Ligue des Champions 2004 2005 Liverpool Milan AC

Finale
25 mai 2005
Ataturk Stadium

 Grâce à un incroyable retournement de situation, les Reds ont remporté la cinquième CI de leur histoire, au terme d'un ébouriffant suspense. Menant 3-0 à la pause, les Rossoneri se sont vus trop beaux puis, en moins de dix minutes, se sont fait remonter. Au bout de cette palpitante nuit stambouliote, Cissé et ses partenaires ont eu les nerfs les plus solides, s'imposant finalement aux tirs au but.

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Oui? Non? Rarement scrutin n'aura été aussi serré, pour départager deux géants euro péens.Sur le sol turc,aux confins d'un continent sportif qui lui a depuis longtemps ouvert ses portes, le charme de cette finale a plus valu par son intensité émotionnelle que par son réel impact technique. Ce que Milan et Liverpool n'ont pu offrir en travail d'orfèvre, ils l'ont livré en générosité. Avec des tripes et le cœur. Le premier à avoir déposé son bulletin dans l'urne «UEFA» est l'un de ses acteurs fétiches. Dès l'ouverture des bureaux de vote, Paolo Maldini n'a pas tergiversé. Il n'a fallu que cinquante-deux secondes au mythique défenseur rossonem pour, d'un geste d'attaquant chevronné, ouvrir le score. Dans la tribune Nord du stade Atatûrk, les 25 000 supporters des Reds, d'entrée secoués, peuvent bien contenir leur angoisse en entamant leur célèbre tube tiré d'une opérette «You'tl never walk alone", Hernan Crespo n'en a cure. Lui préfère le tango argentin. Rien de mieux pour faire valser, à deux reprises, une défense des Scousers inspirée, contre son gré, par son séjour stambouliote. Autant dire que c'est franchement le grand bazar dans la surface de Reds désorganisés. 34) à la pause: oui, Milan est intouchable. Non, Liverpool n'existe déjà plus.

«En sortant de notre vestiaire juste avant la reprise, on a vu les Milanais se congratuler. Ça nous a gonflés à bloc...», souligne un Djimi Traoré, à peine remis de sa folle soirée. Piquée au vif, rouge de honte, la formation anglaise se lance dans ce que l'on imagine alors une course-poursuite «à la desperado». Et pourtant. En l'espace de six minutes, tout ce que le sport a de plus rationnel est soudainement battu en brèche.
La forteresse milanaise perd tous ses repères: Kakâ, génial au cours du premier acte, n'existe plus dans l'entrejeu, mais,surtout, l'arrière garde italienne s'affole.au point de copier un modeste Stockport ou un rustre Exester d'outre-Manche. Une aubaine pour Liverpool, adepte, comme tout bon représentant de Sa Gracieuse Majesté, d'un retournement de situation mode in En-gland. Adieu la logique, vive le déclic! Une tête placée, une frappe ciselée puis un penalty tiré en deux temps et Liverpool ressuscite. Trois partout, la balle au centre.

Son seul éclat de la soirée. Andryi Shevchenko s'en serait largement contenté. Non seulement, le buteur ukrainien a totalement manqué sa partie, mais, pour couronner le tout, il échoue à deux reprises sur Du-dek à trois minutes de la fin de la prolongation, puis une troisième fois pour l'ultime tir au but de cette nuit magique. Le «diable» lombard est condamné au purgatoire. Les Reds enlèvent la cinquième Cl de leur histoire Vingt et un ans après leur demie sacre.C'était face à un club italiei (l'AS Roma) et tout s'était déjà conclu aux tirs au but. Oui, l'Europe possède un inattendu mais beau champion. Non,les Reds ne marcheront décidément jamais seuls. L'UEFA décidera mi-juin si son nouveau roi, seulement cinquième de la Premier League, a le droit de défendre, la saison prochaine, sa couronne. Voter contre serait, pour le coup, un sérieux contresens à l'histoire.

MILAN AC: Dida - Cafu, Nesta, Stam. Maldini - Gattuso (Rui Costa. 112'). Seedorf (Serginho, 86'), Pirlo. Kakâ - Shevchenko,Crespo(To
LIVERPOOL FC: Dudek-Finn (Hamann, 46'). Carragher, Hyyp,«, Traorê - Riise. Gerrard, Xabi Alonso, Luis Garcia - Kewell {Smicer, 23 ros (Cissé. 85'). Entr.: R. Benitez.