Depuis que l'hegemonie Lyonnaise a pris fin,la Ligue 1 ne sait plus à quel saint se vouer. Elle s'est offerte à Bordeaux en 2009, à Marseille en 2010, à Lille en 2011, comme si elle éprouvait l'envie de papillonner après une longue période de fidélité. Aucun club ne lui a véritablement mis le grappin dessus et la voilà qui enchaîne les idylles d'une saison. Elle se nourrit de sautes d'humeur, de changements de cap et d'incertitudes multiples. En cela, elle est devenue le Championnat européen le plus ouvert et le plus équilibré, avec la Bundesliga. Une frivolité qui embellit encore, a posteriori, le septennat lyonnais, le genre de série que l'on ne reverra sans doute pas de sitôt. Dans le football français, il est actuellement plus facile de parvenir au pouvoir que de s'y maintenir. Ce phénomène n'a cependant rien d'inédit. Le palmarès du Championnat fait apparaître que les périodes d'intense domination sont généralement suivies par des périodes de grande instabilité. Un patron ne succède pas à un autre comme ça, de but en blanc. Derrière les quatre succès de Marseille, entre 1989 et 1992, le titre a changé de destination tous les ans jusqu'en 2002. De Paris à Nantes, en passant par Auxerre, Monaco, Lens et Bordeaux, il a voyagé dans le pays avant de se poser à Lyon. Sept clubs différents couronnés en neuf saisons, il était difficile de faire mieux en matière de renouvellement.
De la même façon, la suprématie des Verts dans les seventies n'avait pas trouvé d'écho. Entre 1977 et 1984, le titre changea de main tous les ans. Depuis l'après-guerre, chaque décennie a été marquée par la forte emprise d'un ou de deux clubs. Il y eut Reims dans les années 50 (quatre titres), Saint-Etienne dans les années 60 (cinq titres), Saint-Etienne encore et Nantes dans les années 70 (trois titres chacun), Bordeaux dans les années 80 (trois titres) et, donc, Marseille au tournant des années 90, puis Lyon dans les années 2000. Qui sera le chef de file de la décennie actuelle? Y en aura-t-il seulement un ? Bien malin qui pourrait le dire-Sur la ligne de départ de l'édition 2011-12, il n'y a pas un favori qui se dégage, mais un «BigFour» à la française. Sauf énorme surprise, le titre ne devrait pas échapper au quatuor majeur de la saison dernière, formé de Lille, Marseille, Lyon et Paris. Reste à savoir si l'un de ces candidats a l'étoffe pour souscrire un bail à long terme. Certains promettent déjà l'avènement du PSG pour les dix ans à venir, sous prétexte que les investisseurs qataris ont donné très vite des gages de leur aisance financière. Or, si l'argent permet de gagnerdutemps,il nesuffit pas à brûler toutes les étapes. Le recrutement parisien est séduisant sur le papier, encore faut-il qu'il se traduise sur le terrain. Les grandes équipes, les vraies, sont celles qui s'inscrivent dans la durée. Pour l'heure, on n'est pas au début du commencement d'un règne.
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