Sunday, April 25, 2021

WC 1986 GROUPE C France Canada

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Toutes les sélections, à l’approche d’une grande compétition, passent par les troubles, les états d’âme et les grincements des autres communautés. Il s’y ajoute les inquiétudes classiques des sportifs de haut niveau, les interrogations de l’homme public face à l’image de lui qu’il aimerait voir se refléter, les perturbations dues à l’éloignement et à la concentration. L’équipe de France n’échappe pas à la règle et des bruits de dissension s’évaporent de Tlaxcala. Jean Tigana n’a pas aimé le mode de répartition des contrats publicitaires. Luis Fernandez s’est offusqué d’une réaction de Platini auquel il avait frotté une aile à l’entraînement. Patrick Battiston s’est demandé ce qu’il pouvait bien avoir d’étrange à la suite d’un article de journaliste. Michel Platini s’est replié vers un nébuleux ailleurs et les trente mille francs par jour attribués par Antenne 2 pour un commentaire exclusif. Joël Bats s’est enfermé dans son chez soi intérieur troublé par des problèmes familiaux. Chacun, en fait, attend fébrilement la fin du pensum pour atteindre à la vraie joie, celle du ballon sur un terrain de Coupe du Monde. 

 

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Le grand jour est arrivé. Henri Michel, sélectionneur depuis deux ans dans la suite de Michel Hidalgo, n’a rien bousculé, récupérant un groupe qu’il n’a pas choisi, contrairement à celui des champions olympiques de 1984 mais se coulant tranquillement dans un costume qu’il s’est taillé à sa mesure. Plus distant que son prédécesseur (« il faut rester soi-même »), plus silencieux (« certaines choses peuvent être dites, d’autres pas »), moins moraliste (« Michel était un peu le père pour les joueurs ; moi, je suis plutôt le frère »), conscient de la différence (« je suis épié, il y aura toujours des comparaisons »), l’ex-capitaine nantais mène son affaire à l’expérience, à la connaissance du jeu et des hommes, et à sa guise. Ainsi, refusant de donner la composition de son équipe quarante-huit heures avant le coup d’envoi, et 
dérogeant aux habitudes, il répond que « les habitudes sont faites pour être changées ». Henri Michel, dans son approche, témoigne d’une tranquillité apparente qui n’exclut pas la rigueur. Il est encore joueur dans ses analyses, réaliste, concentré, comme il l’était sur le terrain. Il laisse les autres parler d’une possible victoire finale pour l’équipe de France mais admet que « même si nous n’osons pas l’avouer, nous sommes tous habités par une grande espérance ». L’équipe de France, justement, porte les espoirs de beaucoup. Bearzot, Milutinovic, les Brésiliens, les Danois, les Mexicains lui attribuent des qualités et des vertus qui pourraient en faire, selon eux, l’équipe-reine du Mundial 1986. « C’est vrai que nous véhiculons une réputation de football gai et offensif qui fait notre force et notre popularité, dit Platini. Mais il ne sera pas simple d’évoluer de façon décontractée en sachant qu’en cas d’échec on va remettre en question le football français. » 


Premier Tour

FRANCE CANADA

1er juin 1986

Estadio Nou Camp León

 

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Le premier match contre le Canada, à Léon (1 885 mètres d’altitude), ne semble pas présenter de difficultés particulières, à tort ou à raison. Les Canadiens, venus à dix-huit joueurs seulement (au lieu de vingt-deux autorisés) comptent des joueurs de seconde zone, des chômeurs et des footballeurs de championnat en salle. Ils n’ont pas suivi de stage en altitude, confessent volontiers leurs limites mais jouissent, pour ce que l’on en sait, d’une assez bonne santé. Ils le démontrent dès la première seconde de jeu en sautant à la gorge des Français, en les pressant de partout, dans toutes les zones, et en leur faisant perdre instantanément leurs repères et leur confiance. Le premier quart-d’heure est hallucinant avec une équipe de France pataugeant dans une organisation assez floue, se posant beaucoup de questions sur son aptitude à dominer les problèmes physiques annoncés et ne réussissant pas à se créer les liens naturels qui sont les siens. Alain Giresse expliquera ensuite : « Notre jeu est fait de technicité, mais aussi de mobilité. Pour que le ballon voyage de l’un à l’autre, il est nécessaire d’être disponible, donc en mouvement. Or, ici, le problème, c’est les déplacements. » 
Ce jour du 1er juin 1986, le problème des Tricolores est un problème athlétique. Ils ont beaucoup travaillé dans la perspective d’un long tournoi qui doit les faire progresser et monter en température, comme les Italiens en 1982. Mais il est impératif pour eux de ne pas perdre un point ou deux contre les Canadiens. Et ils en sont là, à courir après l’insaisissable, inquiets, tourmentés. A vrai dire, leur victoire devrait être dessinée depuis longtemps, depuis cette 18e minute où, à la récolte d’un centre d’Amoros venu de la droite, Jean-Pierre Papin a repris de l’intérieur du pied droit, drôle d’idée vraiment, une balle qui a fusé à l’extérieur du poteau gauche. 

 

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La doublette Rocheteau-Papin se bat courageusement, Papin  s’offrant deux autres occasions manquées, l’une à la suite d’un pivot et d’un tir au ras du poteau (53e, passe de Rocheteau), l’autre d’une reprise de volée fantastique de puissance sur la barre transversale à la réception d’un centre de Battiston (69e). Si l’on ajoute un tir croisé d’Amoros (42e), un tir de Giresse (52e) bloqué par le gardien Dolan, un autre tir d’Amoros (57e) bloqué par le même, deux essais de Papin et Bossis (70e, 71e) terminés en corners et un missile de Fernandez (79e) sur un poteau, il y a de quoi s’arracher les cheveux et hurler à l’injustice. Heureusement, une minute après cette dernière et chaude émotion, Yannick Stopyra (entré à la place de Rocheteau à la 71e) remet Papin dans l’axe et celui qui pourrait être déjà le leader confortable des buteurs mondiaux exécute enfin (80e) le gardien canadien. 1-0, Henri Michel soupire d’aise : « Je viens de vivre des moments vraiment pénibles, très durs à supporter. Et j’en suis au point d’apprécier hautement les deux points pris dans ces conditions. »  un coup sur la tête. » 

 FR

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