Quarter Finals
First and Second Leg
March 1995
Sur le papier, comme le dit la formule, «il n'y a pas photo». Pour décrocher un billet en demi-finales de la Champions League, le Paris Saint-Germain doit se débarrasser du détenteur du record de matches disputés en Coupes d'Europe (266), vainqueur de la Coupe des champions en 1992 et finaliste de la dernière édition. Autant dire que le palmarès du Barça (41 titres, toutes compétitions confondues) ne souffre aucune comparaison. Et surtout pas celle du Paris Saint-Germain (6 titres nationaux et 46 matches de Coupes d'Europe). Les hommes du Barça sont -passés à côté- l'année dernière (battus 0-4 par Milan AC). Ils tiennent à leur revanche et ne souhaitent, en aucun cas, voir leur route barrée par des Parisiens à l'expérience européenne bien maigre (seconde participation à la plus noble des Coupes européennes). Et puis, c'est vrai, prononcez «Barça» et tout le monde tombe béat d'admiration.
First and Second Leg
March 1995
Sur le papier, comme le dit la formule, «il n'y a pas photo». Pour décrocher un billet en demi-finales de la Champions League, le Paris Saint-Germain doit se débarrasser du détenteur du record de matches disputés en Coupes d'Europe (266), vainqueur de la Coupe des champions en 1992 et finaliste de la dernière édition. Autant dire que le palmarès du Barça (41 titres, toutes compétitions confondues) ne souffre aucune comparaison. Et surtout pas celle du Paris Saint-Germain (6 titres nationaux et 46 matches de Coupes d'Europe). Les hommes du Barça sont -passés à côté- l'année dernière (battus 0-4 par Milan AC). Ils tiennent à leur revanche et ne souhaitent, en aucun cas, voir leur route barrée par des Parisiens à l'expérience européenne bien maigre (seconde participation à la plus noble des Coupes européennes). Et puis, c'est vrai, prononcez «Barça» et tout le monde tombe béat d'admiration.
Le Barça. c'est le Camp Nou et ses 115 000 places. Le Barça, c'est aussi ses 104 000 scobs, ses fidèles aux quatre coins de la planète. Le Barça, c'est enfin et surtout une équipe de stars dirigée par LA star: Johan Cruijff. L'idole» de Luis Fernandez en personne. Bref, le Barça impose le respect. Ou plutôt: imposait. Car depuis quelques temps, la machine s'enraye, le FC Barcelone redevient une équipe comme les autres. Depuis la reprise, elle a été humiliée par trois fois. Et lorsque l'antépénultième de la Liga (le Racing de Santander) s'offre le luxe de laminer les hommes du maître Cruijff par 5 à 0, exactement comme l'avait fait le Real quelques semaines plus tôt, le rêve est permis. Et Paris, seul quart de finaliste à avoir remporté tous ses matches européens, affrontera une équipe qui, restée in extremis dans la course, a perdu de sa superbe.
Une occasion à saisir? A coup sûr. Car la crise n'est plus un vain mot (voirp. 24). Elle secoue le Barça et c'est la péninsule ibérique entière qui tremble. Déjà, lorsque Romario, l'homme aux multiples consécrations, champion du monde en titre, a décidé de boucler définjivement ses valises pour Flamengo, bon nombre de socios étaient restés sans voix. Et les échanges d'«amabilités» entre Stortchkov et Cruijff ne sont pas venus les rassurer. Quant aux médiocres résultats hypothéquant les chances d'un cinquième titre concécutif pour le Barça, ils n'ont fait qu'amplifier le mal-être planant sur.les hauteurs du Camp Nou. Le Barça s'est métamorphosé. I! est méconnaissable dans son jeu. Dans ses joueurs. Les jambes se sont alourdies, le rythme aussi. L'agile Roumain Hagi, remarquable pendant la World Cup, ne trouve pas sa place. De quoi donner quelques regrets d'avoir laissé partir Laudrup. brillant aujourd'hui au Real. La défense est plus perméable. Il faut se rendre à l'évidence: même épaulé par l'excellent Abelardo et le talentueux Ferrer, Koeman n'est plus de la première jeunesse et, dans le but, l'impayable Busquets continue à créer quelques frayeurs à ses partenires. Une défense chancelante, un milieu assurant moyenement la récupération et la relance, Crup doit donc miser sur ses buteurs. Mais là encore, l'attaque percutante de l'an passé n'est plus qu'un lointain souvenir. Les occasions ne manquent pas, mais ni Stoitchkov, ni Romario (avant son départ) n'ont su les saisir. Révélation symptômatique: Koeman rivalise, au nombre de réalisations, avec le Bulgare. A Korneev de saisir l'opportunité. Transféré du voisin de l'Espanol cette saison, l'avant-centre russe, victime de la concurrence, répétai ses gammes avec le Barça B, en Deuxième Division. Mais, ses apparitions dans l'équipe Première se sont jusque là révélées bien timides. Johan Cruyff doit donc, une fois n'est pas coutume, rendre des comptes. L'heure n'est plus aux questions, mais aux solutions. Des solutions qui risquent fort de ne pas être au goût de tous. «Il faut prendre des décisions qui ne plairont pas, mais il faut les prendre. Il y a beaucoup de joueurs qui se cachent», a dit Johan, courroucé. Et d'annoncer, énigmatique et menaçant, des "Changements". Certaines "Vacas Sagradas» (es -Vaches sacrées- (!) -qui forment d'ordinaire une ossature supposée inamovible) pourraient bien être mises au ban. Et sur le banc. Une reconstruction qui pourrai bien faire le bonheur des Parisiens. A condition qu'ils affichent une forme égale à celle qui les a propulsés à ce stade de la compétition.
First Leg
1 March 1995.
Camp Nou Barcelone
1 March 1995.
Camp Nou Barcelone
Attention: on ne joue pas le Barça, fut-il un Barça en crise, la fleur au fusil. Il convient de ne jamais l'oublier... Luis Femandez le sait, qui prépare le duel avec une extrême minutie. «Je vais tout faire pour gagner la Coupe d'Europe , a-t-il récemment déclaré. Il lui faudra d'abord ressouder un groupe sérieusement malmené ces derniers temps. Et l'équipe vacille. La tension monte. On attend toujours de voir à l'œuvre Ginola qui, à l'instar de Stoikhov, ne file pas le parfait amour avec son entraîneur et évoque son départ en fin de saison. Guérin, s'il apparat toujours indispensable, semble moins rayonnant. Rai a stoppé une courbe ascendante qui, en début de saison, faisaJ enfin espérer le meilleur. De plus, pour affronter le Barça, Luis Fernandez devra se passer de Ricardo (claquage à la cuisse droite, un mois d'indisponibilité). Une absence qui risque de se faire cruellement sentir, même si Kombouaré peut assurer une efficace relève. Restent l'incroyable technique de Weah (meilleur buteur de la Champions League avec 7 réalisations), qui affiche plus de constance, la vigueur de Bravo, qui, employé dans le nouveau registre de milieu reteyeur, a retrouvé une seconde jeunesse, et surtout, la rigueur d'un Roche qui approche de plus en plus la perfection. Au-de6 d'une place en demi-finale de te Champions League et de ses retombées financières, le choc tant attendu entre un Paris Saint-Germain agité et un FC Barcelone malade déterminera avec précision ce que chacun des deux clubs a dans le ventre. Il pourra souligner la faculté à se surpasser comme il pourra marquer l'échec d'un système, avec son inévitable cortège de remises en question. Quoi qu'il en sot le vainqueur sortira grandi. Et si le PSG passe l'obstacle Blaugrana, il devra se souvenir que la route est tangue. Pour l'avoir oublié, l'Olympique de Marseille, vainqueur du Milan AC en quarts de finale de C1 en 1991, aval payé le prix fort à Bari...
Ch.Lg.1994.1995.Barc.Psg.Thewildbunch22.2Hlf.mkv
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Repost d'un lien mort. Fichiers retrouvés (des centaines de gigas de matchs "aspirés ou volés si vous préférez et renommés sans mon tag) sur deux autres sites.
Second Leg
15 March 1995.
Parc des Princes, Paris
15 March 1995.
Parc des Princes, Paris
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Cent quatre-vingts minutes durant, le mimétisme a été total entre Luis de Tarifa et Johan d'Amsterdam. Pour l'avoir maintes fois dit et répété, on savait que Fernandez vouait une admiration totale à "Mister» Cruijff. L'élève rêvait de rattraper le maître dans sa conception tactique, dans la gestion d'un effectif, dans le plaisir procuré aux spectateurs.
De la théorie à la pratique, il y avait une immensité que les hasards du tirage au sort et les certftudes de ia Coupe d'Europe ont permis de combler. Et si les batailles du Camp Nou, puis du Parc des Princes, furent en tous points remarquables, c'est sans doute parce que, dans les plus proches coulisses, celles du banc de touche, les décisions, les réajustements, étaient dignes des meilleurs ingénieurs de F1. L'ordinateur en moins, l'inspiration en plus. Lors du match aller, le Barça était revenu à un schéma traditionnel, en faisant confiance à ses deux relanceurs, Koeman dans le jeu long, Guardiola dans le jeu court. La blessure, vite intervenue, de Josep Guardiola privait les Blaugrsna d'un atout majeur. Et c'est au milieu de terrain que, paradoxalement, le Paris Saint-Germain allait gagner ses meilleurs ballons.
De la théorie à la pratique, il y avait une immensité que les hasards du tirage au sort et les certftudes de ia Coupe d'Europe ont permis de combler. Et si les batailles du Camp Nou, puis du Parc des Princes, furent en tous points remarquables, c'est sans doute parce que, dans les plus proches coulisses, celles du banc de touche, les décisions, les réajustements, étaient dignes des meilleurs ingénieurs de F1. L'ordinateur en moins, l'inspiration en plus. Lors du match aller, le Barça était revenu à un schéma traditionnel, en faisant confiance à ses deux relanceurs, Koeman dans le jeu long, Guardiola dans le jeu court. La blessure, vite intervenue, de Josep Guardiola privait les Blaugrsna d'un atout majeur. Et c'est au milieu de terrain que, paradoxalement, le Paris Saint-Germain allait gagner ses meilleurs ballons.
En obligeant les Catalans à ferrailler loin du but de Lama, Alain Roche et les siens ne subissaient que des tirs lointains, souvent mal cadrés. Seule une frappe de Bakero permettait à Bernard Lama de démontrer la qualité de ses réflexes. Jusqu'à cette malheureuse faute de main, sur le centre tendu de Komeev. Que Weah remette les deux équipes à égalité n'était que justice, tant il avait fait des misères au secteur défensif barcelonais en général, à Koeman en particulier. Une polémique s'était pourtant développée par le biais du trio arbitral italien, coupable, selon Cruijff, d'avoir une conception toute particulière de la loi sur le «hors-jeu». Avec ce résultat, et avant le match retour, on ava* le sentiment que le Paris Saint-Germain avaS fait plus que la moitié du chemin vers la demi-finale. Mais, si le facteur réussite n'était guère intervenu lors de la première manche, il allait être omniprésent lors de la revanche. Si deux tentatives de Ginola n'avaient touché que le haut de la transversale de Busquets, les têtes de Weah, puis de Rai, et une dernière frappe du même Ginola avaient violemment percuté les montants du but adverse, sans dommage pour les Catalans. A un degré moindre, un centre tendu de Sto'ftchkov, qui avait longé la ligne de but de Lama, avait rendu le public du Parc des Princes encore plus tendu, presque silencieux.
Muet même, lorsque Bakero avait enfin trouvé l'ouverture. C'est alors que le rôle des deux entraîneurs s'avéra déterminant. Le repositionnement de Paul Le Guen au milieu de terrain redonna une meilleure possession du ballon aux Parisiens. Maîtrise qui, jusque-là, avait été plutôt catalane. Ce n'est pas un hasard si le corner, qui permit à Rai d'égaliser, fut consécutif à une frappe déviée de Le Guen qui avait retrouvé une zone de jeu qu'il connaît bien. Juste avant cet événement, Femandez avaJ projeté de faire entrer Nouma à la place d'un défenseur. Après ce but, retour à la case départ, et poursuite de réchauffement pour Nouma. Cruijff, lui non plus, n'était pas resté les deux mains dans les poches de son imperméable. Menant un à zéro, qualification en vue, il avait déjà renforcé son milieu de terrain en incorporant José Mari aux dépens de Begiristain. Mais Luis insistat en dégarnissant sa défense, en demandant à Paul Le Guen de rester au milieu. Entre temps, la blessure de Hagi avait décimé le potentiel offensif catalan, Crujff ayant opté pour la prudence en préférant Abelardo, un défenseur, pour lui succéder. A peine entré en jeu, Abelardo allait se placer pour renvoyer un corner de Le Guen. Il ne pourra qu'accompagner du regard le ballon, frappé de la tête par Rai, au fond des filets deBusquets.
Nouma, lui, piaffait toujours d'impatience. Mais Luis n'allai même pas l'utiliser. Vincent Guérin, le grand homme du match aller, allait définitivement devenir le grand homme du match retour. Ce ballon, qui aval trop souvent fait ami-ami avec les poteaux de Busquets, devat enfin se montrer plus généreux. La frappe de Guérin n'était pas un monstre de puissance. Mais idéalement placée et déclenchée à un moment crucial, elle donnait la victoire et la qualification au PSG. Enfin, le Parc grondait, lassant éclater une immense joie. Même Luis, pris dans le tourbillon, en oubliait, au coup de sifflet final, d'aller saluer te «Mister", préférant se jeter dans les bras de ses joueurs. Y compris dans ceux de Ginola avec qui les rapports étaient tendus avant ce match retour. Il est des victoires qui sont les meilleurs des remèdes pour soigner des blessures... fussent-elles d'amour propre.
Caps First Leg
Caps Second Leg
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