Saturday, March 13, 2021

World Cup 1982 Italia Poland

Semi Final
8 July 1982
Camp Nou Barcelona

Attendance: 50,000
Referee: Juan Daniel Cardellino
 Comme il doit trouver le temps long, Zbigniew Boniek, qui suit la rencontre depuis les tribunes. Et comme il regrette sans doute ces mots avec l'arbitre qui, lors du match contre l'URSS, lui ont valu un second avertissement, donc une suspension automatique pour cette demi-finale. Commence-t-il déjà à étudier le jeu de ses futurs partenaires de la Juventus de Turin? Dino Zoff, immuable gardien de buts de la sélection italienne avec ses cent quatre capes - et qui n'a pas l'intention de raccrocher de sitôt malgré ses quarante ans -, Antonio Cabrini, maillon essentiel de ce «catenaccio» dans lequel Buncol et Lato viennent systématiquement s'enferrer; Caetano Scirea, libero de son état et patron de cette défense impériale qui a su si bien museler coup sur coup les deux géants sud-américains emmenés par leurs vedettes Maradona et Zico; Marco Tardelli, qui mène la danse en milieu de terrain et d'une efficacité redoutable même si on ne le voit guère; et enfin, enfin ... ce Paolo Rossi dont on ne cesse de lui rebattre les oreilles depuis ses trois buts homériques contre le Brésil. «Le coup de chance parfait», déclare l'attaquant polonais au journaliste malin qui lui demande à chaud ce qu'il pense du but marqué par l'avant-centre de la Squadra Azzurra à la 22e minute.

Une opinion qui se défend ... Antognoni a peut-être eu de la chance en effet de tirer son coup franc dans les pieds de Paolito, qui a pu le détourner sans peine dans les filets de Mlynarczyk (ce dernier encaissant à l'occasion son deuxième but du Mundial. En six matches!). Mais on peut tout aussi bien voir les choses autrement, et Zbigniew Boniek en personne sera contraint de revenir sur son jugement premier lorsque, à la 75e minute, un Rossi presque à genoux reprendra imparablement de la tête un centre de Bruno Conti pour fusiller une seconde fois le portier polonais. Son cinquième but en deux rencontres ...
Le hasard et la chance n'ont plus grand-chose à faire là-dedans. Pense-t-il déjà à une possible rivalité avec ce génie retrouvé, Zbigniew Boniek, et est-ce pour cette raison qu'il grille cigarette sur cigarette, perdu dans les travées d'un Nou Camp loin d'être plein pour ce qui est tout de même une demi-finale de la Coupe du Monde? Sans doute pas. Il verra bien en arrivant à Turin. Pour le moment, ce qu'il voit, et ce qui suffit à lui faire froncer les sourcils, ce sont ses compatriotes dominés, enserrés, pris en tenaille par un onze italien parfaitement à son affaire, qui étouffe dans l'œuf les velléités offensives d'un Smolarek pourtant si bon contre la Belgique et l'URSS, d'un Lato qui paraît le seul à y croire encore et toujours, mais qui est suivi comme son ombre par un jeunot de 18 ans du nom de Bergomi, tiré des rangs des juniors de L'inter de Milan, et qui ne parvient pas malgré ses efforts à organiser et à rameuter son monde. A croire que cette équipe a jeté tout son jus contre les Diables rouges et - surtout - contre cette équipe d'Union soviétique à qui l'opposait une rivalité où le sport ne jouait qu'une petite part.

 Il fait chaud dans le Nou Camp - 34 degrés -, c'est entendu, mais on sait depuis le début du tournoi que la chaleur n'est pas une excuse. Une équipe en forme domine celle qui l'est moins, un point c'est tout, même si les Italiens ont sans doute plus l'habitude de la canicule que les joueurs de l'Est, que le soleil vient rarement illuminer de ses bienfaits. Non, il y a autre chose, deux choses: les Azzurri croient tout bêtement à leur chance, celle de rejoindre les glorieux anciens -Piola, Meazza - dans la légende. C'est que cela fait beau temps que l'Italie n'a pas remporté la Coupe du Monde: quarante-quatre ans très exactement. La finale contre le Brésil, en 1970, au Mexique, avait certes soulevé les espoirs les plus fous, mais Pelé et les siens s'étaient vite chargés de les anéantir: 4/1 pour le Brésil au bout du compte. Alors, ce ne sont pas les Polonais, et surtout ces Polonais-là, qui vont les arrêter si près du but. D'une pierre deux coups: si les Azzurri en viennent à bout, ils sont en finale, mais ils effacent aussi cette défaite de 1974 qui avait plongé l'Italie tout entière dans l'affliction en barrant à son équipe la route du second tour. Jusqu'aux coups durs qui ne l'effraient plus, cette Squadra Azzurra à qui les dents ont poussé au fil des matches: elle aurait tremblé au premier tour sans Gentile, son préposé aux missions spéciales, qui ne participe pas à la rencontre, suspendu, comme Boniek, pour avoir reçu deux cartons jaunes, et elle se serait assurément recroquevillée devant les buts de son papa Zoff si, dans une vie antérieure pas si lointaine, elle avait perdu comme ici dès la 26e minute son maître à jouer, le tireur de ficelles de la Fiorentina, l'élégant Giancarlo Antognoni. 

 Mais non, aujourd'hui décidément, rien ne pourra dérégler cette belle équipe, qui a retrouvé son âme en même temps que son enfant chéri, son Pao-lito, son Rossi. Et comme, malgré Lato et Bun-col, les Polonais n'y croient pas et font à peine semblant... Oh certes il y a bien eu à la 35e minute ce coup franc tiré par Kupcewicz sur le poteau gauche de Dino Zoff, qui doit faire encore appel à toute son expérience pour arrêter le coup de tète à bout portant expédié à la 57e par un angelot de la Renaissance - joues rosés et cheveux blonds, mais pieds singulièrement agiles - qui a nom Andrzej Buncol. Mais ce sera tout, et c'est maigre pour une demi-finale. Quand l'arbitre uruguayen Juan Daniel Cardellino donne son dernier coup de sifflet, toute l'Italie se précipite dans la rue, les hommes de Piechniczek rentrent au vestiaire la tète basse, les joueurs azzurri sautent dans les bras de Bearzot. Et, dans les tribunes, Zbigniew Boniek écrase rageusement sa douzième cigarette.

Wld.Cp.1982.Ita.Pol.SemFin.Thewildbunch22.mkv
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2 comments:

  1. J'ai remarqué que vous éviter de télécharger Italie-Argentine 2-1 du 1982... le match quand Claudio Gentile caché la balle à votre Maradona.. :-P ? Vous avez avec French Comments?

    Beppe

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  2. ah ah j'y pensais mais plus tard!!

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