Le
club de toutes les références dès que l'on évoque le football italien.
Le club aussi de toutes les stars, d'Ernesto Borel à Zinedine Zidane en
passant par Michel Platini. La Juven-tus Turin, ce n'est pas seulement
l'équipe de la capitale du Piémont, l'équipe la plus titrée d'Italie;
c'est aussi, et surtout, une certaine approche, une philosophie du
football. Le club évolue certes dans la même catégorie que ses
compatriotes de Tinter Milan, du Milan AC, de Parme ou encore de la
Lazio Roma. Mais, à Turin, ville de plus de 1,5 million d'habitants, le
jeu de ballon rond est une affaire sérieuse que l'on appréhende avec
modestie, tout en se donnant les moyens financiers et humains de
réussir. De parvenir au sommet et d'y rester. Évidemment, la Juventus
Turin n'a rien à voir avec une association à but non lucratif, mais,
depuis toujours, on a su y pratiquer le « football des capitalistes »
avec discrétion et élégance. Le mot d'ordre en vigueur à la Juve est «
pas de tempête, pas de mouvement irraisonné ». Comme si l'on entretenait
là une tradition de gestionnaire de petite entreprise qui ne veut pas
connaître la crise. Pourtant, voilà un club qui a abordé l'an 2000 avec
un budget de 580 millions de francs (le budget le plus important du
Calcio, le championnat italien), devant le Milan AC (533 millions de
francs), la Lazio Roma (500 millions) et l'inter (486 millions). On est
bien loin des premiers échanges de ballon entre une quinzaine de gamins
qui se réunissaient à la fin de XIXe siècle autour d'un banc, à l'angle
du Corso RéUmberto et du Corso Vittorio-Emmanuele.
Une
quinzaine de lycéens du Ginnasio Massimo-d'Azeglio que retrouvaient,
chaque jour, deux « vieux » de vingt ans, Eugenio et Enrico Canfari,
ajusteurs de bicyclettes. Ensemble, le 1ef novembre 1 897, ils fondent
un club qui, deux ans plus tard, va devenir le Football Club Juventus.
Et la légende dit même que le banc de la mémoire, témoin des tirs et
frappes de ces jeunes pionniers, est conservé et exposé, telle une
relique sacrée, sur la piazza Crimea. Comme pour ne jamais oublier que
le football est, d'abord et avant tout, un jeu d'enfants -même quand
ceux-ci sont adultes et que, parfois, des sommes vertigineuses peuvent
décider de la trajectoire d'une boule de cuir. La légende raconte aussi
que les joueurs de la Juventus (dont le nom signifie « jeunesse » en
latin), vêtus de maillots rosés, ont gagné leur premier match en
explosant (15-0!( leur adversaire, le Trino Vercellese. Mais le club ne
dispute son premier match de championnat que trois ans plus tard, et
s'incline (0-1) devant le FC Torinese. La Juve aligne, ce jour-là,
Ernesto Borel, un joueur de onze ans! C'est aussi à cette époque, en
1903, qu'un Anglais vivant à Turin et fou de foot, John Savage, passe
une commande à des amis restés à Nottingham : ceux-ci lui envoient un
jeu de maillots rayés blanc et noir, les couleurs de Nottingham County.
La légende bianconera est en marche. Une légende en quatre grands
chapitres, qui fait de la Juventus Turin, surnommée affectueusement la
Vecchia signora, la « vieille dame », un immanquable du football mondial
: d'abord, les temps héroïques; ensuite, les cinq scudetti (titres de
champion d'Italie) des années 1930 ; les années Trappatoni et, pour
finir, l'équipe des années 1990. Avec toujours le même credo, résumé par
le capitaine de l'équipe de France, Didier Deschamps, joueur de la Juve
de 1994 à 1999 : « Gagner, toujours gagner. Pour durer. »
Si
le club a gagné son premier titre national en 1905, il lui faut ensuite
attendre plus de vingt ans pour conquérir un nouveau trophée italien
(1926). Entre-temps, un événement majeur est survenu : en 1923, la
famille Agnelli, la plus puissante de Turin et qui dirige la firme
automobile Fiat, prend le contrôle du club. Alors, des joueurs de renom
rejoignent la Juve : les Argentins Raimundo Orsi et Luisito Monti, les
Italiens Giampiero Combi, Luigi Bertolini, Giovanni Ferrari ou encore
Felice Borel enfilent le maillot blanc et noir - qui leur vaut le surnom
de zebri, les zèbres -, parce qu'ils ont l'assurance de percevoir un
salaire régulier avec, en prime, une voiture Fiat ! C'est aussi durant
cette période, les années 1930, que le club du Piémont domine le
football d'Italie avec une série de cinq titres consécutifs de 1931 à
1935. Rien ne résiste à la Juve : ni l'autre club de la ville, l'AS
Torino, ni les poids lourds du championnat, le Milan AC ou l'Inter. Le
club rentre dans le rang, resurgit dans les années 1950 avec un buteur
d'exception, Giampiero Boniperti (qui occupera le poste de directeur
général du club de 1972 à 1994), brille entre 1958 et 1961 avec sa
première grande star étrangère, le Gallois John Charles, acheté à Leeds
pour une somme qui est le record mondial de l'époque, et avec le
fougueux mais brillant Argentin Omar Sivori. A l'ouverture du troisième
chapitre, un nom, Giovanni Trappatoni . Ancien joueur du Milan AC, il
arrive comme entraîneur dans le Piémont en 1977, avec un grand principe :
une équipe de football, c'est une défense de fer et une attaque
inventive, pétillante, réaliste. En dix ans de présence au club,
Trappatoni peut se vanter de six titres nationaux.
Autres
motifs de satisfaction pour l'entraîneur bianconero : en 1978, le
sélectionneur Enzo Bearzot aligne pratiquement l'équipe de la Juve dans
le Mundial argentin ; en 1982, il y a encore sept joueurs de Turin dans
la Squadra Azzurra championne du monde. Et puis cet entraîneur magique a
bénéficié, de 1982 à 1987, des services de Michel Platini, surnommé «
le roi Michel ». Avec le maillot blanc et noir, le Français a été sacré à
trois reprises meilleur buteur du Championnat d'Italie et récompensé
par trois Ballons d'or (1983, 1984 et 1985) le désignant meilleur joueur
d'Europe. C'est à cette époque que le club connaît un drame terrible :
le 29 mai 1985, c'est la tragédie du Heysel. Des supporters de la Juve
morts, d'autres grièvement blessés. C'est aussi la première victoire de
Turin en Coupe d'Europe des clubs champions, ce qui fait des bianconeri
la première équipe à avoir remporté au moins une fois les trois coupes
européennes. Et puis, cette légende en marche pour un quatrième chapitre
en cours d'écriture : une équipe qui, dans les années 1990, sonne
français avec Didier Deschamps (le joueur le plus titré du football
bleu, blanc, rouge) et Zinedine Zidane. En Italie, même si parfois on
s'agace de sa domination au fil du temps, on aime plaisanter cette
Vecchia Signera, centenaire délicieusement alerte qui a écrit la plus
belle légende du siècle, version football italien...
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