La finale de la Coupe U.E.F.A., contrairement à celle de la Coupe d’Europe des Clubs et à celle de la Coupe des Vainqueurs de Coupe, a la particularité de se jouer en deux matches aller et retour, sur le thème proposé au cours des cinq tours précédents. Une vieille habitude concédée au temps de la Coupe des Villes de Foires, pour une raison de recettes. L’adversaire des Bastiais est P.S.V. Eindhoven que les Français ont appris à connaître en regardant les quatre séquences 76 et 77 du feuilleton des Verts . Les jumeaux Van De Kerkhof, René et Willy, le gardien Van Beveren, l’entraîneur Kees Rijvers dit « Bicyclette» sont presque des amis de la famille. On les préférerait un peu grippés afin de leur donner une purge, mais cette mauvaise idée n’empêche pas totalement les sentiments. L’ennui, en ce mois de mai 1978, c’est que P.S.V. n’a pas du tout le teint fripé. Il vient d’être sacré champion de Hollande avant même d’avoir subi sa première défaite. Plusieurs de ses joueurs sont présélectionnés pour la Coupe du Monde. Et tout ce petit monde réchauffé à la chaleur des lampes Philips (c’est la marque internationale qui patronne P.S.V. Eindhoven) rêve de conquérir une coupe européenne pour imiter les deux « Grands » hollandais, Ajax et Feyenoord.
Match Aller
26 avril 1978
Armand-Cesari Furiani
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Jamais on n’a connu, en Corse, un engouement pareil pour un match de football. Les places, pourtant, valent de 130 à 360 francs, et assureront une recette de 1 29 millions d’anciens francs. De toute l’île, de tout le continent, les supporters du Sporting sont venus. Mais au-dessus de la montagne, les nuages noirs s’accumulent, promesses de trombes d’eau, disent les bergers. Vers 14 heures, les premières gouttes s’écrasent sur les gradins. A dix-huit heures, le diable bat sa femme dans les grondement de tonnerre et un déluge comme jamais, dit-on, Furiani n’en a vu tombe du ciel. On pense alors que le match sera remis. Vers 20 heures, dans une accalmie, l’arbitre M. Maksimovic s’aventure pour tâter le terrain. Des pinces à vélo tire-bouchonnent ses bas de pantalon. Ses chaussures de ville font une drôle de tête. Il réclame un ballon. On le lui apporte, il le lance en l’air, tout le monde s’écarte. « Chouette, dit le ballon, je flotte.» Pas de problème, dit l’arbitre, c’est jouable. Jouable, mon œil, dirait Zazie. Cette comédie destinée aux pékins que nous sommes est dorénavant programmée comme du papier à musique. Le rendez- vous avec l’Eurovision, les contrats publicitaires, le calendrier, les voyages de supporters, rendent désormais «jouable» n’importe quel terrain. Rappelez-vous Francfort, lors du Mundial 1974, pour R.F.A.Pologne.
Dans le vestiaire, les joueurs corses sont eux aussi d’accord pour jouer : « On ne peut pas faire ça, remettre le match, à nos supporters qui ont pris une journée de congé sans solde. Et puis, ce serait peut- être aller contre notre destin. Qui sait si nous n’allons pas marquer trois buts?» Rep et Papi, incertains jusqu’au coup d’envoi, enfilent leur maillots. « Alors, si on gagne le toss, on attaque dos à la mer?» demande Cahuzac à ses joueurs. C’est la coutume. Il ne faut rien négliger. La mer n’est pas dans le dos des Bastiais. Elle est sur le terrain. Dans des conditions dantesques, bientôt statues de boue, les joueurs corses et hollandais poussent le ballon, le perdent, reviennent le chercher sans cesse, au hasard d’une flaque ou d’une plaque de gazon. Toutes les subtilités techniques du jeu bastiais sont noyées tandis que les Hollandais, venus surtout pour défendre, sont terriblement avantagés.
Pour être tout à fait juste, il faut admettre que plusieurs joueurs de Cahuzac n’ont plus leur fraîcheur athlétique des mois passés, à commencer par Papi, le meneur de jeu, qui en a tant et tant fait que ses muscles ne répondent plus qu’en deuxième intention. Et puis, il y a Van Beveren, ce monstre de gardien, qui s’en va boxer tous les ballons volant près de sa cage. Les exploits de Mariot sur l’aile gauche, les efforts de Larios, les jaillissements de Cazes et les relances de Burkhardt, tout cela sombre dans le marais de Furiani en un 0-0 décevant pour les Corses. « Un spectacle terrible », dit Rijvers. « Une première mi- temps remarquable de mes joueurs», ajoute Cahuzac. « Peut-être le meilleur match des Bastiais cette saison», conclut Michel Hidalgo.
Match Retour
9 mai 1978
Philips Stadion Eindhoven
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Le 9 mai 1978, date du match retour à Eindhoven, c’est aussi l’anniversaire de la bataille de Ponte Novu qui vit tomber en 1769 les soldats de Pascal Paoli et qui immortalisa la célèbre tête de Maure, emblème de l’île. « Ce n’est pas fini », assurent les joueurs bastiais' imité par Tino Rossi, stratège optimiste : « 0-0 finalement, c’est peut-être mieux que 1-0. Avec un but d’a¬ vance à Eindhoven, Bastia aurait inconsciemment essayé de protéger son avance et comme la défense n’est pas son fort, il aurait couru les mêmes risques qu’à Iéna et qu’à Zurich. Obligés d’attaquer, comme ils le furent à Lisbonne, à Newcastle, à Turin, nos joueurs sont capables de surprendre les Hollandais.»
Le 9 mai 1978, à Eindhoven, il n’y a pas de surprise. L’équipe bastiaise, physiquement épuisée, s’écroule dans la ligne droite qui pouvait lui offrir le triomphe dont elle rêvait, et qu’assurément elle eût mérité. A la 25e minute, Willy Van De Kerkhof (le demi) fait un « une-deux » avec Poortvliet et trompe Hiard. A la 65e, après deux ou trois atermoiements des défenseurs corses, Deykers reprend le ballon en demi-
volée et marque. A la 67e enfin, Van Der Kuylen réussit un petit chef-d’œuvre, tirant d’abord sur la barre transversale et reprenant le ballon pour marquer le troisième but de son équipe. La déception des Bastiais est à l’image de leur grande espérance, et de tous ces exploits accumulés depuis huit mois. « Ils ont pleuré, et je les comprends », révèle Cahuzac en sortant du stade d’Eindhoven, ajoutant : « C’est chez nous, trahis par Furiani, que nous avons perdu la Coupe. »
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