28 Avril 2012
Stade de France Saint-Denis
"Tous les joueurs vous le diront, même ceux dont la carrière a été pavée de succès : leur meilleur souvenir de joueur, c'est la Coupe Gambardella " raconte Guy Mengual, l'entraîneur de Nice, qui affronte Saint-Etienne lors de cette édition 2012 samedi à 17 heures. Et pour cause, c'est le dernier grand défi avant le passage à l'âge adulte et au monde professionnel. La plus importante compétition de jeunes de France, âgés de 19 ans, qui a lieu en levée de rideau de la finale de Coupe de France fait figure de vitrine de la formation à la française. Née en 1953, elle est devenue une institution copiée à l'étranger, à l'image de la "Next Gen", sorte de Ligue des champions des moins de 19 ans créée par la FIFA.
Guy Mengual, entraîneur de Nice |
Pour les joueurs c'est l'occasion d'apprendre, et surtout de se montrer, a fortiori depuis que la finale est diffusée sur France 4 et que les clubs recrutent de plus en plus tôt. Ils sont nombreux au départ mais tous n'arriveront pas au port, loin de là : au XXIe siècle, à peine la moitié des joueurs présents en finale sont par la suite devenus professionnels.
Et pour les clubs, il s'agit d'afficher les qualités de son centre de formation et donc de son équipe. Car si le but de chacun des clubs est de former des individualités prêtes à passer pro, le temps d'une compétition, c'est l'occasion de former les joueurs autour de valeurs exemplaires. Et donc de montrer qu'on a les épaules, car ce qui fera la différence entre un joueur qui fait carrière et un autre qui ne perce pas selon Guy Mengual, "c'est la solidité du mental et l'habilité à entrer dans le moule pro. Ceux qui ont une mentalité difficile, ils peuvent avoir un talent considérable à 19 ans, peu feront une carrière." Et au Stade de France, devant des milliers de spectateurs qui seront arrivés un peu tôt, le mental sera mis à rude épreuve. Comme l'affirme Abdel Bouhazam, entraîneur de Saint-Etienne, le temps d'un match, "on effleure le haut niveau. Avec la Gambardella, on apprend l'esprit de compétition, avec des matches couperets".
Abdel Bouhazam, entraîneur de Saint-Etienne |
Cette coupe illustre surtout les valeurs particulières aux années de formation. Solidarité, esprit club, plaisir de jouer. Une bulle où le jeu footballistique est encore roi. Les formateurs ont conscience de ne pas bâtir que des carrières professionnelles alors ils s'attachent à agir également en éducateur, pour "former des bonnes personnes au delà des joueurs" assume Bouhazam. "Un centre de formation, c'est un projet socio-éducatif" continue-t-il. "Et la Gambardella est une vraie aventure qui forme des jeunes hommes. On évoque souvent le narcissisme et l'égocentrisme du football professionnel, mais chez les jeunes, c'est le collectif, le don de soi et l'humilité qui sont mis en avant. À la fin, le plus important, c'est le plaisir, tant qu'ils sont encore jeunes et insouciants".
Ces valeurs si durement défendues ont une vertu pour les centres : créer un esprit de club afin de conserver les joueurs formés. Ainsi trouve-t-on plusieurs actuels joueurs sochaliens issus de la génération victorieuse en 2007 (Nogueira, Butin, Privat et Martin en capitaine), Rennes en 2008 (M'Vila, Pajot, Brahimi, Théophile-Catherine, Souprayen) et Montpellier en 2009 (Belhanda, Cabella, Stambouli, El Kaoutari).
Alors, peut-être, à l'image du Montpellier 2009 qui a donné certains des meilleurs joueurs de l'équipe actuelle, un Nice ou Saint-Etienne 2012 pourrait former l'ossature d'un futur champion de France de Ligue 1.
Merci Juaninho
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