Les scenarii de football ne s’écrivent pas à l’avance, ils se vivent. Parce qu’aucun écrivain n’aurait l’audace de coucher sur le papier une cascade de rebondissements si déroutante, Liverpool et le Bayer Leverkusen se sont chargés d’écrire eux-mêmes une page mémorable du football européen. Pourtant, la préface n’avait rien d’aguichant : un match aller sans relief, malgré l’ambiance survoltée d’Anfield, au terme duquel les Anglais avaient pris un court avantage grâce à Sami Hyypiâ (1-0). Les acteurs avaient gardé le suspense pour le match retour en Allemagne. Ce fut grandiose !
Quart de Finale Retour
9 Avril 2002
BayArena
repost lien mort retrouvé
Absolument pas destiné à etre copié collé dans d'autres sitesC1.2001.2002.Leverk.Liverpool.twb22.mp4
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Entre la défense la plus solide du championnat anglais et l’attaque la plus prolifique de la Bundesliga, la balance a mis du temps à choisir son côté. Mais quand elle s’est décidée, elle a franchement mis le paquet. C’est Michael Ballack qui prend les choses en main. Quand il hérite de ce ballon dans l’axe du but et qu’il note une certaine passivité anglaise, il prend l’initiative. Feinte de frappe sur Gerrard, petits pas pour trouver ses marques, puis tir fulgurant du pied gauche. Vingt-cinq mètres plus loin et quelques dixièmes de seconde plus tard, Jerzy Dudek contemplait, hagard, ce ballon échoué dans ses filets. Avec un but d’avance, les Allemands ont remis les compteurs à zéro. Tout reste à faire. Et, avant la mi-temps, Liverpool crée la sensation en égalisant grâce à une tête de son défenseur portugais Abel Xavier (1-1).
Contraint de marquer deux fois supplémentaires pour empocher la mise, Klaus Toppmôller joue le tout offensif à la reprise en faisant entrer deux attaquants, Neuville et Berbatov. L’entraîneur allemand sait que son pari tient à un fil, d’autant qu’il voit filer Michael Owen vers le but. L’attaquant de Liverpool, seul face à Hansôrg Butt, a gagné des centaines de duels comme celui-ci dans sa carrière. Ballon piqué, croisé sur la gauche, un classique. Cette fois-ci, le sort penche du côté allemand. C’est le poteau qui renvoie le tir du jeune Anglais. Dudek s’évertue à repousser une sérieuse tentative de Brdaric, mais la pression allemande se fait plus lourde. Les joueurs du Bayer n’ont plus le temps de tergiverser. Il leur faut marquer deux fois pour se qualifier.
Alors, quand Ballack s’élève au-dessus d’Abel Xavier pour inscrire de la tête son second but de la soirée, personne, à part Brdaric, ne vient vraiment le féliciter. Il reste vingt-cinq minutes pour inverser la tendance. Il n’en faudra que quatre pour faire exploser le BayArena de bonheur. Dans ces circonstances, il n’est jamais question de faire dans la dentelle ou l’artistique. Un bon ballon est un ballon qui a franchi la ligne. Berbatov n’a donc aucun scrupule à allumer Dudek à 3 mètres du but, après une spectaculaire partie de billard dans la surface de réparation. 3-1, le Bayer a rempli son contrat. Ce serait oublier trop vite les Reds et leur farouche volonté, incarnée par Jari Litmanen. Le Finlandais, décalé sur la gauche à 16 mètres du but allemand, entreprend une reconquête de la zone rouge. À coups de feintes et de déhanchements, il élimine un à un les défenseurs allemands, qui, sur son passage, se couchent comme les quilles d’un bowling. À bonne distance, il niche la balle au ras du poteau gauche de Butt et revalide le billet qualificatif de Liverpool à dix minutes de la fin. Dix minutes, c’est peu et beaucoup à la fois. C’est en tout cas suffisant pour donner à Leverkusen une ultime chance. Le Brésilien Lucio déserte sa défense pour apporter le surnombre. Servi par Bastürk dans la profondeur, il grille une défense anglaise étrangement statique. Légèrement excentré à gauche, il joue son va- tout sur une frappe à ras de terre. Dudek resserre les jambes... trop tard. Le Brésilien court déjà vers les supporters, le maillot relevé pour faire apparaître un message clair : « 100 % Jésus. » Leverkusen s’impose 4 buts à 2 au terme d’un match épique.
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