La rumeur s'est propagée comme une coulée de lave. Et elle a mis le feu à la ville. Au point de pousser Rome au seuil d'une terrible guerre: la guerre du cappuccino. Ils sont fous, ces Romains! Fin août, quand les cafetiers de la capitale, en majorité supporters de la Roma, ont ouï dire que le richissime Sergio Cragnotti, industriel propriétaire (entre autres) de la Centrale Laitière et président de la Lazio (le rival honni), aurait augmenté de trente centimes le prix du litre de lait pour pouvoir financer le transfert de Christian Vieri, ils ont immédiatement décidé de ne plus servir de cappuccino à leurs clients. L'affaire s'est rapidement avérée n'être qu'un canular. Enfin presque: le lait n'avait pas augmenté, mais le buteur international azzurro, lui, avait bel et bien signé. Pour un peu plus de 155 millions de francs. Le gros coup de l'été! Et, dans son sillage, tout a grimpé: l'action de la Lazio, premier club italien coté en Bourse (t 5% en quelques heures!), le nombre d'abonnés (32 042 à ce jour) et la cote du président dans les sondages.
Imprévisible et infatigable Cragnotti... A peine le transfert de Vieri négocié, le nouvel «Empereur de Rome» faisait le plein de kérosène pour envoyer, en jet privé, ses lieutenants arracher un précontrat à Michael Owen, la baby-star de Liverpool, et tenter de convaincre (en vain) Marcel Desailly de rejoindre ses rangs. Puis, il convoquait Marcello Lippi sur son QG flottant, le yacht Florence, ancré au large de Porto Ercole. Entre Champagne, cigares et petits fours, l'actuel Mister de la Juve donnait son accord: il entraînera la Lazio la saison prochaine, sauf si Sven Coran Eriksson remporte le titre de champion. Et il a intérêt, le Suédois! Non seulement parce que Cragnotti en rêve ("Le Scudetto est une obsession qui n'a pas de prix»! La Lazio ne l'a conquis qu'une seule fois, en 1974), mais parce que le boss ne lui donne pas le droit à l'erreur: J'ai fait un effort financier sans précédent pour donner une image à mon club et offrir à l'entraîneur une équipe de rêve. I! sait ce que j'exige. A lui de jouer.. Un message limpide, émanant d'un patron qui, désireux de chatouiller les grands clubs du nord, collectionneurs de trophées (Inter, Milan, Juventus), a conduit, à l'intersaison, la plus monumentale campagne de transferts de l'histoire du football italien. Outre Vieri (en disgrâce à l'Atletico de Madrid depuis l'arrivée de Sacchi), Cragnotti s'est payé le goleador chilien Marcelo Salas (115 MF), le «Petit Bouddha» du Barça, Ivan De la Pena (95 MF), la jeune perle yougoslave Dejan Stankovic (80 MF), son expérimenté compatriote Sinisa Mihajlovic 75 MF. les deux Portugais Sergio Conceiçao (60 MF) et Fernando Couto (12 MF), ainsi que l'astre naissant du Genoa, Stefano Lombardi (12 MF).
Montant de la facture: 600 millions de francs et des poussières. -Poussières-que le tout-puissant patron (il a pris seul les commandes du club depuis le départ de Zoff pour la Squadra Azzurra) a consacré à l'engagement d'un nouveau manager général, Julio Velasco (ex-entraîneur de l'équipe nationale italienne de... volley-ball) et de Carolina Morace, ancienne vedette de la sélection azzurra, installée sur le banc de l'équipe féminine de la Lazio... A cette somme (qui egale presque le total investi lors des six précédentes saisons), il convient, en outre, d'ajouter celle injectée dans la modernisation du désormais superbe centre sportif de Formelle et celle déjà débloquée pour la construction d'un futur stade de 45 000 places labellisé Lazio. Mégalo, Sergio? Aux voix qui s'élèvent, dénonçant sa folie des grandeurs, l'homme aux cheveux d'argent, businessman averti, réplique d'un ton sec: «Ils feraient mieux de faire fonctionner leur cerveau au lieu de rester les deux pieds dans le même sabot! Moi, ça ne m'intéresse pas de participer: je veux gagner. C'est la loi du football de haut niveau.
Mais je veux aussi voir plus loin: l'heure est à l'Europe et à l'expansion. Tout est planifié: je prépare l'entrée de la Lazio dans la future Superligue (le Championnat d'Europe des clubs). Et pour cela, il faut des structures, un standing, de grands joueurs et des titres. Une Coupe d'Italie et une finale de Coupe de l'UEFA ne me suffisent pas. Je veux plus. Beaucoup plus . Jeudi 20 août 1998. Pour la présentation officielle de la Lazio new-look, 40 000 fidèles et une bonne centaine de VIP ciel et blanc ont pris d'assaut le stade Olympique. La mise en scène est titanesque, couleur rêves de grandeur: spectacle pyrotechnique, sono martiale, joueurs pénétrant un par un sur le terrain pour accomplir un tour d'honneur, escortés par trois vrombissantes Harley-Davidson. Sans oublier, en point d'orgue, un «éclatant» triomphe (1-0) sur la Fiorentina, en amical. Et lorsque, dix jours plus tard, les Biancocelesti s'en vont battre la Juve à Turin (2-1 dans les arrêts de jeu: suprême jouissance!) en Supercoupe d'Italie, c'est carrément l'extase. On remercie Cragnotti et la Madone, Saint-Vieri et l'apôtre Salas, on se congratule, on s'embrasse. Ils sont doux, ces Romains... Ephémère enthousiasme.
Que trois petits matches (les trois premières rencontres officielles de la saison) ont suffi à tempérer. Deux nuls en Championnat (à Piacenza et contre Bari), entrecoupés d'un autre, encore moins glorieux, à domicile en Coupe des coupes (1 -1 face à ' Lausanne) et en place pour la polémique! Entre deux bordées de sifflets, les versatiles tifosi se sont mis à déplorer les départs forcés de quelques-uns des piliers de la saison passée (Jugovic, Casiraghi, Fuser, Chamot) et l'absence prolongée de deux défenseurs dignes de ce nom, toujours blessés, Negro et Nesta (ce dernier est indisponible depuis le Mondial: pour le «préjudice subi, Cragnotti a demandé des dommages et intérêts à la Fédération italienne!), tandis, que la presse, impitoyable, hypothéquait déjà l'avenir du malheureux Eriksson et soulignait la pauvreté du football proposé par la constellation de superstars en culottes courtes: "Niente Gioco". "Pas de jeu". Ils sont mous, ces Romains... Dans les entrailles du stade Olympique, surpris par un micro fouineur au soir du triste 0-0 face à Bari, Sergio Cragnotti a fait semblant de rien: «Pas de panique. Il faut du temps pour que les choses se mettent en place». Et il s'en est allé, vaguement boudeur, avec la désagréable impression qu'on était en train de lui casser son beau jouet...»
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INTER: Pagliuca, Silvestre, Bergomi, Colonnese, Moriero (54' Ventola), Winter, Dabo (64' Zé Elias), Simeone, Zanetti, Djorkaeff, Zamorano - n.e. Mazzantini, Paulo Sousa, Galante, Pirlo, Cauet - All. Simoni.
LAZIO: Marchegiani, Pancaro, Fernando Couto (68' G.Lopez), Mihajlovic, Favalli, Sergio Conceicao, Venturin, Almeyda, Nedved, Salas (15' Gottardi), R.Mancini (48' Baronio). A disp. Ballotta, Baronio, Iannuzzi, Lombardi, Marcolin. All. Spinosi - DT Eriksson.
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