Thursday, January 25, 2024

New York Cosmos Santos Pelé Farewell 1977

1 octobre 1977
Giants Stadium East Rutherford


« Love ! Love ! Love ! ». Trois fois, les soixante-quinze mille spectateurs du Giants Stadium ont répété avec Pelé ce mot qu'il venait de les exhorter à ne jamais oublier : « Je suis très heureux d'être là aujourd'hui, avec vous, pour ce grand moment de ma vie. Et j'aimerais profiter de cette occasion pour vous demander d'être attentifs à tous les enfants du monde. Nous en avons trop besoin. Tout passe, dans la vie. Pas l'amour. C'est la chose la plus importante du monde. Alors, vous allez crier avec moi...». Maintenant, Pelé pleure. On le voit sur tous les écrans de télévision du stade. En gros plan. Dans les bras de son ami de l'équipe du Brésil, Carlos Alberto, venu le rejoindre au New-York Cosmos l'année dernière. Dans ceux de Franz Beckenbauer, un coéquipier de fraîche date, pourtant. Et puis, dans ceux de Mohamed Ali, invité d'honneur avec Jeff Carter (le fils du président) de ce match historique.

Pour l'instant, Pelé a son maillot vert. Celui du New-York Cosmos, l'équipe dans laquelle. il est venu brillamment terminer sa prestigieuse carrière, marquant soixante buts en quatre-vingt-dix-huit matches. En face, en blanc, ce sont les joueurs du Santos. Le seul club dans lequel Pelé ait jamais joué avant de venir à New-York. 11 les connaît tous. Même les plus jeunes. Comme Juary, dix-huit ans : « Quand je l'ai vu, dira Pelé, il m'a rappelé moi, quand j'avais son âge. C'était très émouvant ». Autant que cet hymne brésilien chanté dans un silence de cathédrale par Sergio Mendes et son épouse, simplement accompagnés d'une guitare. Autant que l'hommage de toutes les équipes d'enfants — garçons et filles — du Cosmos qui vinrent remettre, une par une, à Pelé un gros bouquet de fleurs blanches. Autant que ces quelques exercices d'assouplissement accomplis, pour la dernière fois, avec le même sérieux qu'avant une finale de Coupe du Monde. 11 est vrai qu'il en a disputé deux. Et qu'il les a gagnées !
Malheureusement, nous savions que ce match Cosmos-Santos n'aurait pas la densité d'une finale de Coupe du Monde. Pourtant, dès la trentième seconde de jeu,Pelé, revenu à la limite de sa surface de réparation, intercepte et lance magnifiquement Chinaglia sur l'aile gauche. Ovation. Cinq minutes plus tard, au milieu du terrain, Pelé contrôle admirablement une balle aérienne par un amorti de la poitrine, dribble un défenseur brésilien et passe à Hunt ; mais Ernani, le goal du Santos s'était bien avancé. Décidément, pour ces adieux, Pelé ne ménageait pas ses effets. Il est vrai qu'intelligemment, aucun joueur de Santos ne marquait Pelé. Soixante-quinze mille personnes s'étaient déplacées pour voir Pelé, on n'allait pas les priver de ce plaisir ! Beckenbauer le premier, qui, en quelques une -deux, nous fit bien regretter que cette association de rêve ne se soit pas réalisée plus tôt...

Dans deux minutes, c'est la mi-temps et Santos mène 1-0. Anecdote ! Tout le monde n'a d'yeux que pour Pelé ! Heureusement, Field, l'Anglais du Cosmos, est fauché à une trentaine de mètres des buts d'Ernani. Coup franc. Le roi s'élance, de cette fameuse course chaloupée reconnaissable entre toutes. Boum ! Un boulet terrible au ras du poteau. Ernani pourra raconter qu'il est le dernier goal à être allé chercher une balle signée Pelé au fond de ses filets. Et sans en avoir honte. Un coup franc d'anthologie. Même s'il est exact, comme le remarqueront quelques esprits chagrins, que le mur n'était pas très consistant. De toutes façons, comme on dit, il fallait le mettre !
Alors, là, c'est le délire. Soixante-quinze mille personnes debout, oublient que depuis un quart d'heure, il pleut des cordes, hurlent leur joie et laissent tomber leurs parapluies pour applaudir. Pelé parcourt le stade en bondissant, mais finalement Carlos Alberto, Beckenbauer et quelques autres l'attrapent, Le voilà par terre, submergé de joie et d'affection. A la télé, nous revoyons au ralenti ce but historique, le 1378e (chiffre officiel du Cosmos !) et ensuite, Mme Pelé, émue, émue...

 Juste après le match, Pelé avouera : « Aujourd'hui, je suis mort un petit peu ». Bien sûr, mais n'était-ce pas surtout le symbole d'un certain football en voie de disparition —offensif, technique, chaleureux— qui s'en allait ?
Mais après ce but, plus rien ne pouvait plus nous arriver. Ni la pluie, ni la médiocre deuxième mi-temps pendant laquelle Pelé joua avec le Santos (qui perdit finalement le match 2-1) ne parvinrent à gâcher notre plaisir. D'autant plus que la cérémonie d'échange des maillots à la mi-temps, sous l'oeil complice et humide de «papa Pelé» fut bien belle. Comme le tour d'honneur de Pelé à la fin du match, porté en triomphe par les vingt-deux joueurs des deux équipes. Images uniques et émouvantes qui ne se racontent pas. Ni ne s'oublient...

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A East Rutherford, New Jersey, ce jour d'octobre 1977, dès la trentième seconde, Pelé lance magnifiquement l'Italien Chinaglia sur le côté gauche. Ovation. Cinq minutes plus tard, au milieu du terrain, il contrôle admirablement un ballon aérien d'un amorti de la poitrine, dribble un défenseur brésilien et lance Hunt. qui échoue devant le but. Il reste deux minutes avant la pause, la pluie redouble d'intensité. Santos mène 1 -0 et le Cosmos obtient un coup franc bien placé. Pelé s'élance et, d'une frappe sèche au ras du poteau, égalise dans une liesse indescriptible! C'est le 1 282S et dernier but du Roi, salué par un tonnerre d'applaudissements. A la pause, sous le regard ému de son père, il a changé de maillot, endossant la tunique blanche de Santos, comme il le fit un jour de septembre 1956, pour la première fois. Dès le coup de sifflet final, au sortir d'un ultime crochet court, le champion brésilien est hissé sur les épaules des vingt et un autres acteurs de ce mémorable événement, pour un triomphal tour d'honneur. 
Torse nu, bras levés, il salue la foule, impérial. "Ce soir, c'est comme si je mourais un peu, lâche-t-il, la voix brisée, devant une forêt de rnicros. Trois fois champion du monde (même s'il ne disputa pas la finale de 1962), l'homme qui, tout au long de sa riche existence, avait visité 95 pays, été l'hôte de 15 rois, 6 empereurs, 55 chefs d'Etat, 80 présidents et 3 papes; l'homme qui réussit à faire cesser une guerre (celle du Biafra, où fut décrété un cessez-le-feu de 46 heures pour permettre au public d'assister à un match-exhibition] et à faire expulser un arbitre qui l'avait lui-même sorti (sous la pression du public, Pelé avait regagné le terrain et le référé, les vestiaires!), ce petit homme noir s'en va maintenant d'un pas triste et léger. Il s'engouffre dans le tunnel du Giants Stadium, laissant, derrière lui, un sillon de lumière et d'inoubliables instants de pur bonheur. Sans lui, le football ne sera plus jamais tout à fait le même. Au revoir, monsieur Pelé...














2 comments:

  1. Pele or Maradona ???... Pele is amazing, but Diego is better. What Do You Think ???

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  2. Well u know Maradona is my favorite but.... the palmares with world cup makes that man deserve respect...

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