Monday, April 19, 2021

Ligue des Champions 1992 1993 FC Bruges Marseille

 Groupe A Journée 6

21 avril 1993

Jan Breydel Stadion Bruges

 

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 Le soir de la débâcle du match au Velodrome, personne, même ici en Belgique, n’a compati. On s’est foutu de nous. Nous avons dû ravaler tout cela, mais ça nous a fait mal. Aujourd’hui, nous voulons prendre notre revanche sur tous ceux qui nous ont pris pour des chariots. . . Et notre motivation sera terrible ! » Les joueurs, reconnaissent quant à eux que ce match contre l'OM sera leur finale. . . Bref, l’OM peut s’attendre au pire et on peut avoir peur pour lui. Car on éprouve une drôle d’impression depuis quelque temps. Comme si les Marseillais s’étaient mis à trembler de désir pour la finale, comme s’ils vivaient avec, au creux du ventre, la peur de connaître le même sort que l’année précédente, avec l’élimination pragoise. Pourtant, Goethals est catégorique : « Lorsqu’il n’y a plus qu’un match qui vous sépare d’une finale de la Coupe des champions, vous n’avez pas le droit de douter de vous. Si les garçons ne savent pas négocier ce genre de choses, ils ne méritent pas d’y aller ! » 
On ne leur demandait rien d’autre que de gagner. Et les joueurs de TOM ont gagné. A quoi bon, alors, chipoter, trouver leur succès insipide, ergoter sur leur façon de faire le pied de grue dans le poulailler brugeois ? La victoire se savoure toujours. Même lorsqu’elle a le goût des conquêtes inachevées. Le contrat est rempli et c’est bien là l’essentiel. Deux ans après sa terrible désillusion de Bari, l’OM disputera à Munich sa deuxième finale européenne - la septième de l’histoire du football français - face au Milan AC qui, lui, a signé son dixième succès consécutif en battant le PSV Eindhoven 2-0. Marseille tient donc sa revanche et ses joueurs obtiennent une nouvelle chance d’entrer dans la légende. En arrivant à Bruges, ils savent que ce ne sera pas facile. Il y a la pression, la hantise de jouer tout leur avenir sur une seule rencontre, la peur de tomber dans un guet-apens, la querelle qui vient de naître entre le président Tapi'e et l’entraîneur Goethals, et surtout la volonté destructrice du club belge. Nous n’avons pas oublié l’humiliation du mois de décembre à Marseille, fait remarquer l’entraîneur .

 

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L’impression, néanmoins, devient réalité quand on découvre des joueurs incapables d’écrabouiller complètement une pâle équipe de Bruges qui a fait de l’esbroufe verbale sans avoir les moyens de ses intentions. On se demande encore comment Alen Boksic, comment Rudi Voiler, comment Abedi Pelé, comment tous les autres Marseillais s’y sont pris pour ne pas profiter des maladresses comiques d’adversaires si empotés qu’on se demande parfois s’ils ne le faisaient pas exprès. Une seule fois Boksic, l’homme des coups de force, parvient (3e minute) à ridiculiser l’arrière défense belge. Ensuite, le match tournera à la farce avec une formation de l’OM qui prend plaisir, semble-t-il, à ruiner la kyrielle d’occasions qu’elle se crée. Au point que l’on tremblera jusqu’au bout de la voir ainsi exposée au moindre coup du sort, à la moindre anicroche. Et, pourtant, il n’y avait pas de souci à se faire avec des Beiges à la fois passifs et conciliants. 

 

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Devant ce succès étriqué, parfois insipide, on mesure encore plus la différence qui existe entre cette équipe marseillaise et celle de 1991, auréolée de l’épopée que l’on sait. À l’époque, la formation de l’OM travaillait dans le génie avec un exceptionnel trio d’attaque (Pelé, Papin, Waddle), une défense intraitable, et un milieu de terrain dynamique. Aujourd’hui, elle donne l’impression d’adopter la politique des petits pas en ayant quelques ratés à la carburation. Le rythme est haché, la progression indécise et le génie a laissé place au labeur. L’échec de Bari face à l’Étoile rouge de Belgrade et l’élimination précoce à Prague, l’année suivante, ont fait plus de dégâts qu’il n’y paraît. L’image s’est brouillée. On distingue beaucoup moins bien les contours d’une équipe au jeu épaissi, qui a souffert tout au long de l’année européenne de la concurrence avec Auxerre ou le Paris-Saint-Germain lancés, eux aussi, et à toute allure, à la conquête de l’Europe. L’OM n’attire plus tous les regards. Il n’est plus l’unique pôle d’intérêt dans le paysage footballistique de notre pays. 
pris constamment les devants en dénonçant un complot imaginaire des médias parisiens, stigmatisant parfois la relation étroite entre le PSG et Canal Plus. A Marseille on vit ce dédoublement d’intérêt comme une espèce de trahison, on tolère mal l’ingratitude envers le club locomotive qui a tiré tout le football français vers le haut. La finale de Munich permet à l’OM de retrouver sa légitimité, elle le replace à nouveau, et seul, sous les feux de l’actualité, Tapie jubile en secret, lui qui s’implique de plus en plus dans les affaires de l’équipe depuis la vente d’Adidas et la fin de son aventure ministérielle. 

 

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Cela se fait sans partage, avec empressement. Tapie omniprésent, Tapie éternel censeur des agissements des hommes de terrain, et Tapie qui n’hésite pas à critiquer ouvertement la frilosité de la tactique de Goethals. Bref, Tapie qui donne des coups de pied dans la fourmilière, qui menace, qui somme, qui hurle, qui s’en prend, indigné, au comportement de certains de ses joueurs. Ce n’est plus l’union sacrée d’avant Bari, celle qui faisait la force d’un ensemble tout entier aspiré par la dynamique de la victoire et propulsé logiquement vers la finale. Aujourd’hui, le match de Munich est abordé différemment, comme une fin en soi, un aboutissement, pas un état de grâce. Mais ni Bernard Tapie, ni Raymond Goethals n’oublient qu’ils furent les artisans du dernier échec vécu par le Milan AC sur la scène internationale. C’était il y a tout juste deux ans. Il y a comme cela des bons souvenirs auxquels on se réfère pour renouer des relations quelque peu distandues. Goethals et Tapie savent que cela peut servir de ciment. Maintenant, il leur reste l’espoir de faire un sort au passé avec une équipe certes moins brillante que son illustre devancière, mais qui ne peut pas faire plus mal. . . 
On ne se bouscule plus, comme avant, dans la loge de Bernard Tapie pour vibrer aux exploits sans cesse répétés d’un Papin, d’un Waddle, d’un Pelé. . . Les émotions ressenties cette année ne valent plus le déplacement. 

 

FC Bruges : Verlinden — Diszti, Creve, Staelens, Cossey — Borkelmans, Schaessens, Vanmaele (puis Rénier, 81e) — Dziubinski, Verheyen, Amokachi.

OM : Barthez. — Angloma, Desailly, Boli, Eydelie — Deschamps, Thomas, Ferreri (puis Sauzée 46e) , Pelé — Voller, Boksic.

 

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