Le Brasileirão a beau être un championnat très ouvert, deux clubs semblent un peu au-dessus de la mêlée. Après une année 2023 de désillusions, Flamengo doit siffler la fin de la récré. Cette année, le club aux 46 millions de supporters arrive avec des ambitions XXL sur les scènes nationales et continentales. Après six ans à la tête de la Seleção, Tite est arrivé en octobre dernier pour remettre de l’ordre dans un club qui en manquait cruellement. Cet hiver, le Mengão a réalisé un des mercatos les plus chers de son histoire en s’offrant la paire uruguayenne Matías Viña et Nicolás de la Cruz. Ils épauleront leur compatriote Giorgian de Arrascaeta, métronome de l’équipe carioca depuis 2019 et habitué des podiums du prix Puskás. Emmené par Gerson et David Luiz, le club rubro-negro a déjà remporté le championnat de l’État de Rio en n’encaissant qu’un seul petit but. De quoi envoyer un sacré message à la concurrence.
En parlant de championnat régional, Palmeiras a également dominé celui de l’État de São Paulo. Un bon échauffement pour le tenant du titre, qui fait encore cauchemarder le Botafogo de John Textor. Cette saison, le Verdão revient pour défendre son statut de double champion national avec un argument de poids : sa stabilité. Avec dix titres (dont deux Copa Libertadores et deux championnats) dans sa besace depuis son arrivée au club en 2020, le coach portugais Abel Ferreira veut continuer dans la voie du succès. Mais il y a un hic : comment se passer du crack Endrick, qui va rejoindre le Real Madrid en juin prochain ? Avec déjà dix buts inscrits en 2024, l’Argentin Flaco López pourrait être un début de réponse.
Cette saison, l’Atlético Mineiro et Fluminense feront partie des nombreux trouble-fête dans une bataille pour le titre qui s’annonce indécise. Troisième l’année passée, le Galo (« coq » dans la langue de Molière) veut reprendre ses droits sur la basse-cour. En 2024, l’Atlético Mineiro peut compter sur l’increvable Hulk, toujours prêt à allumer la mèche à 40 mètres des cages. À 37 ans, le monstre brésilien est encore en forme : il compte déjà sept buts et trois passes décisives sur ses premiers matchs de l’année. Après son passage mitigé à Leverkusen, l’ex-futur crack Paulinho doit encore justifier les espoirs placés en lui et réaliser une saison pleine au haut niveau. Fluminense arrive cette saison auréolé du titre de champion continental. Mais le club carioca doit confirmer sur la scène nationale en se mêlant à la bagarre pour un titre qui lui échappe depuis 2012. Le coach Fernando Diniz est déjà assuré de remporter un titre : celui de l’effectif avec le plus d’homonymes. Chez le Tricolor, Marquinhos cavale sur l’aile droite, Martinelli quadrille le milieu pendant que l’avant-centre John Kennedy envoie des pralines comme en finale de Copa Libertadores. Marcelo, Ganso et Douglas Costa, eux, ne sont pas des homonymes.
Avis aux plus hipsters des hipsters. Après avoir touché le fond et la Serie C en 2019, Criciúma retrouve l’élite du foot brésilien pour la première fois depuis 2014. Avec ses 192 000 habitants, la ville de l’État de Santa Catarina est de loin la plus petite à posséder un club dans ce Brasileirão. La mission maintien risque d’être ardue pour le Guingamp brésilien, qui possède le plus petit budget du championnat. Cela ne l’a pas empêché de faire des affaires sur le marché des transferts, en ramenant l’ancien Stéphanois Miguel Trauco et le vétéran de Premier League Yannick Bolasie. On peut aussi noter la présence du Dimitri Liénard brésilien : avec Criciúma, le milieu Fellipe Mateus est passé de la troisième à la première division.
Avec ses cohortes d’anciennes gloires de Ligue 1 retournées au pays, le Brasileirão est une ode à la Ligue 1 d’il y a dix ans. Dans ce domaine, le São Paulo FC s’illustre en alignant Lucas Moura, James Rodríguez et Luiz Gustavo. Suivre le championnat brésilien permet également de répondre à des questions existentielles. Par exemple, que devient Jemerson ? À 31 ans, le champion de France 2017 avec l’AS Monaco est retourné couler des jours heureux à l’Atlético Mineiro, son club formateur. Plus au sud, le Botafogo de John Textor a des airs de capitale des Gaules avec les anciens Lyonnais Jeffinho, Marçal et Rafael. Son jumeau Fábio est lui aussi rentré au pays : l’ancien Nantais s’est installé du côté de Grêmio. Enfin, comment ne pas évoquer Dimitri Payet ? Huit mois après son transfert en pleine fièvre saoudienne, le Réunionnais est devenu le chouchou des supporters de Vasco da Gama en participant au maintien in extremis du club en Serie A. Alors, le Français préféré des Cariocas va-t-il enfin remporter son premier trophée ? Rien n’est moins sûr, vu l’effectif faiblard du Gigante da Colina. Mais les fans de Payet peuvent espérer : le football brésilien est rempli d’histoires folles et d’épopées fantastiques.
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