Friday, April 2, 2021

C1 1978 1979 Nottinghan Forest Liverpool FULL

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 Le tirage au sort de ces seizièmes de finale avait horrifié l’Angleterre. Liverpool, qualifié d’office en raison de ses deux victoires dans l’épreuve en 1977 (3-1 devant Moenchengladbach en finale) et en 1978 (1-0 devant Bruges), était tête de série. Nottingham Forest, champion d’Angleterre 1978, ne l’était pas. Dans Zurich, où siège l’Union Européenne, le secrétaire général de Liverpool, Peter Robinson, avait guidé les premiers pas de Ken Smales, l’émissaire de Forest. «Surtout pas un club du rideau de fer, surtout pas l’Albanie» avait prié Smales avant le tirage. «Souhaitons-nous l’Islande ou la Finlande» avait ironisé Robinson.  Le nom de Nottingham était sorti de l’urne. Celui de Liverpool l’avait suivi aussitôt. On avait entendu : « oh, non ! » dans la salle. Et puis Ken Smales s’était mis à répéter mécaniquement : « Dire que je voulais éviter l’Albanie... ».   Cet affrontement direct, au premier tour, entre les deux « grands » du football anglais, l’ancien et le nouveau, a quelque chose de dramatique. Il fait courir tous les risques au champion d’Europe mais place aussi Forest devant une écrasante responsabilité : lui pardonnera-t-on, en cas de victoire sur Liverpool, de priver éventuellement l’Angleterre du saladier d’argent ?  C’est pourtant Liverpool qui est le moins à l’aise. Son équipe écrase le championnat d’Angleterre (5 matches, 5 victoires, 19 buts marqués contre 2 encaissés) mais Forest lui donne des boutons. En quinze mois et cinq confrontations, les doubles champions d’Europe n’ont marqué qu’un but à Forest et ils lui ont même abandonné la finale de la Coupe de la League (0-0 et 0-1). « C’est la souris qui 'terrorise l’éléphant » ironise un observateur. 

Forest, en vérité, est beaucoup plus dangereux qu’une souris. En trois ans et demi, il est passé de l’état de modeste club de deuxième division anglaise à celui de ténor du football britannique. Entre temps, il a connu Brian Clough surnommé « le fou génial », « l’asticot » ou « Robin des Bois ». Un cas, ce Clough, que l’on prend soit pour un sorcier, soit pour le roi des veinards. En fait, cet ancien footballeur a le jeu dans le sang et il n’a pas eu le temps d’épuiser sur le terrain toutes les joies qu’il était en mesure de s’offrir. 

 

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Au cours de ses deux premières saisons professionnelles à Middlesborough, il avait marqué 78 buts, dont son premier hattrick contre... Nottingham Forest. En 1958, à vingt-trois ans, il avait été choisi pour faire la tournée de l’équipe d’Angleterre en Yougoslavie et en U.R.S.S., trois semaines avant la Coupe du Monde, mais le sélectionneur Walter Winterbottom ne l’avait pas retenu dans les vingt-deux. Pour se venger peut-être, il avait marqué les cinq buts de son équipe, à Dublin, le 23 septembre 1959, dans un match Irish League-Football League. Il était alors en balance avec Jimmy Greaves et l’on disait qu’il possédait les mêmes qualités de renard et de frappeur instantané que le fameux canonnier. C’est à cette époque-là que Clough marqua 43 buts en une seule saison et qu’il fut sélectionné deux fois contre le Pays de Galles et la Suède. Malheureusement, en 1963 et à l’âge de 27 ans, après avoir inscrit 252 buts en 272 matches (seul le légendaire Dixie Dean a réalisé une meilleure moyenne), il devait abandonner sa carrière professionnelle à cause d’une blessure au genou. 

 

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Cet homme habité par la passion ne se lamenta pas longtemps. À 29 ans, il devenait le plus jeune manager d’Angleterre en  prenant l’équipe de Hartlepool en main. Déjà, son adjoint s’appelait Peter Taylor, le même qui le côtoie aujourd’hui. Ensuite, l’aventure l’emmenait à Derby où, en cinq ans, il faisait de son équipe un champion d’Angleterre, un demi-finaliste de la Coupe d’Europe et un réservoir d’internationaux. 
Après une dispute avec les dirigeants de Derby et deux intermèdes à Brighton et Leeds (44 jours et 40 millions d’anciens francs d’indemnité), Brian Clough atterrit à Nottingham Forest. Les coups et l’exil l’ont mûri. Il rengaine ses phrases tranchantes comme un rasoir. Et il se met au travail, avec Taylor. On est en janvier 1975. Deux ans et demi plus tard, Forest est en Division I. En septembre 1978, il affronte Liverpool pour le compte de la Coupe d’Europe. 

 

Premier Tour Aller

13 septembre 1978

City Ground Nottingham

 

Si Liverpool est inquiet, c’est qu’il a ses raisons. Clough a bâti, au fil des mois, un bloc extraordinaire de cohésion qu’il a valorisé encore au moyen de transferts ano¬ dins ou audacieux. Frank Clark, par exemple, laissé libre par Newcastle après treize saisons, n’a rien coûté. Archie Gemmill, l’ex-dynamo de Derby, international écos¬ sais en titre, a été rejeté par son manager Docherty (« les dribbleurs dans son genre ne servent à rien ») et il a retrouvé d’emblée sa forme d’antan à Forest. Kenny Burns, surnommé « la bosseleuse » ou encore « l’ab.rasif », avait une réputation sinistre : pour 150 000 livres de transfert (130 millions AF), Clough en fait, sinon un saint, du moins le footballeur de l’année 1978. L’investissement le plus important est fait sur Peter Shilton, le gardien de Stoke City : 250 000 livres (220 millions AF), ce qui chagrine les pessimistes et ce à quoi Clough répond : « Ma grand’mère me disait toujours : Si tu veux garder ta maison, achète un bon chien. » 
Dans le même temps, Clough travaille passionnément avec Taylor et Gordon sur les jeunes. Viv Anderson, né à Nottingham et apprenti en 1972, est devenu le premier joueur de race noire à figurer dans l’équipe d’Angleterre. Il y en a quelques autres, dont un certain Garry Birtles, âgé de 21 ans et payé 2 000 livres à Long Eaton. 

 

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Brian Clough n’est pas très content de Birtles. Il le trouve doué mais pas assez accrocheur. Adroit mais pas assez culotté. « C’est bien beau la technique, lui dit-il, mais c’est en mouvement qu’elle est efficace ». Clough vient de se séparer de Peter Withe, dont la barbe devenait un peu trop arrogante : 250 000 livres sont rentrées dans la caisse. Il hésite. Un transfert ou Birtles ? Le manager appelle le jeunot dans son bureau : « Nous avons fait le tour du problème tous les deux, depuis deux ans. Tu n’as encore rien réussi de probant mais je dois te donner ta chance. Mercredi, tu joueras contre Liverpool. » 
L’attaque de Forest, à ce moment-là, est pratiquement muette : en cinq matches, elle a marqué trois buts alors que Liverpool en a inscrit dix-neuf. Bob Paisley, le manager des champions d’Europe, reste cepen dant très prudent. « La Coupe d’Europe n’est pas une compétition ordinaire, fait-il remarquer. Elle fait appel à une motivation profonde que l’on découvre d’instinct ou que l’on met plusieurs saisons à assimiler. Avec Forest, allez donc savoir... Cela dit, je suis persuadé que Clough va inventer quelque chose pour nous empoisonner l’existence. » 
L’invention, c’est de noyauter le milieu de terrain de Liverpool en marquant au fer rouge Kennedy et Souness. Surtout Souness, devenu en quelques mois l’inspirateur et le régulateur de son équipe, et le fournisseur breveté de son ami Dalglish. Pour contrer cet oiseau-là, rien de meilleur que d’autres Écossais : Burns en stoppeur, McGovern sur le côté droit, Gemmill au milieu. 

 

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Liverpool a sa tradition et sa fierté. Sur le City Ground de Nottingham Forest, le 13 septembre 1978, il attaque avec toute son armada et toute son ardeur. Mais les « outlaws » (les hors-la-loi) de Clough-Robin des Bois ont placé la vitesse du jeu sur la surmultipliée. En percussion, en déviation, sur terre et dans les airs, ils soufflent en tempête, sans temps mort, sans respect. Liverpool commet l’erreur de relever le i défi : tant mieux pour le spectacle, mais tant pis pour les champions. Tout le monde ne peut pas être un virtuose du billard électrique. 
Face au tandem central Phil Thompson- Emlyn Hughes, Garry Birtles zèbre la surface de réparation adverse de ses courses éperdues. Il coupe toutes les trajectoires, évite les obstacles, reprend les ballons de la tête. Phil Thompson, l’œil méchant, a sorti les pectoraux pour calmer cet agité du bocal, et c’est son partenaire Case qui a essuyé la poussière. A la 27e minute, sur un centre de Woodcock, Birtles a jailli, et le gardien de l’équipe d’Angleterre, Ray Clémence, gît dans le gazon. 

 

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«Qui est ce Birtles ?» grogne Paisley sur son banc. «Un p’tit gars qui avait joué un match de réserve et un autre en équipé première avant celui-là» répond son assistant. 
Liverpool n’est pas content. La B.B.C. va retransmettre dans tout le pays les images de cette humiliation. Intolérable ! Les champions d’Europe commettent alors leur deuxième erreur : ils attaquent pour refaire leur retard, et sont bien près d’y par
venir en deux ou trois occasions. Mais, à la 89e minute, un contre terrible jaillit de la garde de Forest. Garry Birtles, encore lui, fait un admirable débordement sur la gauche et centre sur Woodcock. Celui-ci rabat de la tête le ballon sur le pied de l’arrière Colin Barrett, lequel s’offre un tir à clouer Clémence sur sa croix. 2-0 pour Forest, et les gens de Liverpool furieux après eux- mêmes : « Nous nous sommes fait piéger, souligne Bob Paisley. Nous avons cru qu’il s’agissait d’un match de Coupe d’Angleterre. Contre une équipe continentale, nous aurions fermé le jeu à 1-0, et notre qualification n’aurait posé aucun problème au retour. » Emlyn Hughes, le « cheval fou » (Crazy Horse), veut encore y croire : « 3-0, c’est possible à Anfield Road. » 
Clough s’est approché de Birtles : « Couche-toi de bonne heure, mon gars, si tu veux que la fête continue. Rappelle-toi : c’est ta saison ou ta dernière avec nous. » 
Dithyrambique, un journaliste londonien évoque, le lendemain, le « buteur aux pattes de velours » qui a illuminé Forest. 

 

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Resumés
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