Monday, April 19, 2021

Coupe Uefa 1992 1993 Juventus Dortmund Finale Aller et Retour


 Se dansant comme une valse à deux temps, une finale de Coupe de l’UEFA présente l’avantage, théoriquement, de préserver l’intérêt jusqu’au bout. Par la grâce ou par la faute de Roberto Baggio, selon que l’on se place du côté de Turin ou de Dortmund, cette finale aurait pu se passer du second round piémontais. Le couronnement de la Juventus le troisième dans cette compétition avait été obtenu en effet bien avant l’heure, en Westphalie. Dommage pour le suspense, bien sûr, mais on n’en voudra pas à l’équipe italienne d’avoir couru si vite pour subtiliser en un temps trois mouvements (1-3) le trophée à l’ambition du Borussia de Dortmund. 

 

 

Match Aller

5 mais 1993

Westfalenstadion Dortmund


FR

C3.1992.1993.Dortm.Juv.Aller.twb22.mp4

2.17 Go https://1fichier.com/?9xojtmajyaxjn8dhrxdv


D’entrée, on se doute que les dés sont pipés. À une Juve dans une forme ascendante, rompue à tous les travaux de démolition, et habile à jouer avec le vice et la vertu, on oppose une formation allemande à la défense décimée : manquent son kangourou australien, le jeune libero Ned Zelic, Gunter Kutowski, son solide latéral gauche, et Michael Schultz, un stoppeur de devoir. Si ce n’était que cela, ce ne serait encore pas trop grave. Mais, dans le même temps, le secteur offensif ne peut compter que sur la présence de Stéphane Chapuisat, seul attaquant de métier. Privée, entre autres, du Danois Flemming Povlsen et de Lothar Sippel, l’attaque germanique paraît un petit peu orpheline en s’avançant dans le guêpier mis en place par Giovanni Trapatoni, autour de l’intraitable Jurgen Kohler. Celui- ci, Allemand de naissance, mercenaire de vocation, n’ignore pas que le Borussia Dortmund, dont les caisses sont bourrées de marks, peut, le cas échéant, lui assurer une fin de carrière dorée. Aussi mettra-t-il beaucoup d’application à placer le pauvre Chapuisat sous haute surveillance. Pourtant, le recruteur de l’équipe de la Ruhr, comme tous les observateurs présents à Dortmund, n’a d’yeux que pour le divin Roberto Baggio. Déjà bourreau du PSG, le meneur de jeu de la Juve fait encore un numéro digne d’un artiste. Ottmar Hitzfeld, l’entraîneur du Borussia, aura beau varier les plaisirs en confiant sa garde à Thomas Franck puis à Michael Zorg, ni l’un ni l’autre ne réussiront à contrecarrer ses projets. Baggio superstar, Baggio génial, Baggio resplendit de bonheur et de classe dans la désolation d’un Westfalen Stadion qui a bien vite compris qu’il n’y a rien à faire contre ce type aux jambes courtes qui jette sa tresse de cheveux dans le vent du soir comme celle d’Attila dans ses charges dévastatrices. Michael Rummenigge, qui fait naître un vain espoir dès la 2e minute de jeu, sait bien, lui, que ce bonhomme converti au bouddhisme a du génie dans les pattes, et que son but ne servira à rien. Mais lorsque Dino Baggio l’autre Baggio efface cette réussite initiale (26e minute), Roberto n’a pas encore commencé son festival. Cela ne va pas tarder. . . 

 

1992-93-JUVENTUS-79048113.jpg.675032dacce58b7da9937c958f789333.jpg

 

Auparavant, Andréas Moller, qui ne tarit pas d’éloges sur le génie de son partenaire de Turin, se fait traîner dans la boue par les supporters de Dortmund. Ils lui reprochent toujours de les avoir abandonnés un jour pour tenter sa chance à l’Eintracht de Francfort, avant d’aller faire fortune en Italie. Sitôt qu’il touche la balle, Moller se fait couvrir de sifflets et d’injures. Dans ces cas-là, pas besoin d’insister, c’est Baggio le Divin qui prend les choses en mains. Il organise le jeu car il voit tout, mieux et plus rapidement que tous les autres, et il s’arrange pour être à la finition quand ses collègues osent s’élever, de temps en temps, à son niveau. Ainsi, à la 30e minute, Vialli et Moller se rendent comptent que tout devient facile quand l’autre s’embarque sur la voie royale. La défense allemande s’observe et Baggio se dépêche de marquer. Pour Dortmund, c’est la catastrophe. Un affreux dilemme s’offre alors à Ottmar Hitzfeld. Tenter d’égaliser ou bien essayer d’éviter le naufrage. Il choisit la première solution et offre à l’attaquant Frank Mill l’occasion de se faire remarquer au milieu des tranchées de la Juve. Ce dernier n’y parviendra jamais. Au contraire de Roberto Baggio qui, débarrassé d’une sangsue nommée Thomas Franck, va aller de régal en régal jusqu’à ce que ce traître de Moller lui offre, à quelque dix minutes de la fin, la possibilité d’inscrire son deuxième but, le troisième pour la Juventus. Tout est dit. Le Borussia était trop faible, trop diminué pour rivaliser avec une Juve au sommet de son art, à l’image d’un Roberto Baggio comparé par la presse germanique à un Mozart du ballon rond. « Les pipeaux d’une troupe provinciale ne peuvent pas rivaliser avec l’orchestre symphonique de la Scala dirigé par un chef de génie. » 

 

C3_1992_1993.Dortm_Juv.Aller.twb22.mp4.thumb.jpg.d099740b0172a7837e9ec1e93a5161b5.jpg

 

C3_1992_1993.Dortm_Juv.Aller.twb22_ResumeUK.mp4.thumb.jpg.364c6b39dfcb4142afde23522adc5b0e.jpg

 

Match Retour

19 mai 1993

Stadio Delle Alpi Turin

 

s-l400.jpg.f5c7cb080855c3e1e8db930590a199f5.jpg


TO UPDATE


Trapatoni a beau ménager le suspense du match retour en engageant à la prudence face à des Allemands meurtris et vexés, Ottmar Hitzfeld a beau affirmer que ses joueurs iront à Turin en essayant de renverser la vapeur, personne ne se berce d’illusions : le résultat est connu d’avance. D’ailleurs, si les Allemands pouvaient garder une once d’espoir au départ de la confrontation, Stadio dei Alpi, cinq minutes plus tard, il n’en restait rien. Il a suffi que la dynamique Baggio se mette en branle pour que Roberto permette à Dino d’ouvrir le score et d’enterrer définitivement les dernières chimères germaniques. La rencontre sombre alors progressivement dans une torpeur à peine troublée par les deux autres buts turinois, réussis par Dino Baggio, encore lui (43e minute), et par Andréas Moller (65eminute). Pour une fois, Roberto n’est pas la vedette de la soirée, c’est Dino, l’autre Baggio. À vrai dire, à la Juve, quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. . . Tandis que le « Trap », Trapatoni, fête avec cette Coupe de l’UEFA son vingt- cinquième trophée, comme joueur et comme entraîneur, la Juventus de Turin peut se glorifier d’un palmarès international assez exceptionnel. Avec sa sixième Coupe européenne, la troisième dans cette compétition de l’UEFA. La Vecchia Signora prouve qu’elle est toujours une sacrée grande dame ! 

 

1680142142_AAT5_1(1).thumb.jpg.985f446bf1a10d46c66d3e5ab1ba0d16.jpg

 

1497656341_AAT5_1(2).thumb.jpg.bff472b02e707bd0bee2139630871a5e.jpg

 

666843759_AAT5_1(3).thumb.jpg.3f261b183b90c67c0a41a3142b4c9ac7.jpg

 

1771928673_AAT5_1(4).thumb.jpg.b4c0d63d1ec5cbb43ba768efd4d4359f.jpg

 

 

C3_1992_1993_Juv.Dortm.Retour.twb22.mp4.thumb.jpg.73f5bac2d464f20a968f55428d49a50d.jpg

 


 

1459104951_9293juvedortmundSCAN_20210419_0001(20).thumb.jpg.9fb33a5c3edf7776de29b0483962d9ff.jpg

No comments:

Post a Comment

NO LINKS ALLOWED