Tuesday, April 13, 2021

C1 1976 1977 Monchengladbach Bruges

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 Quart de Finale Aller
2 mars 1977
Rheinstadion Düsseldorf

 

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1.7 Go
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Quand le tirage au sort leur a attribué Bruges en quart de finale, les joueurs de Moenchengladbach ont poussé un soupir de soulagement. Ils craignaient tellement, les pauvres, être opposés au Bayern de Munich dans un duel fratricide. Bruges, Zurich, Dresde, c’étaient en principe les tartines beurrées pour bons écoliers. On ne craignait pas grand-chose avec eux. Passe encore pour Zurich et Dresde lesquels démontreront en effet un peu plus tard qu’ils ne sont pas du bois dont on fait les insubmersibles, mais Bruges, pour les connaisseurs, est entré depuis deux ans dans le concert des Grands. Champion de Belgique 1976, il domine la compétition 1977 comme Merckx les récents Tours de France, et a déjà relégué Anderlecht à cinq points. 

 

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Ernst Happel mène son équipe à la baguette en disant: «Je ne veux pas de généraux dans mon équipe, seulement des soldats. » C’est ainsi qu’il a laissé durant plusieurs semaines sur la touche deux de ses internationaux, le Danois Le Fèvre et le Belge Van Der Eycken. Happel est également un forcené de l’offensive. Un match nul le met en rage. Et quand son équipe mène 3-0, il la pousse encore à attaquer : « Il faut tenter de marquer un quatrième but, puis un cinquième si cela est possible, dit-il à ses joueurs. Les spectateurs paient pour cela. » 
Bruges, qui a déjà éliminé le Real Madrid (0-0, 2-0) se rend donc sans complexes à Dusseldorf pour affronter Moenchengladbach. Et il attaque tant et si bien qu’il mène 2-0 à la 38e minute. Le grand homme des Brugeois dans cette affaire s’appelle Julien Cools, que l’on surnommait « le marathonien» quand il jouait à 60 Beringen, dans le Limbourg. Inépuisable, toujours en mouvement, Cools est partout, éclipsant totalement Rainer Bonhof dont on connaît pourtant le rayonnement et la personnalité. Diable d’homme à trois poumons, Cools marque donc le premier but (23e minute) et participe allègrement à la construction du second (38e). Si Kulik ne réussissait pas à réduire le score avant la mi-temps (43e), c’en serait fait de Mœnchengladbach. 

 

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L’équipe allemande n’a plus qu’à faire souffler la tempête, comme elle le fait si souvent. Mais ses moyens du moment ne sont pas à la hauteur de ses intentions. Jupp Heynckes, le terrible gaucher, n’est pas encore remis de son opération au genou. Del’Haye et Kulik ne sont pas en réussite. Il ne reste que le petit Danois Simonsen pour mener les plus rudes assauts, ce qu’il fait avec une énergie et une vaillance incroyables. A la 62e minute, c’est lui qui exploite victorieusement une balle relâchée par le gardien Jensen et qui ramène le score à 2-2. 
Deux faits vont influencer le déroulement du match-retour : le score d’abord, qui place Bruges dans une situation idéale de qualification puisqu’un match nul 0-0 ou 1-1 lui serait profitable ; l’avertissement donné par l’arbitre français M. Konrath à Krieger ensuite, qui suspend automatiquement le libero brugeois. 

 

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Inconsciemment, et malgré les conseils de son entraîneur Happel, l’équipe de Bruges va « refuser de jouer » au retour, cherchant à préserver ce que son panache lui a offert au match-aller. La belle dentelle de Bruges, que les puristes appellent aussi la guipure des Flandres, s’effiloche et laisse le champ libre à Moenchengladbach. Berti Vogts, en grand capitaine, mène le jeu ainsi que le ferait un Johan Cruyff. Il est partout, impressionnant d’efficacité, émouvant de courage. Son équipe domine, se crée des occasions, mais ne marque point. Les Brugeois, ancrés à leur rocher, laissent filer le temps « cette image mobile de l’immobile éternité». 

 

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83 minutes ont passé. Depuis six minutes, un grand garçon blond nommé Wilfried Hannes est entré à la place de Kulik. Dix-neuf ans, 1,88 m, et la particularité de ne voir que d’un œil depuis, qu’enfant, on l’a opéré d’une tumeur. « Cela ne me gêne pas, dit-il. J’ai appris à compenser par l’instinct du geste. » A la 84e minute, Heynckes fait une remise en touche sur Stielike qui revient vers son camp et qui, se retournant brusquement, adresse une longue balle aérienne à l’entrée de la surface de réparation brugeoise. Hannes, l’Allemand et Leekens, le libero belge remplaçant Krieger, sautent ensemble. Le ballon rebondit sur l’arrière du crâne de Hannes et roule doucement vers la cage. Le gardien Jensen pourrait s’en saisir aisément. Mais il n’est pas là. Il avait choisir de sortir au poing, et il a manqué le rendez-vous. 

 Happel est furieux: «Je croyais l’époque des cadeaux passée. Je m’étais trompé. » Les Allemands, eux, n’osent pas trop pavoiser. « Certes, notre but est tordu, mais nous aurions pu en marquer deux ou trois autres de belle facture. C’est le jeu ! » Wilfried Hannes entre ainsi dans la carrière avec le baiser et le compliment d’Edith, épousée trois semaines plus tôt : « Wilfried, tu as été merveilleux.» Quelques heures plus tard, les deux tourtereaux regagnent leur logis dans une vieille Taunus brinquebalante. « Pas question de la changer, espliquent-ils. La prime de 10 000 marks (deux millions A. F.), c’est pour nos meubles.» Les jeunes Hannes savent mieux investir leurs économies que les Brugeois. 

 

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