Rarement un joueur a été autant en harmonie avec la ville où il évoluait. Giancarlo Antognoni, surnommé « l'archange aux pieds de velours », a illuminé le jeu de la Fiorentina dans les années 1970-1980. Un expert du football mondial, Jacques Thibert, a même affirmé un jour : « Si Antognoni avait vécu au XVIe siècle, nul doute qu'il aurait été le modèle de Michel-Ange. » « L'archange » ne pouvait distiller un tel art du jeu, une telle aisance dans l'espace et sur le sol qu'à Florence, ville de la Renaissance aux riches musées, tels ceux des Offices, du Bargello, du palais Pitti ou de la galerie de l'Académie. Capitale de la Toscane avec ses 450 000 habitants, arrosée par l'Arno, fleuve de magie et de légendes, cette cité active devenue grand centre touristique ne peut accepter n'importe quel football. Là, comme nulle part ailleurs, le jeu du ballon rond doit correspondre à un certain art de vivre. Ce que comprend bien Luigi Ridolfi, aristocrate local issu d'une grande famille toscane et amoureux du football, qu'il a découvert lors de ses voyages sur le continent et en Grande-Bretagne. De retour au pays à trente et un ans, il convainc les deux clubs locaux, Palestra Ginnastica Libertas et Club Sportivo Firenze, de fusionner. Le 26 septembre 1926 naît donc l'AC Fiorentina Firenze - fiorentina, mot à double sens signifiant à la fois « florentine » et « en fleur ».
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C'est aussi la Fiorentina qui lance ce qui va devenir une évidence : l'apport des joueurs sud-américains une tradition qui court de l'Argentin Miguel Montuori, 72 buts en 162 matches sous le maillot violet, surnommé Pecos Bill pour sa passion pour les cartoons américains et acteur essentiel du premier titre national conquis par la Fiorentina en 1956, à son compatriote Gabriel Batistuta, surnommé Batigol, en passant par les Brésiliens Julinho Botelho, Dunga et Edmundo. Parmi les autres joueurs clefs, il ne faut pas oublier un Européen, le Suédois Kurt Hamrin, et, bien sûr, un autre Italien presque aussi doué que Giancarlo Antognoni : Roberto Baggio. A la Fiorentina, les artistes du ballon rond ont devoir de cité, comme les peintres aux Offices.
This is la copa viola not la Storia viola
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