Santiago Bernabéu, Madrid
Attendance: 50,000
Referee: António Garrido
Attendance: 50,000
Referee: António Garrido
Privé de la finale de la Coupe U.E.F.A., déçu par la Coupe des Coupes, le téléspectateur français attendait avec impatience cette ultime rencontre de la Coupe des Champions. A écouter les uns et les autres au retour de Madrid, je ne saurais dire si Nottingham et Hambourg ont répondu à l'attente ou non. Pour certains, les Anglais ont volé le spectacle en pratiquant une défense serrée empêchant Hambourg de se réaliser pleinement, souvent par des moyens pour le moins brutaux. Pour d'autres, le match a été plein, spectaculaire et d'un engagement physique reflétant l'image du football moderne. Qui a raison, qui a tort? La question reste posée.
Les joueurs de Nottingham, eux, ne se la posent pas : ils remportent pour la deuxième année consécutive la Coupe des Champions. L'an dernier, Trevor Francis avait ravi les supporters des « Rouges » en marquant l'unique but du match. Cette saison, ils sont deux à briguer les honneurs : Peter Shilton, le gardien, et John Robertson, l'ailier gauche. Le premier, qui a bien mérité la place de titulaire dans la cage de l'équipe nationale pour le championnat des Nations, a effectué une partie éblouissante. Bien protégé par un double rideau de coéquipiers stationnés en permanence devant lui, Shilton a dû néanmoins déployer tout son talent pour tenir en respect les attaquants adverses. Trois beaux arrêts en première mi-temps (en particulier après une passe de la poitrine de Keegan pour Milewski) et deux décisifs en seconde période (dont un tir de Nogly se dirigeant vers la lucarne) permettaient aux observateurs de lui décerner le titre de meilleur homme du match. Quant à Robertson, le numéro onze de nationalité écossaise, on connaissait ses talents de dribbleur et la qualité de son tir du pied gauche.
Ce qu'on a découvert à Madrid, c'est la valeur de son pied droit grâce à son but de la vingtième minute. Cet ancien international scolaire écossais est arrivé à Nottingham il y a dix ans. Il a vingt (six ans, n'a connu qu'un club et est un élément essentiel dans la formation alignée par Clough. Trapu, bien accroché sur ses jambes, il est le joueur-poison type. Revenant très loin dans son camp, il multiplie les dribbles jusqu'à la ligne de but d'où il adresse des centres pour Birtlcs l'avant-centre. Contre Hambourg, Robertson a préféré tenter sa chance. Cela lui a réussi. Et dans l'équipe de Hambourg, me direz-vous, que s'est-il passé? Je crois que l'équipe de Zebec est tombée dans le piège de Clough. Les Allemands ont été obligés de taire le jeu et les Anglais qui se sont sentis moins forts ont utilisé les armes de Malmô l'an passé. A savoir : tenter d'utiliser la contre-attaque comme arme de choc tout en essayant de tenir le coup en défense. Les Suédois n'avaient pas des avants suffisamment habiles pour réussir ce hold-up. Les Anglais, eux, bénéficiaient de Robertson, mais Birtles aurait pu tout aussi bien faire l'affaire. Hambourg, dont l'absence de Hru-besch a été beaucoup plus préjudiciable que celle de Francis à Nottingham, n'a donc pas su résoudre le problème défensif posé par les Anglais. Keegan trop enfermé par Burns et Lloyd en première mi-temps, Milewski un peu léger face à Anderson, défenseur de grand talent et Reimann, loin de sa forme de 1977, n'ont pas pu se défaire des mailles du filet. Seuls Magath par ses coups de pattes et Kaltz par ses centres et tirs lointains auraient pu faire pencher la balance en faveur du H.S.V.
Mais une jambe adverse ou un poteau retiraient à chaque fois le peu d'espoir qu'il restait aux Allemands après le but surprise de Robertson. La rentrée de Hrubesch en seconde mi-temps n'allait rien changer. Birtles avait beau manquer un but tout fait (ou presque), Nottingham restait le champion d'Europe. Après avoir éliminé Oster, Arges Pitesti, Dynamo Berlin et Ajax Amsterdam, les « Rouges » rejoignaient à Madrid leurs illustres prédécesseurs de Liverpool. Petit miracle donc pour les Anglais après un match que les Allemands méritaient cent fois de gagner et surtout qualification in extremis pour une Coupe Européenne la saison prochaine, puisque c'était la dernière occasion à Madrid. Une Coupe des Clubs Champions qui verra en 1980-1981 un tandem Liverpool-Nottingham représenter l'Angleterre et ce, pour la troisième année consécutive. Le football de nos voisins d'outre-Manche monopolise les victoires dans la plus belle des Coupes (qui fêtait à Madrid sa vingt-cinquième édition) tout en exportant ses vedettes (Keegan, Cun-ningham, Woodcock). Dans quelques jours, équipiers et adversaires seront réunis en Italie pour tenter de donner à l'Angleterre un titre de Champion d'Europe des Nations. Un mois après le succès de Nottingham, ce serait une sacrée performance.
C1.1979.1980.Nott.Hamb.twb22.resume.mp4
1.3 Go
https://uptobox.com/24s2hflw2jsq
https://uptostream.com/24s2hflw2jsq
No comments:
Post a Comment
NO LINKS ALLOWED