Ligue 1 2017 2018 Paris SG Dijon 8-0

17 janvier 2018

Parc des Princes

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On savait le public du Parc des Princes bouillant. On le savait aussi exigeant. Mais on ne le savait pas à ce point intransigeant. Voire ingrat. Imaginerait-on le Camp Nou siffler Messi auteur d'un triplé et de deux passes décisives? C'est pourtant ce qui s'est passé mercredi soir au Parc avec Neymar. Le public n'a pas apprécié que la star brésilienne s'empare du ballon pour aller tirer le penalty du 8-0 à la 83e minute de jeu. Les fans parisiens auraient alors souhaité que le numéro 10 laisse le ballon à Edinson Cavani qui aurait pu battre le record de buts de Zlatan Ibrahimovic (156 réalisations) dont il était devenu le codétenteur quelques minutes plus tôt. Plutôt que de se contenter de scander le nom du buteur uruguayen pour marquer leur désapprobation — ce que certains ont fait  des centaines de spectateurs se sont alors mis à siffler l'ancien Barcelonais.

Visiblement contrarié par les huées de son propre public, la star brésilienne a regagné le vestiaire illico presto au coup de sifflet final pendant que ses coéquipiers allaient communier avec le public parisien. Au passage, alors qu'il venait de livrer une de ses meilleures prestations depuis son arrivée à Paris, Neymar a refusé de répondre aux questions de la télé. Et l'attaché de presse du club de la capitale a eu toutes les peines du monde à le rattraper dans les couloirs du stade pour lui remettre son trophée récompensant l'homme du match. Une récompense que le Brésilien, sans un coup d'oeil, s'est empressé de remettre à un membre du staff. « Je ne crois pas qu'il était fâché, a insisté Giovanni Lo Celso. Dans le vestiaire, il profitait simplement du moment et de son quadruplé. » Des propos apaisants qui masquent mal une situation embarrassante.

Alors Neymar s'est-il fourvoyé en ne cédant pas le ballon à son partenaire de l'attaque? Doit-on y voir les séquelles du penaltygate ou un manque de classe? « C'était un peu ingrat de la part des supporters. On les sent enthousiastes dès que Neymar touche le ballon et même s'ils apprécient Edi, il faut peser le pour et le contre, a souligné Thomas Meunier. Neymar avait été désigné pour tirer avant le match et il a pris ses responsabilités. Il aurait pu le laisser à Cavani, ça aurait été fair-play. » Après avoir dit sur Canal + qu'il comprenait les sifflets « car les statistiques sont importantes pour les joueurs », Emery a évité le sujet en conférence de presse. Il aurait pourtant pu rappeler que le Matador n'a pas été très heureux dans cet exercice lors de ses dernières tentatives. En échec face à Lyon en septembre (2-0), il avait de nouveau vu son penalty repoussé par Samassa face à Troyes (2-0) fin novembre. Un soir où Neymar lui avait laissé le ballon. Mercredi, le Brésilien a décidé de ne pas partager. S'attirant quelques sifflets malgré un exceptionnel récital. Dommage.

PSG: Areola - Meunier, Thiago Silva (cap.), Kimpembe, Berchiche - Verratti (Nkunku, 61e), Lo Celso (Rabiot, 78e), Draxler - Di Maria (Mbappé, 68e), Cavani, Neymar. Emery.

Dijon: Reynet - Rosier, Varrault (cap.) (Hadadi, 45e), Yambere, Chafik - Xeka (Balmont, 71e), Abeid (Massouema, 61e), Marié - Kwon, Saïd, Jeannot.