Thursday, May 6, 2021

Copa Libertadores 1983 Grêmio Peñarol

Final Second Leg
28 July 1983
Olímpico Monumental Porto Alegre

Attendance: 73.093
Referee: Edison Pérez


On pourrait penser, a priori, qu'un titre de champion fait monter la cote d'un club et lui ôte probivisoirement tout au moins tout souci. Le Gremio de Porto Alegre — troisième club brésilien, après Santos et Flamengo, avoir décroché le titre continental s'aperçoit, après son succès qu'il lui faut remettre son ouvrage sur le métier. Avec modestie. Car tout est à refaire pour le club « gaucho ». Au retour , toute la ville attendait ses « Tricolores » et la fête fut à la mesure de l'enthousiasme qu'avait suscité ce titre suprême. Mais alors que de nombreux clubs se seraient lancés dans une course effrénée au recrutement, le Gremio vit au contraire ses effectifs fondre au chaud soleil de l'été brésilien. Ce fut tout d'abord l'entraîneur Valdir Espinosa, qui, en désaccord avec les dirigeants du club, fut remplacé par Carlos Froner. Mais ils furent aussi le gardien Mazaropi, le défenseur Paulo Roberto et les attaquants Paulo César Lima (oui, celui de Marseille, etc.) et Mario Sergio (parti à l'Inter, le rival local) qui s'en allèrent chercher fortune sous d'autres cieux ! 

 Cela faisait beaucoup pour un club qui venait d'être champion du monde, d'autant que chaque saison se vit, au Brésil, sur un rythme d'enfer. De janvier à mai, se dispute la Copa Brasil Taça de Ouro, le championnat, avec ses différentes phases éliminatoires qui font que l'on joue quatre fois par semaine dans des stades souvent presque vides. Le football brésilien, victime d'un niveau trop inégal des clubs, doit s'orienter vers une solution « à l'européenne ». A savoir, une division 1 avec vingt-six équipes et une division 2. avec deux groupes de vingt-quatre équipes, des montées et des descentes. Pour raviver l'intérêt et ramener les spectateurs. Dans l'équipe du Gremio version 1984, Carlos Froner, dont les dirigeants attendent qu'il permette au club de confirmer sa supériorité , dispose de trois « piliers » pour soutenir l'édifice. Le plus ancien, le plus fidèle, c'est José Tarciso de Souza. l'ailier gauche, que les lecteurs de l'hebdomadaire « Placar » considèrent comme le seul joueur actuel digne de figurer dans l'histoire du Gremio. Né le 15 septembre 1951 près de Belo Horizonte. Tarcisço devint professionnel très jeune sous les couleurs de America. Responsable de la défaite de l'Inter Porto Alegre. puis du Gremio, il se vit proposer un contrat par les dirigeants de ce dernier club en 1973. Venu au Gremio pour un bref passage, Tarciso y est toujours ! Il faut dire qu'il mène, à Porto Alegre, une vie tranquille et luxueuse entouré de Rosangela, son épouse, et de ses trois enfants. Dans un pays où les joueurs signent parfois des contrats de... trois mois, le cas Tarciso est exceptionnel. Il existe une coutume, au Brésil, qui veut que tout joueur ayant opéré dix ans dans la même équipe soit libre de signer où il le désire : c'est le transfert libre.

A la fin de sa dixième saison au sein du Gremio. les dirigeants ont demandé à Tarciso de rester une saison supplémentaire. Bel hommage à un joueur qui est devenu une légende! Mais, à la fin de la saison , Tarciso compte bien monnayer ses talents et se tourner — pourquoi pas? — vers l'étranger. Son rêve serait de voir... Nice ! « J'ai lu un livre sur le plus grand vol du siècle et l'on y parle beaucoup de la Côte d'Azur. » La vie a de ces bizarreries : tandis que Spaggiari s'exile au Brésil. Tarciso aimerait venir à Nice ! Deuxième pilier de la « maison » Gremio, le libero et capitaine de l'équipe. Hugo Eduardo de Léon Rodriguez est né il va vingt-six ans, en Uruguay, à Rivera. Il faut dire que Hugo habitait alors de l'autre côté de la route, à Santarra do Livramento. au... Brésil ! Pourtant. De Léon signe d'abord au Nacional de Montevideo et connaît, sous les couleurs de ce club, la notoriété : champion d'Uruguay, puis champion d'Amérique du Sud. 

Ce remarquable technicien, présent sur les ballons chauds, n'a pas son pareil pour relancer la machine grémiste. Sous l'impulsion du « lion » De Léon, le Gremio, après une série de succès remarquables, s'est qualifié sans problème pour la finale de La Copa Libertadores 1983, où il affrontait le Penarol de Montevideo, le rival du Nacional. De Léon conseillait à ses équipiers d'attaquer sur le terrain même de Penarol. Son audace s'avérait payante, puisque le nul obtenu en Uruguay, suivi d'une victoire à Porto Alegre, permettait au Gremio de remporter la coupe. Devenu capitaine de l'équipe l'an dernier, De Léon impressionne, par son sérieux, tant les supporters que les dirigeants. Ces derniers lui ont d'ailleurs proposé de se faire naturaliser, mais Hugo a préféré rester uruguayen pour être totalement libre au moment du renouvellement de son contrat, au mois de décembre prochain. Lui aussi lorgne vers l'Europe, où il se verrait bien poursuivre sa carrière. « Au Brésil, la saison est par trop inégale, dit-il. Il n'y a guère qu'une vingtaine de matches qui se jouent sur un vrai rythme de compétition. Il y a trop d'équipes qui n'ont pas le niveau de l'élite et notre football s'en ressent ». Alors, De Léon traverserait volontiers l'Atlantique. De sa voix feutrée, il m'interroge sur Bordeaux, me demande des nouvelles de Curbello, de Nancy, et expose son désir de connaître autre chose. Car si De Léon mène une vie tranquille et semble parfaitement bien dans sa peau, à l'intérieur, on le sent rugir, surtout sur la pelouse. Comme un vrai lion. 

 Enfin, le dernier élément du trio de base, c'est l'artiste, la star de l'équipe. L'histoire de Renato Portaluppi — plus connu sous le nom de Bento Gonçalves, au nord de Porto Alegre, Renato a douze frères et sœurs. Ses parents sont si pauvres que tout ce petit monde loge dans une pauvre masure de bois. Le père, alcoolique, bat sa femme. La misère est totale et chacun doit travailler. Renato est aide-boulanger. Ses loisirs, il les passe à taper dans un ballon, lors de matcnes acharnés qui ne s'arrêtent jamais, jusqu'au jour où... Fin du premier acte. On attend le deuxième. Renato arrive au Gremio. Sûr de lui. Tout l'amour que sa mère a donné à ses enfants, lui, si doué, veut le lui rendre au centuple. Doué d'une force physique naturelle, avec ses 81 kilos pour 1 m 83, il a appris la technique. Il doit, il va réussir. Le deuxième acte peut commencer. Très vite titulaire avec le numéro 7, il devient la terreur des défenseurs brésiliens. On le compare à un géant du passé : Garrincha. Pourtant, tout les oppose. Autant, « Mané » était petit et n'usait que de son habileté pour passer les défenseurs, autant Renato n'hésite jamais à utiliser sa masse musculaire, même s'il est un remarquable manieur de balle. Finalement, le seul point commun entre les deux hommes, c'est d'avoir inventé un nouveau dribble. Garrincha avait créé le « Joao », Renato a imposé le « Chimarrita », tout aussi redoutable. Il ressemble à un pas de danse (d'où son nom, issu du folklore gaucho) avec une conduite de balle du pied droit, un passement de jambe et une légère frappe du gauche. En général, l'adversaire encaisse un petit pont qui le laisse sur place. En outre, Renato possède un tir lourd et puissant qui fait bien souvent mouche. Bon buteur, bon technicien, bon physiquement, Renato a désormais tous les atouts pour devenir une grande vedette. Fin de l'acte deux et début du trois.
Renato a déclaré tout au long de la saison dernière : « Je mourrai riche ! ». Depuis Tokyo, cette prévision commence à se réaliser. Il gagne désormais près de 60 000 francs, ce qui lui permet de faire profiter toute sa famille, dont une partie habite d'ailleurs à Ipanema. Renato rêve aussi d'une Ferrari rouge. Cet autre rêve pourrait bien se réaliser lorsque les recruteurs italiens débarqueront à Porto Alegre avec des carnets de chèques bien remplis. Si Renato s'y attend et s'y prépare, sa mère ne veut pas en entendre parler. Mais pourra-t-elle retenir son fils contre le gré de celui-ci ? Renato veut montrer qu'il appartient à l'élite mondiale. L'acte trois se termine. Le quatre n'a pas encore commencé. Auprès de ces trois monuments, Carlos Froner peut aligner une équipe qui ne manque pas d'allure. Dans les buts, Joâo Marcos, venu de Palmeiras, a été plusieurs fois international. Sa sûreté dans le jeu aérien rassure ses défenseurs. Autour de lui, on trouve les jeunes Raul (19 ans) et Paulo César Magalhàes (21 ans), deux arrières latéraux qui jouent le plus souvent à l'inspiration. En revanche, la charnière centrale est garante de sécurité, Hugo De Léon s'entendant à merveille avec Jorge Baidek, un solide gaillard, d'origine polonaise.
Au milieu du terrain, Froner dispose de garçons talentueux, mais semble incapable de leur donner des directives appropriées. China, qui a remplacé Batista parti en Italie, Luis Carlos, son remplaçant, Osvaldo et Bonamigo semblent jouer un football d'une autre époque. Heureusement qu'en attaque, il y a Renato. Au centre, on trouve Caio, un joueur très mobile, mais que Guilherme (22 ans) devrait bientôt supplanter, tandis qu'à gauche, le fidèle Tarciso aligne les rencontres et les exploits. Le Gremio s'attend à de rudes combats. C'est elle, l'équipe à battre, surtout lors des phases éliminatoires du championnat. Le sort du Gremio dépend beaucoup des chevilles de Renato. En attendant les derniers tours de la compétition, le Gremio oublie ses soucis en organisant son propre carnaval. On est Brésilien ou on ne l'est pas !


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