Quart de finale aller
7 mars 1984
Anfield Road
PORT repost dead link
C1.1983.1984.Liv.Benf.twb22.AVI
982.81 Mo https://1fichier.com/?ihdow06udxpshumyw4k5
Il ne faut jamais oublier l'histoire car l'histoire, c'est les hommes et les hommes, de père en fils sur la même terre, gardent les mêmes racines et les mêmes appétits. On saute parfois une ou deux générations mais les caractères ne s'envolent pas. C'est ce que se disent les Anglais de Liver-pool en recevant les Portugais de Benfica. Le grand club lisbonnais a laissé des traces de son passage dans le livre de la Coupe d'Europe et sa légende a parfois trait à la sorcellerie. Celle du Hongrois Bêla Guttmann par exemple, transformant onze inconnus en champions d'Europe 1961 au cours de la plus incroyable finale de tous les temps : l'attaque du F.C. Barcelone (battu 2-3), formée de Kubala, Kocsis, Evaristo, Suarez, Czibor avait tiré sept fois sur les poteaux et la barre.
Celle aussi d'Eusebio, la panthère noire venue du Mozambique, l'homme dont les pieds étaient des canons : deux buts en finale de Coupe d'Europe 1962 (5-3 pour Benfica contre le Real Madrid) avec Di Stefano étalé dans l'herbe verte ; quatre buts contre la Corée du Nord en Coupe du Monde 1966, à Liverpool justement. Après la retraite d'Eusebio, Benfica n'a plus survolé les nuages, le football portugais non plus. Mais les racines sont restées. C'est un Suédois qui va les réveiller. Sven Ericksson est un jeune technicien émule de son compatriote exilé Nils Liedholm. Il s'est révélé à l'Europe en faisant gagner la Coupe de l'U.E.F.A. 1982 à son équipe de Goeteborg grâce à une victoire 3-0 sur le terrain de Hambourg (1-0 à l'aller). Parti à Benfica, il a bâti une formation sûre d'elle-même, remarquablement organisée sur le plan défensif et très efficace. En 1983, elle a conquis le titre de championne du Portugal et joué la finale de la Coupe de l'U.E.F.A. (0-1, 1-1 devant Anderlecht) après une retentissante victoire sur l'A.S. Roma... au Stadio Olimpico en quart de finale.
A Anfield Road, malgré l'absence de Humberto et de Pietra en défense, Benfica joue en grande équipe mûre et sans failles. Son système à ressorts et à coulisses contrebalance de façon surprenante la pression constante de son adversaire car, vous pensez bien, les Reds ne laissent pas un coin de terre dans l'ombre. Ils font tout le jeu, au sol et dans les airs, à une touche de balle ou par de longs renversements. Ils cherchent la solution comme tous les savants mais le problème est ardu. A la mi-temps, Smoking Joe plonge Anfield Road dans le ravissement : il fait rentrer Kenny Dalglish dont c'est le premier match depuis deux mois et demi. Le fameux Ecossais a subi début janvier, à Old Trafford, la plus grave blessure de sa carrière avec fracture et enfoncement grave de la pommette. Quand ses coéquipiers l'ont relevé, ils ne l'ont pas reconnu tellement il était défiguré et le chirurgien a dû travailler avec talent et longueur de temps pour effacer la trace de la collision. Dalglish a accepté philosophiquement la chose : « Je ne me plains pas, dit-il. J'ai fait une longue course sans connaître de vilaines blessures et j'ai eu la chance de jouer dans deux des clubs les plus prestigieux. Mais je reconnais que cette interruption de dix semaines m'a coûté et frustré. » Kenny est encore pâle et ses jambes n'ont plus la détente et le rythme de son superbe début de saison. Mais son punch est viscéral. Avec lui, les Reds sont plus forts, plus pressants. A la 66e minute, Whelan démarque Kennedy sur l'aile gauche, on connaît ça par cœur. La balle s'envole par-dessus la défense portugaise, semble devoir sortir mais, au deuxième poteau, pratiquement sur la ligne, lan Rush réussit une détente et une frappe de la tête impensables, qui trompent Bento. Ce 1-0 laisse les « Liverpooliens » et les Benfiquistes pensifs. « Benfica est une équipe largement supérieure à Bilbao », estime Fagan. « La plupart des équipes européennes jouent mieux à domicile qu'à l'extérieur mais ce n'est pas le cas de Liverpool », répond Ericksson.
Merci!
ReplyDelete