2 mai 1990
Stadio Comunale
Turin
C3.1990.Juv.Fio.AllerFin.twb22.mp4
2.4 Go
https://uptobox.com/f8mzo24o30eh
https://uptostream.com/f8mzo24o30eh
Dans un premier temps, la Fiorentina vient à Turin pour affirmer ses ambitions. Elle en repart avec trois buts dans la musette. Galia (3e), Casiraghi (60e) et De Agostini (75e) sont pas¬ sés par là. De l'autre côté, Robert o Baggio, la star au visage d’angelot florentin, n'a pas pu faire le poids dans une bataille où le poids des mots et des provocations comptait autant que le choc des joyaux. Mais le beau Gaggio avait-il la tête à ça ? Deuxième temps, finale-retour sur terrain neutre à Avellino. Baggio a même reculé d'un cran. Il a rejoint l’empire du milieu, abandonnant Nappi et Buso (l'homme qui a sauvé l'honneur de la Fiorentina à Turin) sur le front de l’attaque. Cela ne change rien à l’affaire. Smon que la Juve, toujours animée par son groupe de sans-culottes, verrouille le jeu, torpille celui des autres, décroche un 0-0 sans gloire véritable, mais se saisit tout de même du trophée.
Le lendemain, le peuple de Florence apprend que Baggio a signé à la Juve pour 25 milliards de lires (125 millions de francs). Le record toutes catégories en Italie. Même le passage de Maradona de Barcelone à Naples n’avait pas atteint ces vertiges (13 milliards de lires en 1984). C’est la fureur à Florence. La Toscane n’aime pas la froideur compassée de la Juventus et les supporters de la Fiorentina (parmi les plus excités de la Botte) qui ne veulent pas entendre parler du transfert de leur chouchou, prennent d’assaut le château des Pontello (le père et le fils), patrons du club et promoteurs immobiliers au compte en banque en béton. Les Pontello s’en sortent avec une pirouette, promettent monts et merveilles à des supporters déchaînés, annoncent l'arrivée de Sebastiano Lazaroni, le sélectionneur brésilien, et confirment que le jeune Buso, prêté par la Juve, devient florentin sans aucun partage. Mais comme Baggio ne prend pas son départ de la Fiorentina pour la Juve avec un enthousiasme délirant, on voit apparaître dans la presse spécialisée quelques commentaires perfides, qui mettent en avant son talent d’artiste mais surtout son courage de lapin...
Voilà donc ce que la Juventus a recruté à prix d’or pour tourner la page... Pourtant, avant de refermer ce chapitre sur l'épisode grand- guignolesque d'une Juventus acharnée à couper les têtes, on retiendra les propos d’un Zavarov décontenancé. « Comment peut-on bouleverser une équipe qui a obtenu tant de victoires cette année. C'est une erreur terrible et impardonnable. » Outre l’arrivée de Baggio, le bouleversement passe encore par les transferts en monnaie sonnante et trébuchante de l’Allemand de Cologne Haessler, du Romain Di Canio, des Bolognais Luppi et De Marchi, de l'espoir Orlando, et par Julio César, le Brésilien de Louis Nicollm... Zoff rigole. Lui, il a gagné l’UEFA avec des inconnus et il aimerait pouvoir dire à ceux qui paient qu'une bonne équipe ne se bâtit pas exclusivement à grands coups de milliards. Alors, afin de ne pas être trop contestataire, il a quand même empoché - comme tous les vainqueurs de la finale - les 300 000 F de prime que l’avvocato Chiusano avait promis en cas de victoire. Celui-ci sera-t-il là encore demain, après avoir été l'exécuteur des basses besognes ? Pas sûr ! Il aura dit, en tout cas, au soir du succès que celui-ci était bien celui d'un grand club. « Et, qu 'à ce titre, on ne peut que rendre hommage aux joueurs et à leur entraîneur. » Une façon comme une autre de jeter la dernière pelletée de terre sur la tombe, enfermant à jamais le travail accompli à la Juve par Dino Zoff.
No comments:
Post a Comment
NO LINKS ALLOWED