Septentrional: à la conquête de l'Europe.
Le premier contact avec les Pays-Bas est douleureux: Ronaldo se cogne la tête dans une porte de l'aéroport d'Amsterdam. Philips, le sponsor du PSV, y a dépêché un jet privé, qui emmène Ronaldo jusqu'à Eindhoven, où il est accueilli par une foule en délire: «l'inévitable troupe de TV Globo attachée à ses basques, 72 supporters et... un chien!», relève l'envoyé spécial de VoetbalInternational... Une conférence de presse, quelques politesses d'usage, une phrase bien sentie («Je veux marquer autant de buts qu'il y a de journées de championnat! -NDLR: 34) et hop, dans le bain!
Le premier contact avec les Pays-Bas est douleureux: Ronaldo se cogne la tête dans une porte de l'aéroport d'Amsterdam. Philips, le sponsor du PSV, y a dépêché un jet privé, qui emmène Ronaldo jusqu'à Eindhoven, où il est accueilli par une foule en délire: «l'inévitable troupe de TV Globo attachée à ses basques, 72 supporters et... un chien!», relève l'envoyé spécial de VoetbalInternational... Une conférence de presse, quelques politesses d'usage, une phrase bien sentie («Je veux marquer autant de buts qu'il y a de journées de championnat! -NDLR: 34) et hop, dans le bain!
Chaperonné par Marciano Vink, originaire du Surinam, et Marcos Vampeta, l'autre Brésilien du club, Ronaldo découvre son nouveau monde. Le PSV le protège efficacement de la presse et de ses multiples sollicitations. Aad De Mos, l'entraîneur, guide amoureusement ses premiers pas. Et Frank Amesen, le manager, met tout en œuvre pour faciliter son adaptation (les parents et la pette amie de Ronaldo l'ont très vite rejoint aux Pays-Bas). Confortablement installé dans son nid douillet, chouchouté et dorloté, préservé comme un objet rare, l'enfant-Roi peut endosser sa tunique de parade et «MV j lancer la sainte croisade du futebol bailado aux Pays-Bas. Le voilà. Indolent, la tête dans les épaules, il trottine avec désinvolture sur l'herbe verte, part se placer à la pointe de l'attaque, dans l'axe, un cran devant son compère belge, Luc Nilis. Et il attend. Il ne court pas beaucoup, Ronaldo: juste ce qu'il faut, quand il le faut. Il ne défend pas du tout, Ronaldo, non: il se colle à son adversaire direct, l'endort quelques minutes et... tchac!, feinte admirablement et le laisse sur place, se trouvant en une fraction de seconde idéalement démarqué. Et lorsque le ballon lui arrive dans les pieds, alors le spectacle commence: il ondoie, il ondule, onctueux funambule. A la vitesse de l'éclair, cette fois.
Un régal, ponctué par son inévitable marque de fabrique: le but. Du droit ou du gauche, de la tête, sur coup franc ou sur penalty: 4 en 4 matches de championnat et un fabuleux triplé en Coupe de l'UEFA, à Leverkusen. Oui, il y a bel et bien du Pelé chez ce gosse-là, même s'il s'en défend, un tantinet agacé: «II n'y a eu qu'un Pelé dans l'histoire du football et il n'y en aura aucun autre. Je n'aime pas trop cette comparaison. Je veux être Ronaldo et m'imposer avec mes propres qualités. J'ai encore beaucoup à apprendre et ma marge de progression est importante. Je n'ai que dix-huit ans». Dix-huit ans, à peine. Déjà un grand joueur, appelé à devenir parfait. Et excusabte de ne pas l'être tout à fait encore. Pardonnons donc sa grâce alanguie, sa gestuelle nonchalante, son volume physique un peu léger. Et souvenons-nous qu'il n'est qu'un gamin, que l'avenir lui appartient, si rien ni personne ne vient le lui gâcher. Que Ronaldo Luiz Nazario da Lima n'aura même pas 22 ans lorsque, plus fort encore, associé à Romario ou à quelqu'autre attaquant prodige, il viendra défendre en France la couronne mondiale du Brésil. Prions très fort, amants du football, pour que ce gosse-là ne s'étiole point, rattrapé par les relents de quelque pratique douteuse, fatigué d'être devenu trop vite un homme. Et prions aussi pour tous ceux qui n'en ont pas eu le temps. Pour ces enfants de la Baixada Ruminense partis trop tôt, derrière l'insidieuse vitrine d'un Brésil de paillettes, de «jeunesse triomphante» et de champions du monde millionnaires à dix-huit ans...
NED repost dead link
Ned.Ere.1994.1995.Spart.Eind.Thewildbunch22 (1)-002.mkv
336.37 Mo https://1fichier.com/?b0thmx640zxq7e6lkfjr
Ned.Ere.1994.1995.Spart.Eind.Thewildbunch22.mkv
883.98 Mo https://1fichier.com/?uc4964qt34qy08a7zuut
Great!... I watch this match. I remember Ronaldo score 2 goals... Thanks!
ReplyDeletePass is not good
ReplyDelete? not the same game Jose.
ReplyDelete2nd Pass (megaupload) : thewildbunch22
ReplyDeleteOhhhhh... Maybe i do remember the second game in PSV play in dutch league. But anyway, its the same beauty times... THANKS !
ReplyDeletecatalan comments, not dutch
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