Quart de finale retour
19 mars 197
Geoffroy-Guichard
Les Stephanois savent qu'une victoire 1-0 leur est suffisante au match-retour pour se qualifier. Us se souviennent en meme temps de leur mesaventure centre Legia Varsovie en 1969 : il leur fallait gagner aussi 1-0. Mais ce but, ils ne purent jamais le marquer, trop confiants sans doute dans Tissue des debats. Or. le 19 mars 1975, tandis que les flocons de neige voletent sur le terrain deblaye, ce but tant convoite leur tombe du ciel des la troisieme minute : un coup franc de Larque repousse par une tete polonaise et un tir instinctif de Janvion a la volee, sans grande force mais admirablement place. Psychologiquement, le match change d'un seul coup pour les Stephanois. Devant les Yougoslaves de Split, ils regardaient passionnement devant eux, comme des conquerants. Devant les Polonais de Chorzow, ils pensent aussitot a proteger leur avoir. Leurs adversaires les laissant cependant maitres du jeu. ils continuent pendant un temps a dominer avec elegance et serenite, mais sans appuyer totalement semble-t-il leurs actions. Puis l'on voit les Polonais renaitre du neant. reprendre l'initiative et verser peu a peu le doute dans la foule interloquee. Et si ce match que l'on croyait fini etait a peine commence ? II faut attaquer a fond et c'est ce que Herbin dit a ses hommes a la mi-temps. Les Stephanois passent alors tout pres d'un 2-0 qui serait decisif. Mais n'y etant pas parvenus, ils sont repris par leur attentisme et leur angoisse. La peur s'insinue dans les gestes des defenseurs qui perdent beaucoup de balles. Or, chaque balle perdue par un Stephanois et utilisee par un Polonais semble porteuse d'une egalisation dont tout le monde sent qu'elle serait catastrophique et irremediable. 40 000 Stephanois vont trembler ainsi jusqu'a la 84e minute, instant ou Triantafilos (encore lui, toujours lui) s'engouffre dans la surface de reparation pour se faire aussitot abattre par deux adversaires. La faute, a vrai dire, n'est pas totalement evidente mais Herve Revelli transforme le penalty accorde par l'arbitre. A 2-0 enfin, on peut deboucher le champagne : ce que fait un supporter enthousiaste pour le deverser sur la tete de ses joueurs favoris, du toil de la tribune. Saint-Etienne est demi-finaliste de la Coupe d'Europe, seize ans apres Reims. Longue penitence pour le football francais ! C'est pourquoi 1'irritation de Kovacs est vive quand quelqu'un, aupres de lui, emet des doutes sur la qualite de la qualification stephanoise : « Vous savez, lui repond-t-il, la Coupe d'Europe n'est pas un concours de beaute. »
St. Etienne Yvan Curkovic - Gérard Janvion (73' Alain Merchadier), Oswaldo Piazza, Christian Lopez, Gérard Farison - Jean-Michel Larqué, Dominique Bathenay, Christian Synaeghel - Patrick Revelli (86' Christian Sarramagna), Yves Triantafilos, Hervé Revelli. Trainer: Robert Herbin
Ruch: Piotr Czaja - Konrad Bajger, Marian Ostafiński, Jerzy Wyrobek (81' Ireneusz Malcher), Piotr Drzewiecki - Józef Kopicera, Zygmunt Maszczyk, Bronisław Bula - Józef Bon, Joachim Marx (64' Jan Benigier), Romuald Chojnacki. Trainer: Michal Vican
Merci pour ces pépites... que de souvenirs !
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